Yonne (89) Saint Florentin 1622 |
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Lieux et monuments |
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Aux confins de la Bourgogne et de la Champagne, se dresse une petite cité forteresse dominée par son église gothique et Renaissance Haut lieu de passage dans l'Antiquité aux carrefours de voies importantes Jules César aurait planté sa tente à La Trecey (dont le nom viendrait d'Atrium caesaris Le Temple de Flore (Templum florae), devenu ensuite Castrum florentinum, forma une bourgade qui pris d'abord le nom de Château-Florentin, sans doute après la construction d'une forteresse par Gondebaud. Puis vers le XII° son nom actuel. Le bourg aurait pris le nom de Saint-Florentin lorsque Godelime, et Lémisse, les soeurs du comte de l'époque, rapportèrent en 833, au retour d'un pèlerinage, les reliques de saint Florentin, saint martyrisé par les Vandales du chef Crocus en 406. Ville forteresse à la limite de plusieurs provinces, elle fut souvent convoitée, tantôt par les uns, tantôt par les autres, depuis les Wisigoths jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale : notamment lors de la célèbre bataille du Champlandry, entre les armées Brunehilde et de Frédégonde en 587, par les Normands en 886, par les Champenois qui l'annexèrent en |
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936 et l'érigèrent en comté, par les Anglais en 1356, à nouveau par lesBourguignons qui la détruisirent complètement en 1359 et l'annexèrent en 1420, par les Huguenos en 1562, et encore pendant la Guerre de Trente ans par un lieutenant de l'empereur d'Allemagne, etc., jusqu'au bombardement de 1944. Heureusement, de courtes périodes de tranquillité permettront la restauration de la ville et la construction de son église actuelle qui restera inachevée. Jeanne d’Arc y a probablement fait halte en 1429 en se dirigeant vers Reims pour le sacre de Charles VII, l'écrivain Stendhal y a dîné le 30 août 1811, le maréchal Pétain y a rencontré le 1er décembre 1941, à la gare, le maréchal Goering. représentant du Reich . Cette rencontre s'est déroulée dans le train spécial du Reichsmarschall, en gare de Saint-Florentin-Vergigny, sur la commune voisine de Vergigny Pendant la Révolution, Saint-Florentin fut un des lieux les plus dynamiques de la Théophilantropie, (une religion qui succéda au culte de la raison et de l'Etre suprême entre 1798 et 1801). Pendant la Convention, les républicains anti-cléricaux débaptisèrent Saint-Florentin et l'appelèrent Mont-Armance (du 8 germinal an II -28 mars 1794- jusqu'au 6 ventôse an III -24 février 1795-). Et paradoxe, si elle fait partie du département de l'Yonne depuis 1790 et de la région Bourgogne, ses armoiries portent les armes de Champagne et de Navarre depuis 1234. La rencontre dite de Saint-Florentin, le 1er décembre 1941 entre le maréchal Pétain et le maréchal Goering,
http://stflorentin.canalblog.com/ A l'aube du XXè siècle, la petite bourgade rurale, qui se contentait jusqu'alors de l'activité de ses artisans et vivait au rythme de ses marchés et foires renommés, s'ouvre à l'industrie sans rien perdre de son pittoresque |
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· . La population stagnante jusque-là, passe de 2900 habitants en 1945 à plus de 5000 aujourd'hui. Voir le lien suivant.L'église possède un des très rares jubés de France, et de beaux vitraux du XVIe s. et de remarquables statues du XVIe s. et du XVIIe s. Elle est classée monument historique depuis la première liste de 1842. La fontaine : De style gothique et Renaissance, la fontaine fut réédifiée en 1979 avec les trois dragons de bronze provenant de la fontaine d'origine démolie en 1859. Cet édifice rend hommage |
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à des saints vénérés dans la région tel que saint Florentin, saint Martin, sainte Béate et sainte Barbe.La halle aux grains Construite sous Louis-Philippe de 1842 à 1844, elle abrite, aujourd'hui, un |
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marché Le pont-canal : œuvre fin du XIXème enjambe l'Armance Style architectural propre à Vauban, ce pont en pierre à cinq arches permet au canal de Bourgogne d'enjamber l'Armance. |
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· Grange cistercienne de Crécy (voir emplacement sur la carte plus haut). C' est l'une des plus anciennes dépendances de l'abbaye de Pontigny, seconde fille de Cîteaux, fondée en 1114 : le lieu est mentionné pour la première fois dans un texte du 12 juin 1138 comme ayant appartenu aux chanoines de Saint-Florentin. Dè Des 1145, on trouve trace d'un "frère Robert, maître de Crécy", ce qui sous-entend que la grange existait déjà. Donations et plusieurs échanges permirent la constitution du noyau du domaine, augmenté ensuite par des droits de rivière et sur le moulin de Frécambault. |
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Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, nouvelles donations et achats, c'est
probablement de cette époque que datent le grand bâtiment aux fenêtres
gothiques et la chapelle Saint-Laurent, surmontée d'une croix celtique.
Au cours du XVIe siècle, la grange devient progressivement une métairie
exploitée par des fermiers laïques pour le compte des moines de Pontigny. En
1598, le domaine comprend l'équivalent de trois cents hectares. Si un frère
réside encore à Crécy en 1614, après cette date, plus trace d'aucun
religieux. Se succèdent alors jusqu'à la Révolution française quelques
grandes familles de |
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Maintenant que je vous ai fait visité cette jolie petite ville icaunaise nous allons voir les deux actes qui ont motivé cette visite Le premier concerne une page de musique avec quelques mots mais sont-ils ceux chantés ???? et le second une noyade mais quelle noyade. Poursuivi pour quelques vilaines dettes, le fuyard s'est noyé en voulant s'enfuir. |
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Noël DELAGNEAU, laboureur demeurant à Champlost, âgé de 20 ans ou environ, qui, poursuivi pour quelque dette afin de le mettre en prison, s'enfuyant et se pensant sauvé, a été noyé et submergé en la rivière Armenseau jusque près le moulin et foulon de Mr THOMAR-SANDRIER, le jeudi au prône treizième de janvier mil six cent vingt deux. Le corps duquel n'a pas été retrouvé, sinon le lundi au prône septième Mars et après avoir été recognu. Visite et procès verbal fait en justice, a été enterré au cimetière de Saint-Florentin le lendemain mardi après midi huitième jour de mars audit an mil six cent vingt deux. " |
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voir : + 1621/1627 page 6 haut gauche | ||||||||||||
En ce qui concerne l'acte ci-contre, assez éloquent, il parle de lui-même mais quelques écrits ont retenu mon attention. tout en haut de la page : le mercredy matin entre deux et trois heures on a esté à la cure et on a pris grande quantité de bois à chaufe. La transcription de cet acte vient de m'être envoyé par Laurence Denis. Qu'elle en soit remerciée Ensuite sous la première portée quelques mots tranduits : Destain qui se parez par estrennes (extremes) rigueur ce dont amour unis nos ames et nos coeurs amour par les ieulx d'une dame cachant milles véritables douleurs Je ferme à mes ieulx les pleurs |
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comme d'ung traut (trait) d'amoureuse flamme Notre curé aurait-il été amoureux ??????? le mot amour est répété ensuite dessous. La page de cet acte, si vous souhaitez la consulter : registre Saint-Florentin , sépulture 1612/1620 page 45/45 ainsi qu'une autre noyade, mais cette paroisse se trouvant située sur la rivière Armançon, comme beaucoup d'autres aux abords des rivières, il dut y avoir moult noyades, principalement par des voyageurs sur la rivière. Laurence Denis vient de m'adresser un autre décès, un malheureux curé tué par la chute de pierres S 1612 - 1620 vue 4 et 5/45 |
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(venerable ?) et discrete personne messire Pierre Desprez pretre aagé de trente trois ans accomplis le premier jour de février prochainement venant sur et en la huictieme année de sa Prestrise ayant chanté sa première messe en l’eglise parrochiale de Saint-florentin le dimanche vingt sixieme juin mil six cent cinq estant aux vespres revestu de robe surpelis et domino ou camail assis en sa place ordinaire psalmodiant comme on chantoit le psalme 109 « dixit dominus d(omi)no meo (1) (ecy) (2) ? pendant le judicabit in nationibus implebit ruinas conquassabit capita in terra multorum(3) deux pierres (en marge) le salmedy 12 janvier 1613 environ les trois heures du soir) des meneaux ou moileaux de la voute du cœur au droict des orgues du coste droict tomberent l’une desquelles tomba sur son bras droit de la sur sa cuisse et jambe dextre quy luy rompirent et briserent les os se sentant frappé se cuidant (= croyant) enfouir tomba tout de sa longueur en lad place plus bas la teste de (devers) les premieres marches du grand aultel d’où il fut levé et porté par plusieurs hommes quy y surviendrent par les allees du coste senestre par la grande porte jusque en la chambre haulte de mon logis par-dessus la motte de ladite eglise ou il a esté pensé et medicamenté par Mr Barthelemy Ondet (Oudet ?) et Mr florentin du Fray chirurgien deux ou trois jours après veu et visite par Sr De ferriere ? demeurant a Joigny, et visite souvent et assiste de Me Thomas Sandrier apoticaire et soigne le mercredi ensuivant seizieme desdits mois de janvier an que dessus au bras senestre duquel on tira trois palettes de sang saigné par ledit du Fray … l’un des jours qu’on le pensoit fut tire en petit os ou esquille (= éclat d’os) de sa cuisse dextre _________________fasse…………………….. (1) (1)Le texte de verset est : Judicabit in nationibus implebit ruinas conquassabit capita in terra multorum= Il Il exerce la justice parmi les nations ; tout est plein de cadavres ; il brise des têtes sur toute l’étendue du pays. (2) Ecy pourrait être une abréviation de Etc… car il suit souvent une partie du texte non terminée |
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Florentin Vyault communié et rep.. du Saint-Sacrement (ou la la, la phrase !!!!!) de l’aultel a luy donné pour viatique et un peu apres oinct de la saincte extreme onction dernier sacrement des chrestiens luy mesme les requerant humblement devotement et tres instamment par nous cure dud Saint-Florentin soubsignés le jeudy dix septieme dud mois de janvier aud an apres midy et decede au mesme lieu que dessus ou il a este pensé comme dict est le vendredi dix huictieme dud mois de janvier an susdit environ sur les quatre heures du soir en presence de nous : de Me Florentin Huot cure de Germigny Me florentin Vyault et de plus de cinquante personnes rendant l’esprit a dieu fort doulcement avec de petits derniers ? sans esmotion quelconque apres avoir profere comme il pouvait son In manus, (3) et dominus pars et cy et dict O bone (4) jesu esto mihi Jesus, puis jesus maria, comme je luy donnois la benediction et comme ledit messire Florentin Huot, cure de Germigny luy presentoit _________la croix ___________ luy disant quil l’adorast luy mesme sefforca encore d’approcher sa bouche pour l’adorer et la baisa remuant les levres et ainsy rendit le dernier souspir a dieu le createur apres avoir endure fort patiemment d’une facon plus que humaine des douleurs continuelles, des tourments indicibles et inenarrables, tels ? et si grands que tous les assistants pleuroient de le voir endurer, luy seul ne pleurant pas avec plustost les consolant criant mercy a dieu continuellement le remerciant saccusant shumilant se recommandant à dieu a la vierge marie mere de dieu a monsieur Saint-michel l’ange et archange a tous les anges à monsieur Saint-Jean Baptiste, a Monsieur Saint-Pierre duquel il portoit le nom, a Monsieur S Florentin le grand martyr à Monsieur s martin patron de nostre ville et paroisse, a monsieur S Antoine, a Monsieur S Francoys auquel il portoit une singuliere devotion sestant auparavant propose de se presenter et offrir pour estre receu religieux aux capuchins lesquels il hantoit
(3) "in manus" (texte complet) est "in manus tuas Domine commendo spiritum meum" = entre tes mains seigneur je remets mon esprit (derniers mots prononcés par Jésus sur la croix avant de mourir)
(4) (4) dominus pars (texte complet : dominus pars hereditatis meae) = le seigneur est mon partage
Merci à Laurence Denis qui m'a adressé ce texte et bien aidée à la transcription |
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