Yonne (89)

Brienon-sur-Armançon

1793

 

       

    Brienon-sur-Armançon ville située dans le département de l'Yonne.
   La rivière l'armancon est le principal cours d'eau qui traverse la ville de Brienon-sur-Armançon. 

   La ville s’est longtemps appelée Brienon-l’Archevêque car elle a été propriété de l’archevêché de Sens depuis l’archevêque Loup (ou Leu, 573-623) jusqu’à la Révolution

    Le 1er septembre 623 il décède à Brienon où il possédait des biens hérités de ses parents Loup (ou Leu) né vers l’an 573 près d’Orléans. La région natale de Loup est la Neustrie.

Il avait deux oncles évêques, l’un d’Auxerre, l’autre d’Orléans, évêchés rattachés à celui de Sens. En 609, il devient évêque de Sens avec l’autorisation du roi de Burgondie, Thierry II.
Quatre ans plus tard le roi est Clotaire II, arrière-petit-fils de Clovis ; il s’attaque à Sens ; la légende dit que Loup se mit à sonner des cloches avec une telle ardeur que l’ennemi s’enfuit.

La ville s’est construite sur la rive droite de l’Armançon.
Sur son territoire, de tous les temps les cultures ont été prospères L’eau coule en tous les points du territoire de la commune.
 

ci-contre à droite

le grand lavoir vu d'en haut.

Onze fontaines  sourdent  et  s’ écoulent  encore à Bligny et Brienon, sur le domaine public ou dans des propriétés privées, en formant de petits rus ou de beaux cours d’eau.

     Les plus importants sont :

     le Sainfoin issu de la source du Grand lavoir, au centre de la ville, qui traverse le parc du château et coule vers l’Armançon en passant par le lavoir du port.
     le ru de Brignault

    Le ru des Tanneries (constitué de plusieurs sources réunies), en partie souterrain, souvent dans des jardins privés, se retrouve le long de la route de Joigny où il s’écoule jusqu’au ru de Bord. Celui-ci né de la source de Bligny est grossi par les sources de Sennevière ; l’ensemble rejoint l’Armançon en passant dessous le canal à l’écluse du moulin neuf.
     La commune est aussi traversée par 2 rivières poissonneuses, l’Armançon et son affluent le Créanton

    Aujourd’hui il reste 3 lavoirs publics construits sur 3 ruisseaux : du Sainfoin pour le Grand lavoir, sur le ru de Brignault pour celui du Port (construit en 1842). Le troisième situé sur la place Emile Drominy se trouve à la réunion des eaux issues de la fontaine Maudier et de la source de la Halle. La couverture de ce lavoir a été entreprise en 2007. Il pourrait, d’après Pierre Bridier, dater du XVIIè siècle, époque à laquelle l’étang, nommé l’abîme a été comblé et les aqueducs créés sous la place dite « du Carré ».

    Le grand lavoir construit en 1762 est un des rares lavoirs de l'Yonne construits avant 1789. Il possède une charpente remarquable. Son impluvium ovale et ses formes équilibrées en font un monument admiré. La source qui l'alimente est l'une des 12 sources locales, identifiées.

Ce lavoir se trouvait hors les murs, dans des jardins, à proximité de la porte de l’Est démolie vers 1834, à proximité de la rue de la Poterne (ou « route du Simplon », aujourd’hui rue Marcellin Parigot) et à l’entrée du faubourg de la Poterne, très peu construit jusqu’à la fin du XIXè siècle. Un plan de 1847 le baptise « Grand lavoir de la Poterne » ; il semble que cette dénomination n’ait pas été utilisée couramment, puisque en 1880, Pierre Bridier l’appelle encore « Grand lavoir » certainement pour le différencier des nombreux autres lavoirs de la commune, publics ou privés.

Lieux et monuments

    Collégiale Saint-Loup construite du XVIe au XVIIIe siècle, sur les ruines d'une église qui avait subi deux incendies en 1375 et 1432. Le chœur est renaissance, les bas côtés sont gothiques; le porche et le clocher sont classiques ; un jubé est fait de somptueuses grilles en fer forgé. L'église garde les reliques de Saint-Loup, archevêque de Sens .

    La tannerie Jolly-Dalbanne  poursuivant une activité ancienne

 (depuis 1641) s’est considérablement agrandie à la fin du XIXè. Elle a cessé toute activité en 1965.L’entreprise trouvait sur place ses matières premières : cuir et tan (extrait des écorces de chêne),

Le Grand moulin sur L'armançon

ainsi que l’eau nécessaire  80(elle était implantée sur le ru formé par les 2 sources du « Carré » et sur le ru de la Porte d’en bas). Il a été construit en 1821 par P-A Jollois (frère de Prosper) ; il a fonctionné jusqu’au début des années

    Avant son existence des moulins existaient sur le pont, propriété de l’archevêque. (voir carte de 1702)  

  D’autres moulins, tous postérieurs à 1789 ont tourné à Brienon : un sur le ru de Brignault, deux sur le Créanton, un sur le ru de Bord et un sur les sources de Sennevière.

    La contrée produisait depuis longtemps une grande quantité de blé.

Un plan de 1735 porte la mention du « marché au bled », le long de l’ancienne halle ; c’est Pierre Bridier qui « relance » le marché aux grains en 1858 puis une nouvelle halle aux
grains est construite sur la place du Carré en 1884.
Aujourd’hui le blé n’est plus écrasé à Brienon, mais les céréales sont toujours entreposées, maintenant dans de

    hauts silos modernes. La Sucrerie Elle a fermé en 1995, après 120 ans d’activité et différentes transformations.   La première cheminée mesurait 30 m ; à la fin des années 1920, une nouvelle s’est élevée à 76 m dans le ciel de Brienon.     Les véhicules avaient changé au fil des décennies, mais le ballet des chargements demeuraient pendant les campagnes.    Les « murs » de betteraves existent encore dans les champs à la fin de l’automne, mais les odeurs de pulpe ne flottent plus dans la ville pendant la « production » .
    Il faut que l’histoire de cette entreprise dont le souvenir est encore si vif dans les mémoires brienonnaises soit un jour contée, sinon nos petits-enfants ne sauraient plus ce qu’était « le soleil de Brienon ».

    L'acte qui nous intéresse   

Aujourd'hui sixième jour du mois de juillet mil sept cent quatre vingt treize, an second  de la République française, à midy par devant moy, Gabriel Bazile Dupuis, officier municipal de la commune de Brienon sur Armançon pour recevoir les actes destinés à constater les décès des citoyens, sont comparus en la maison commune Pierre Lemée juge de paix la ville de Brienon âgé de soixante dix sept ans, assisté de son greffier Pierre Denis âgé de quarante deux ans tous deux domiciliés en cette municipalité de Brienon, ont déclaré à moi qu'ayant été instruit qu'un cadavre était exposé sur les bords de la rivière d'Armançon, ils s'étaient transportés sur les lieux et y avaient rédigé le procès verbal qui suit.

   Le samedy six juillet mil sept cent quatre vingt treize  heures de dix heures du matin, an second de la République française, en notre demeure et devant nous Pierre Lemet juge du tribunal de paix et de police correctionnelle de la ville de Brienon sur Armançon, district de Saint-Florentin département de l'Yonne, est comparu le citoyen Christian (Creichard)? sergent major du prisonnier de guerre mayençais du régiment Keller du dépot en cette ville de Brienon lequel nous a dit que Adam Fitzenreiter l'un des dix prisonniers noyés d'hier en prenant un bain dans la rivière d'Armançon, sur le territoire au lieu dit "les grands noms" avec les citoyens districts Schaffer, Hopl et Jockel aussi prisonnier de guerre mayençais ses camarades avaient été tirés de l'eau et qui sur le bord de la rivière ce matin par les citoyens Pierre Chat et Charles Duclou facteur des marchands de bois il a été donné le conseil de venir nous donner le présent avis et a signé.Sur quoi, nous juge de paix susdit assisté de notre greffier ordinaire ayant fait appeler deux notables de la  municipalité,  nous nous  sommes  transportés  avec notre dit greffier assistés des citoyens Charles Germain Bergere  et  Claude  Denis  marchand, notables de ladite municipalité y demeurant (quel galimatia et de circonlocutions pour dire qu'ils ont constaté qu'un prisonnier s'était noyé dans la rivière) sur la rivière d'Armançon au lieu dit l'îsle de la maladrerie où étant, nous avons trouvé le cadavre en question et après l'avoir examiné avons remarqué que c'est d'un homme d'neviron    

   vingt sept ans, aux cheveux et sourcils chatain d'une hauteur de cinq pieds six pouces et la municipalité de cette ville en la personne de François Bézanger maire  et Edme Claude Anne Pouillot? procureur de la commune (...............) que ledit Evessard ayant reconnu  ledit cadavre pour être celui de Fitzenreiter prisonnier de guerre mayençais  nous lui avons délaissé attendu qu'il nous a dit qu'ils venaient le réclamer etb entendaient le faire inhumer   Et ayant fait appeler un chirurgien est comparu le citoyen Claude Hervé, chirurgien  demeurant audit Brienon  lequel après examen fait dudit cadavre  nous a rapporté que le cadavre avait le visage livide et gonflé (l'em.........) ? de la bouche une écume sanguinolante sortant par les narines  les yeux gonflés et livides, toute la surface extérieure livide tous signent qui annoncent qu'il est mort dans l'eau, n'ayant aucun vêtement sur le corps lequel est seulement couvert d'une chemise

      Desquelles comparutions et déclarations nous avons fait acte (eve............) et  ordonné que ledit cadavre lui sera remis pour le faire inhumé etc. etc.

                       
accueil                    
retour U à Z          

page précédente

     

page 27

     

page suivante