Eure (27)

Acon

     Acon est attesté pour la première fois sous la forme Acun, au xiie siècle7, puis Agon, en 12308, Achon  Albert Dauzat et Charles Rostaing ont évoqué un thème de nom gaulois ou germanique Accon Ernest Nègre reprend l'idée d'un anthroponyme germanique qu'il identifie sous la forme Acco(n) et employé absolument

     Du xe au xiiie siècle, Acon appartient aux « Terres françaises », depuis la création d'une frontière entre Normandie et Royaume de France, sur l'Avre. Le village dépend alors de la puissante baronnie du Thymerais, dirigée par les belliqueux seigneurs de Châteauneuf.

     Le nom du hameau des Brûlés vient du fait que l'on installe les rescapés d'un petit village environnant qui a brûlé en haut de la vallée, devenant le village des Brûlés d'Acon.

     Ce fief est une possession de la famille d'Acon, du xiiie au xviie siècle, qui passe, par alliance, à la famille de Tilly puis à la famille de Guenet, au xviiie siècle, par le mariage, en 1734, de Marie-Elisabeth de Tilly et de François-Alexandre de Guenet, célébré par son frère, Mgr de Guenet, dans la chapelle du château d'Acon.

     La commune d'Acon, canton de NONANCOURT, était, avant la révolution, une paroisse du Diocèse d'EVREUX, vicomté de CONCHES et BRETEUIL, élection de CONCHES, généralité d'ALENCON

D'après M.A. LE PREVOST, le nom d'Acon serait d'origine celtique et signifierait une pierre, un rocher.

     La dédicace de l'église à Saint Denis nous porte également à croire que sa fondation remonterait à l'époque mérovingienne.

     Un document, nous montre cette paroisse pleinement constituée à la même époque, c'est la charte par laquelle Simon d'Anet confirme la donation faite par Simon son père, aux religieux du BEC HELLOUIN, de l'église de Saint Denis d'Acon avec le patronage de toute la dîme. Le même Simon d'Anet confirme aussi la donation faite par Raoul de BEROU de la dîme de ses moulins d'Acon         

     En 1242, un représentant de cette dernière famille, Vincent d'Acon, disputait aux religieux du BEC le patronage de l'église. Le procès fut terminé par un accord, le jeudi fête de Saint-Vincent (22 janvier 1242), aux pleines assises de VERNEUIL, présidées par Guernon de Verberie, bailli du Roi, en présence d'un grand nombre de chevaliers et de prêtres. Vincent abandonna tous ses droits moyennant quatre livres tournois que le sacristain du BEC lui paya au nom de l'abbé et du couvent. La notice de cet accord fut rédigée immédiatement et Vincent donna aux religieux une charte de cession scellée de son sceau.

    Berthe d'Acon, tante de Vincent, réclamait aussi des droits sur le patronage. Ce second procès se termina, comme le premier, par une renonciation que fit cette dame aux assises de VERNEUIL, le jeudi après la fête de Saint-Aubin (1er mars) de la même année 1242.

En 1255, les droits de l'abbaye du BEC furent contestés non plus par les seigneurs, mais par le curé d'Acon.              

    Au XIVème siècle, Jean d'Acon était seigneur d'Acon et relevait comme tel du seigneur de BREUX, lequel relevait à son tour de l'évêque d'EVREUX en sa baronie de CONDE. Ce Jean d'Acon mourut en 1384, Au XVème siècle, Thibaut d'Acon possédait la seigneurie d'Acon. Le 18 mai 1460 il confirma aux habitants des villages d'ACON, du ROUSSET, du MESNIL-PIPART et des MOULINS, leurs anciens droits d'usage sur la pièce de terre appelée la commune d'ACON, droits dont les titres avaient été perdus pendant les guerres.             

    C'est vers la fin de la vie de Robert d'Acon, qu'a été construite l'église actuelle, pendant l'administration de Jean BEAUSIRE, qui fut curé près de 35 ans, de 1484 à 1519. L'église fut dédiée à Saint Denis et le cimetière béni, le vendredi 30 juin

 1514 (xvie siècle)   Située au lieu-dit Les Prés d'Acon, cette église se compose d'un seul vaisseau couvert par une voûte en bois et se termine par une abside à trois pans. Elle possède une courte flèche au-dessus du portail occidental. Après les destructions occasionnées par la guerre de Cent Ans, l'édifice a été reconstruit au xvie siècle en deux fois : la première tranche de travaux, datant de 1514, concerne la nef et la deuxième, vers 1540, le chœur. A noter que des peintures murales datant de la fin du xvie siècle ont été en partie dégagées dans ces deux parties de l'église La nécropole dolménique des Prés d'Acon (Néolithique moyen)   Il s'agit d'une sépulture mégalithique de l’époque néolithique située au milieu d’une prairie dans la vallée de l’Avre. Le site
 s’étend sur une longueur de 110 m.         Le 8 janvier 1556, Gabriel LE VENEUR, seigneur de BREUX, avait vendu à un nommé Blaise FOREUIL un "sault d'eau" à prendre au-dessous des Planches de BREUX pour y élever un moulin à foulon, mais ce projet n'eut pas de suite, parce que FOREUIL acheta le 5 février, de Louis d'Acon, seigneur du VOISINET, le droit de faire un cours d'eau au-dessus de son propre héritage pour y construire un moulin et arroser ses prés. Nicolas d'Acon y consentit le 17 février 1558, moyennant 10 sous de rente, et à la condition que le moulin ne servirait qu'à fouler les draps ou à la fabrication du tan.

Le manoir seigneurial fut reconstruit, selon toute apparence, pendant la vie d'Urbain d'ACON. Cet édifice en bois et briques, sans beaucoup de caractère, a été

remplacé, vers 1837, par un château moderne.Henri de TILLY contribua efficacement à la fondation de la CHARITE instituée en 1741, sous le vocable Saint ROCH dans l'église d'ACON. Les habitants de toute la paroisse se rassemblèrent au château et dressèrent, en présence de leur seigneur et de leur curé les statuts de la nouvelle CONFRERIE, pour laquelle on ne paraît pas avoir réclamé l'approbation de l'évêque. Il mourut en son château d'ACON, et fut inhumé dans le choeur de l'église le 9 avril 1746.

De Jean Pierre Enault

1702

Page 342/551

http://archives.cg27.fr/img-viewer/etatcivil/8MI0008/viewer.html

Ce jourd’huy 28 noovembre Jeanne Mercier mere de Catherine

Leconte s’est présentée a moy dit curé d’Acon et ma supplié

De baptiser uh enfant né de mardy 22 9bre appartenant

A Catherine Leconte sa fille et coe (comme) ledit enfant est

Ne hors mariage puisque la dite Leconte s’est laissée

Abuzer coe(comme) elle la déclaré en justice

Disant et declarant que celuy qui la abuzer est un nommé

Robert Brous fils Louis demeurant aux Brulés paroisse d’Acon

Et moy dit curé refusant de baptisé cet enfant sous le nom

Dudit ……… sans y etre autorisé de justice laditte Leconte

A été obligée de présenter sa requeste a Mr le procureur

Des Brulés pour qu’il autorisat de baptizer cet enfant

Sous le nom de Brous comme prétendant être de ses faits

Et œuvres a sa requeste ledit procureur fiscal a répondu

Permis et ordonné a laditte Leconte ( ………………

stipulée par Jeanne Mercier sa mère de faire baptizer

sous le nom de Brous cet enfant ayant apporté à moy dit curé la

requeste ré »pondue comme dit est j’ay baprizé ledit ernfant

né sur ma paroisse comme il y va de mon devoir de ne nous

retarder u sacrement d’une grande importance et sous lenom

de Brous ledit Brous ne m’ayant fait aucune défense

du contraire et prétendant que son silence est un consentement

(…………..) que ledit enfant est bien de ses faits et œuvres

 

Ce jourd’huy 23 9bre a esté baptisé par moy curé d’Acon Catherine fille naturelle par la

Déclaration de Catherine Conte de Robert Brous et de

Catherine Leconte son parain Jacques Rayé et sa

Marraine Gabrielle Chedeville

                       
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