( 62 ) Pas-de-Calais

Conchy sur Cante et Fruges

1756 et 1849

         J'ai regroupé ces deux communes et ces deux périodes car :

1) celles-ci sont à peu de distance l'une de l'autre et

2) toutes les deux traitent d'enfants nés "HERMAPHRODITE"

Autrefois Conchy était appelé Conzy  de contius (avec 200 âmes en 1079).

Son église Saint-Pierre est en partie des XIV et XVIII ème siècles..

A quelques kms se trouve la paroisse de Fruges et dans ces deux paroisses 2 naissances d'enfants hermaphrodite.

Entre ces deux communes Azincourt. La célèbre bataille le vendredi 25 octobre 1415 pendant la guerre de Cent Ans. Une des victoires les plus célébrées, notamment par William Shakespeare.

     Quant à  l'étymologie du nom de Fruges, elle reste encore incertaine : Le nom de cette vaste commune signifierait finalement "lieu planté d'arbrisseaux" du latin Frutea et daterait de l'époque Gallo-Romaine. Située à la croisée de quatre routes dès le Moyen-Age, cette ancienne vicomté fut détruite à plusieurs reprises au cours de son histoire : en 1355, en 1415, en 1554, en 1781 où un grand incendie sur la place endommagea à l'époque les maisons de bois...La prospérité économique sous le premier empire est indéniable. Nœud de communication au cœur d'une région rurale, Fruges est le lieu de l'une des foires essentielles du département.    

 Situé au centre de la place, l'hôtel de ville, est une construction de la monarchie de juillet. Il comprend : corps de garde, lieu de répression, salle de délibérations, secrétariat de Mairie, salle de justice de paix, bureau de greffe, logement de

 concierge, bureau des Poids et Mesures , salle de dépôt de grains et grande salle.
     L'horloge, visible au dernier étage, a été construite 1901, ses rouages en cuivre écroui fonctionnent toujours avec des poids. 

L'Eglise Saint-Bertulphe : 

     Depuis le début du VIIIème siècle, Fruges dispose d'une église. Dès 1829, on parle de restaurer, agrandir ou reconstruire l'église. L'église actuelle de Fruges est de style néogothique et est dédiée à Saint-Bertulphe.

     Elle a été construite de 1865 à 1877 sur l'emplacement de la précédente   Les statues géantes en bois de tilleul de Sainte Monique et de Saint Augustin, vestiges de l'abbaye Sainte-Marie-au-Bois de Ruisseauville sont inscrites à l'inventaire des objets mobiliers classés.

    La sous-série 3 E 234/1. (registres paroissiaux et d’état civil) recèle parfois de vraies curiosités. Voici deux exemples, l’un tiré des registres paroissiaux de Conchy-sur-Canche, l’autre de l’état civil de Fruges, qui traitent tous deux d’hermaphrodisme. Augustine-Joseph Pacquaut est née le 13 mai 1756, fille de Thomas Pacquaut et de Marie-Angeline Delatre. En marge de son acte de baptême, on trouve l’annotation suivante :

Il est a remarquer que led. enfans a esté visitée par le sieur Pierre Deflesselle, maitre chirurgien de cette province

d’Artois, et quy a soussigné avec moy, led. Deflesselle a reconnue que led. enfans estoit née hermaphroditte tesnant plus de la nature de l’homme que de la femme. A Conchy ce 15 de may 1756.Dans ce cas, il semble qu’Augustine fût ce que la médecine nomme un "hermaphrodite vrai", c'est-à-dire qui présente des organes génitaux masculins et féminins, les particularités anatomiques de cet enfant furent décelées dès sa naissance. Ce type d’hermaphrodisme est extrêmement rare, on estime aujourd’hui qu’il concernerait une naissance sur 100 000 !

     On comprend que le sieur Deflesselle, "maître chirurgien de la province d’Artois", fût appelé pour constater cette anomalie génétique pour le moins inaccoutumée .

    La sous-série 3 E 234/1.Vingt mois plus tard, Pierre Deflesselle contresigne en qualité de témoin l’acte de sépulture d’"Augustin-Joseph Pacau, fils de Thomas et de Marie-Angeline Delattre"

    Comment expliquer ce changement de sexe ?

     Le 13 mai 1756, lors du baptême, décision fut prise (par qui ?) de lui donner le sexe féminin.

     Or, deux jours plus tard, maître Deflesselle affirme qu’elle tient "plus de la nature de l’homme que de la femme".

Ce peut être une raison qui expliquerait qu’on l’enterra sous le nom d’Augustin.

    Comment justifier la présence du chirurgien lors du décès d’Augustin(e) ? Revenu constater la mort et éventuellement procéder à une autopsie afin d’enrichir ses connaissances médicales ?

Aurait-il effectué une intervention chirurgicale dans le but de "réparer" cette erreur de la nature, opération aux conséquences tragiques sur la santé de son patient ?

    Notre deuxième document concerne un autre type d’hermaphrodisme, dit "pseudo-hermaphrodisme", puisqu’on ne sembla pas

s’en apercevoir de suite     

<

http://www.archivespasdecalais.fr/

page 1

page suivante