Le passage des pertuis et moulins
Leurs redevances
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Au 9ème
siècle, une charte de 816 indique "le teloneum", (tonlieu ou péage) et "le
portaticum" droit payé pour l'ouverture des portes (pertuis).
On
payait à la descente, on payait à la remonte principalement pour l'usage du
"hindar".
En 1515, l'évêque d'Auxerre
donne, à bail, son droit de "planchage" (disposer de planches pour le
débarquement ou l'embarquement de ses marchandises), de "rouage" (amarrage
du bateau à quai), "indar" et "chables" sur les bateaux chargés
au quai de la fontaine st Germain à
Auxerre. Les règlements étaient très stricts et remontent à la nuit des
temps. Ces redevances ont entraînés beaucoup de procès notamment avec les
moines du pertuis de Bassou. Peut-être était il trop cher et les voituriers
tentaient-ils de le passer en fraude ? Était-ce simplement que les moines
étaient plus teigneux que les autres propriétaires ? Ils sont tous morts et
nous pourrons
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nous renseigner, nous sommes obligés de faire avec les documents en notre
possession et supputer, quant aux causes.
Attendu que
nous avons vu le morcellement de la rivière dans un précédent paragraphe,
nous n'y reviendrons pas car ce sont ces mêmes propriétaires qui réclamaient
ces redevances. Comme les Comtes de Nevers étaient propriétaires d'une bonne
partie de la rivière jusqu'à une bonne avancée de ce qui est maintenant le
département de l'Yonne, mais à cette époque pas de département. Ce ne sont
que transactions sur transactions et toujours des transactions. qu'ils
s'appellent Pierre, Paul, Jacques, c'étaient toujours des personnes riches,
voir des notables, des bourgeois etc.. qui pouvaient se permettre de faire
certaines transactions.
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De plus, je passerai
sous silence qui détient quoi, de qui il le tient, à qui il le passe etc.
Les propriétaires en faisaient souvent hommage aux moines des abbayes dont
ils dépendaient.
A
Chatel Censoir, la terre appartenait aux comtes de
Nevers qui faisaient hommage aux évêques d'Auxerre des droits de coutume sur
les droits de pêche, sur les bateaux et autres avalants la rivière.
A
Merry sur Yonne, et Mailly le Château,
terres appartenant aux comtes d'Auxerre qui avaient donné en fief, à
différents vassaux, la partie de la rivière leur appartenant avec une
contrepartie en espèces ou (et) en nature. |
Rien entre cette
paroisse et le pertuis du moulin de Gurgy. Il devait pourtant y avoir des
redevances concernant les pertuis d'Auxerre et le passage du hindar sur le
vieux pont.
A Gurgy, nous avons connaissance du montant du péage
de ce pertuis et cela encore à cause des démêlés qu'ont eu les voituriers
avec le propriétaire. C'était, à ne pas s'y tromper, à l'évêque d'Auxerre.
Il percevait pour ce passage : sur les bateaux corbés et rablés (nous
verrons cela au chapitre de la construction des bateaux) de 2 sols et 6
deniers et de 4 sols au pertuis de
Régènnes pour les nacelles simples portant 10
muids de vin et pour celles moins chargées que 2 sols et 6 deniers comme à
celui de Gurgy. L'évêque était propriétaire de cette partie de rivière
jusqu'au pertuis de Bassou. Le célèbre pertuis de Bassou et les démêlés
qu'on eu les voituriers avec les moines propriétaires de ce dernier. |
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Toujours au
pertuis de Régènnes, le droit de chablage était amodié 600 livres par an.
Les voituriers, eux aussi, vont tenter de se venger de toutes les
tracasseries. Ils plantèrent des pieux sur le bord de la rivière, dans le
parc de l'évêque, qu'ils étaient obligés de traverser, afin d'y amarrer
leurs bateaux ou leurs trains de bois, entravant la libre circulation des
autres bateaux. Il faut dire que cet endroit était assez dangereux à passer
au point qu'un nouveau pertuis fut construit et les bateaux détournés sur ce
dernier au préjudice de l'évêque à qui une indemnité de 24 000 livres fut
versée en guise de dédommagement. Nous voici au pertuis de Bassou, propriété
des moines de l'abbaye de St Marien. Ci-dessous le rêglement d'un litige par
le prévôt des marchands à l'encontre des moines de St Marien. |
Lettre adressée aux religieux du couvent Saint Marien afin de régler entre
eux et les voituriers
le litige qui les opposait et de définir les modalités du passage et le coût
du hindar.
1317 : lettre du
prévost, marchands et eschevins de Paris pour nostre droit de pertuis au
moulin de Bassou, et le passage du "hindatz" , des chables, lesver les
ventails de leurs moulins lorsque les voituriers le souhaiteront, pour leur
passage et que les religieux en seront requis; ne pourront prétendre à plus
de 16 deniers tournois par "nef" montant vide ou chargée, hindée ou non
hindée ; Lesdits religieux seront tenus faire esclusées suffisantes pour
plusieurs "nes" si elles viennent ensemble. Pour une seule les voituriers
devront 20 deniers tournois. Lesdites "nes"
montant ou avalant en ladite rivière. Ce tarif restera
en vigueur assez longtemps car en 1467 ils seront confirmés dans
leurs droits de 16 deniers tournois par "nefs" , batteaulx, nacelles
soit corbets, rablet, non rablet ou corbets ou autrement chargées ou non
chargées, indées ou non indées par chascune pièce desd' nacelles, nefs, ou
batteaux et nacelles par eux, leurs gens et officiers au cas que lesd'
mariniers, voituriers, ou conduisant iceux bateaulx payeront 60 sols
tournois d'amende.
Livre
tournois : monnaie frappée à Tours = 20 sous (sols) ou 240 deniers ou
480 oboles = 0,988 francs après la Révolution.
Livre Parisis
: monnaie frappée à Paris (sous St Louis) = 20 sous ou 300 deniers ou
600 oboles.
Il y a une légère différence dans la valeur
du sous, entre la livre Tournois et la livre Parisis mais je pense que c'est
dû à l'évolution du coût de la monnaie.
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