Yonne (89)

Villeneuve l'Archevêque

1708

           Autrefois : Villa Nova Domini Archiepiscopi super Vennam, puis Villeneuve sur Vanne et enfin Villeneuve l’archevêque

Même si dès le Paléolithique des hommes laissèrent des traces d'occupation du site, ce ne fut que vers le milieu du XIIème siècle que fut fondée Villa super Vennam (qui devint) dans une zone assez marécageuse, en bordure de l'ancienne voie romaine et aux confins du domaine royal et du comté de Champagne.

          Fait surprenant en effet, cette ville neuve fut créée en Champagne à l'initiative des moines de Saint Jean de Sens dont l'abbaye était en terre française. 

Son territoire exigu fut constitué aux dépens des paroisses de Molinons, Bagneaux et Flacy. Elle reçut vite la protection de Guillaume aux blanches mains, archevêque de Sens mais aussi fils de Champagne. Villeneuve sur Vanne dépendit dès lors de deux seigneurs : le comte de Champagne et l'archevêque de Sens,

        Pour accroître l'importance de la ville, l'archevêque lui accorda les coutumes de Lorris,connues pour leur libéralité.

        Il augmenta peu à peu son influence, alla même jusqu'à racheter en 1289 le château fort dont les seigneurs devaient à l'origine, fidélité réciproque au roi de France .   

 et au comte de Champagne 

Ce château joua un rôle de refuge pendant la guerre de Cent Ans, il fut détruit en 1660. Villeneuve connut, dès le Moyen-âge, un certain succès économique; dès 1177, le roi y permit l'établissement d'un marché qui devint un des moteurs économiques de la ville. 

 Une halle fut construite et deux foires furent même instituées le 29

 septembre et le 1er décembre pour la Saint André.        La ville fut construite sur un plan en damier et protégée par une enceinte à peu près carrée incluant l'église et l'ancienne voie romaine (aujourd'hui rue Bréard). Toutes les rues droites et larges étaient alignées parallèlement et dirigées suivant la pente du terrain pour permettre l'écoulement des eaux pluviales et ménagères jusqu'à un ruisseau-égout (encore visible sur la Promenade de l'Église). Deux voies transversales ainsi que quelques ruelles relient les rues parallèles.

      Jusqu'au début du XXème siècle la vigne a été cultivée sur les coteaux de la vallée de    la Vanne. La vigne et tout l'artisanat d'art qui en découle (il y eut même à Villeneuve une rue des vinaigriers) ainsi que le développement de l'industrie de la draperie faisaient vivre l'essentiel de la population de Villeneuve Plan classique des villes fondées au XIIIème siècle. 

           Les  années fastueuses :

           1239 : Louis IX entouré de toute sa cour, y accueillit la Couronne d'épines 

          À ce sujet le roi, pour remercier cette paroisse de l'avoir si bien et si chaleureusement accueilli leur offrit le portail de leur église.

9 août 1239 : grand émoi à Villeneuve l'Archevêque !

On nettoie les rues, on rentre les tas de fumiers qui jonchent le devant des habitations, on pare les   maisons, du moins celles des habitants les plus aisés, de draps et de tentures et surtout on prépare l’église du village, grand édifice de style roman, qui vient d’être agrandi par l’ajout d’un transept avec un portail roman ouvert côté château du seigneur et un autre ouvert côté ville, pour un événement exceptionnel.  

 Pourquoi donc un tel bouleversement ? 

 Le Roi ! Le roi Louis le neuvième et toute sa cour sont en route pour notre modeste cité! La ferveur populaire est d'autant plus grande qu'on murmure qu'il vient à Villeneuve pour y recevoir la plus précieuse des reliques : la couronne d'épines qui a ceint le front de Jésus Christ lors de la Passion. Dans ces temps de grande piété partagée par tous, voire de naïves croyances, imaginez l'effet que cela a pu faire !

 La Couronne d'épines du Christ

Baudoin de Flandre, premier empereur latin de Constantinople, mourut en 1219. Son fils âgé de 2 ans fut suppléé par le Comte Jean de Brienne qui  l’envoya en 1237, chercher secours auprès du pape et du roi de France.     Hélas, à peine arrivé à la cour  Baudoin apprend la mort de Jean de Brienne et l'intention des barons latins chargés, devant le besoin d'argent devenu dramatique, de vendre la plus précieuse des reliques : la couronne d'épines du Christ.

Baudoin mit le roi Louis au courant de cette transaction et lui fit généreusement « dons » de la sainte relique. C'était une façon de parler car il fallait que le roi rembourse la dette et récupère la couronne et ce, en un temps record ! 

Des négociations s'engagèrent et finalement les Vénitiens acceptèrent de laisser la relique au roi de France à condition qu'elle soit d'abord transférée dans la cité des lagunes. La transaction se fit grâce à des marchands français présents à Venise qui firent office de banquiers.

Le transport de la relique va se faire par voie de terre, à travers le nord de l'Italie et l'Allemagne et la Couronne d'épines parvint ainsi jusqu'en Champagne, à Troyes.

Aussitôt avisé de son arrivée, le Roi accourut, emmenant avec lui sa mère, ses frères, l'archevêque de Sens. Il alla jusqu'à la limite des domaines royaux qui se trouvait être... Villeneuve l'Archevêque dont le seigneur féodal n'était autre que l'Archevêque de Sens, vassal du Roi.

C'est donc à Villeneuve l'Archevêque que le Roi reçut la sainte relique. Je pense qu'en attendant l'arrivée du cortège royal, celle-ci fut déposée dans un petit manoir champenois appelé Maulny, situé à moins de trois kilomètres de Villeneuve.

Gautier Cornut raconte :

« Donc les scellés ayant été brisés, le roi ouvre le vase d'argent. Il trouve un très beau réceptacle de l'or le plus pur dans lequel gisait la sainte Couronne. Le couvercle de celui-ci soulevé, l'inestimable perle apparut à tous ceux qui étaient présents. Avec quelle dévotion, quels larmes et soupirs le roi, la reine et les autres regardèrent ! Ceci fut accompli le jour de la fête du bienheureux Laurent martyr ».

Le lendemain, la couronne fut portée à Sens. La relique fut finalement déposée pour la nuit dans la cathédrale Saint Étienne. Le lendemain, commença la dernière étape du voyage qui fut faite par voie d'eau, sur l'Yonne puis sur la Seine.

La relique de la Couronne d'épines est actuellement conservée au Trésor de la cathédrale de Paris. C'est elle qui revint à Villeneuve et à Sens en juillet 1939, pour des fêtes solennelles. Elle revint une seconde fois en 1989, accompagnée des Chevaliers du saint Sépulcre. Villeneuve fêta le 750ème anniversaire de réception de la Couronne... Extrait d’histoire de : Michel Rébéquet

1240 : Les moines de Pontigny y passèrent lorsqu'ils transportèrent le corps de l'archevêque de Cantorbery, futur Saint Edme, de Soisy à Pontigny.

            1371 : Passage de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne.

            1564 : Séjour de trois jours de Charles IX.

            Premier Empire : passage de Napoléon, de Joséphine et du Pape... 

..mais aussi de malheurs

            1356 : Villeneuve fut ravagée par les troupes anglaises puis par les compagnies d'écorcheurs.

            1570 : Occupation du bourg par les huguenots pendant trois jours puis séjour des troupes du Roi et de la ligue.

            1589 : Destruction des moulins banaux reconstruits en 1596

           1684: incendie qui détruisit environ 100 maisons dans Villeneuve.

Classée Monument Historique, l’église Notre-Dame, date du XIIe siècle. C'était une église romane qui a été remaniée aux XIIIe siècle puis au XVIe siècle. Elle réunit donc une partie romane, une partie gothique et une partie Renaissance. Le portail septentrional du XIIIe siècle, sculpté, est dans un état de conservation exceptionnel. 

Moulins banaux du XVI^e siècle

Le défunt est natif de Villeneuve l'Archevêque, il est déclaré comme chapelier à Sens paroisse de Saint Maximin, et c'est là où je bute : venu ici dans le "SAEMSELACK" ????????? soldat de cette garnison. En fin de compte où est-il mort ?  où est-il enterré. 

Il a eu le temps de recevoir l'extrème onction et les sacrements de pénitence, mais sa maladie l'a empêché de recevoir le Saint-Viatique.

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