Allier (03)

Paray-le-Frésil  1709

Paray le Frésil est une commune typique de la Sologne Bourbonnaise, parsemée de bois et de plus de 30 étangs, faisant partie du canton de Chevagnes et située à environ 25 kilomètres du chef lieu du département de l’Allier, Moulins. D’une superficie de 3730 hectares, ces habitants s’appellent les Paraysiens.

Deux origines latines peuvent expliquer le nom de ce village. "Paredus Frederici", les murailles de Frédéricou "Paredus Fraeri", les murailles des Frères ou des moines.

L’histoire du village est intimement liée à son importante seigneurie et, plus tard, à la famille de Tracy ayant donné des hommes qui se sont distingués dans les siècles passés.

L’église date de 1878. Elle a remplacé l’ancien sanctuaire qui avait pourtant été réparé au 18ème siècle. Elle est construite en brique, qui est un matériau local. Bien que baptisée église Saint-Didier, les habitants lui ont préféré Saint-Marc, patron des troupeaux, qui faisait encore récemment l’objet d’une vénération particulière dans le village. On peut voir sa statue dans l’église.

   Sur les traces de Simenon et de Maigret

      L’Affaire Saint-Fiacre (1932) est demeurée longtemps un mystère, même après que Jules Maigret en a trouvé le coupable. En effet, nul Saint-Fiacre à 25 kilomètres de Moulins dans l’Allier (comme indiqué dans le roman) et qui corresponde à la topographie du récit ! 
     Peu à peu, on a compris que Saint-Fiacre n’était autre que Paray-le-Frésil, où Simenon a été en 1922-23 secrétaire du comte de Tracy (qu’il appelle son "second père"). Sa connaissance des lieux et de la vie du (de ?) château lui ont permis d’y transposer, plusieurs années plus tard, le cadre de son roman. 
C’est aussi dans les communs du château qu’il fait naître le commissaire Maigret.

Le château de Paray

     Inscrit au titre des monuments historiques en 198, le château est d’époque Louis XIII, construit en briques polychromes. Propriété de la famille d’Estutt de Tracy par une alliance d’Edmée de la Platière, fille du grand argentier des ducs de Bourbon en 1640, avec François d’Estutt, Seigneur de Tracy. Il est resté dans la famille depuis cette époque.

     Certains membres s’illustrèrent particulièrement, tel Antoine (1754-1836) qui représenta la noblesse aux états Généraux et s’unit ensuite au Tiers État.

     Commandant de cavalerie sous les ordres de la Fayette, il fut emprisonné en 1793. Élève de Buffon et de Lavoisier, il profita de ce repos forcé pour élaborer son système philosophique dit des « idéologues ». Sénateur inamovible jusqu’en 1814, il fit partie de l’Académie française.

     Son fils Victor d’Estutt, Marquis de Tracy (1781-1864), servit dans l’armée jusqu’en 1818, fut élu député de l’Allier et nommé Ministre de la Marine en 1848. Agronome éclairé, il se consacra à la mise en valeur de la Sologne. Ami de Mathieu de Dombasle, il fut le premier à se servir de sa fameuse charrue.

En 1880, Jacques, Marquis de Tracy, construisit une aile sur la façade d’arrivée qui doublait la taille de cette demeure.

    Détruit en très grande partie par un incendie en novembre 1968, le château reconstruit par son propriétaire actuel, Claude, Marquis de Tracy, a retrouvé ses proportions d’origine.

La chapelle

     En suivant la petite allée qui débouche sur la charmille, on arrive à la chapelle, construite en 1719 à l’occasion du mariage de Joseph d’Estutt de Tracy avec Charlotte Bénédicte Victoire Marion de Druy

La fontaine Ste Anne

    On la découvre en suivant un chemin face à la bascule, bien entretenue et agréablement aménagée au cœur d’une petite place herbeuse. Les déficients visuels venaient se laver les yeux dans l’espoir de retrouver la vue. Son eau jaillit sous une niche abritant la statue de la sainte et se déverse dans un bassin en pierre.

 

03 Paray le Brésil (Allier) 2 Mi EC209 1 vue 56 / 571
cette année a été une des plus fascheuses que l'on aye jamais
veu par la disette car l'année précédente ayant desia été très stériles
le froid qui commença le soir des rois et perdura environ quinz
iours accompagné d'une bise très piquante fut si violent que
les froments, soigles et autres grains gelèrent entièrement de sorte
qu'on n'a ramassé en beaucoup d'endroits dequoy semer ce qui
a mis tellement la cherté que le soigle mesure moulins s'est vendu
iusqu'a trois livres douze sols, et sans la rareté de l'argent qui provient
des subsides extraordinaires qu'il faut paier. La cherté auroit été
beaucoup plus grandes. il est mort grand nombre de gens de
faim et les maladies ont fait et font encore perir beaucoup
de gens que la disette n'avoit pas attaquée. La famine est
si grande que les herbes ayant manquées par l'hiver les
charognes les plus puantes sont ramasées et mangées par
les pauvres mesme iusqu'aux animaux morts de maladies
contagieuses.

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