Charente-Maritime (17)

Barzan

1742

            La commune abrite le site gallo-romain de Barzan, site archéologique majeur, faisant l'objet de fouilles structurées depuis 1994. Les photographies aériennes et les premières fouilles archéologiques ont révélé la présence d'une ville portuaire gallo-romaine de grande importance (temple gallo-romain monumental, thermes, forum, théâtre...). D'autres vestiges font l'objet de fouilles annuelles.  

            Ce type de paysage, que l'on retrouve surtout non loin de Mortagne-sur-Gironde, marque le début de ce que l'on appelle parfois la Camargue charentaise. Au nord-ouest de la commune, la falaise du Caillaud marque la limite avec la commune de Talmont-sur-Gironde.

Sous l'ancien Régime, Barzan dépendait de Talmont. Il fut érigé en commune sous la Révolution.

            Il semble presque certain que cette ville gallo-romaine soit la Novioregum indiquée dans l'itinéraire d'Antonin. Cette ville pourrait également être le Portus Santonum (port des Santons) décrit par Ptolémée.

          Le village s'est développé au cœur d'une région de collines calcaires dominant l'estuaire de la Gironde. Le littoral, qui s'étend depuis la baie de Chant-Dorat, à l'ouest de la commune, jusqu'au chenal des Monards, au sud, est formé pour l'essentiel d'une alternance d'estrans vaseux et de falaises calcaires relativement érodées, lesquelles sont qualifiées de mortes dans la partie méridionale de la commune. Ce terme s'explique par le 

recul progressif du rivage et un envasement partiel de l'estuaire à cet endroit, qui laisse les falaises, autrefois battues par les flots, à plusieurs centaines de mètres des eaux de l'estuaire, au milieu de zones marécageuses

          Barzan viendrait du latin Barisiacum - Villa Barisii - (Jean-Marie Cassagne et Stéphane Seguin, Origine des noms de villes et villages de Charente-Maritime .) Au Moyen Âge, il prit le nom de Barlan, puis de Balzan pour devenir Barzan. D'une superficie de 807 hectares, la commune s'étale essentiellement sur le plateau calcaire. Elle est largement ouverte, vers le sud , sur la Gironde par la baie de Chant-Dorat. Elle est limitée à l'est par les ruisseaux "le Désir" et "le Rambaud", à l'ouest , par la falaise du Caillaud et le marais de Talmont. La population s'est élevée à 600 habitants en 1790, à 388 en 1946. Elle est aujourd'hui de 451 habitants . L'occupation humaine est très ancienne. Elle date sans doute du Néolithique. On a retrouvé les restes d'un camp Peu-Richardien (environ 3000 avant J.C.) sur la colline de la Garde.

          Cette région a toujours intrigué les chercheurs. Déjà, en 1715, Claude Masse , "ingénieur géographe du roy", faisant le relevé cartographique de l'estuaire de la Gironde, écrivait : L'on tient qu'il y estait ici une ville.

          On doit la découverte du site, surtout à Jacques Dassié qui, dès 1962, grâce à ses photos aériennes, arrive à repérer le canevas de cette ville gallo-romaine, Novioregum.             Le "Moulin du Fâ" est installé sur les ruines d'un ancien temple (Fanum qui a donné Fâ) circulaire entouré d'un double enclos carré. 

Il en fit un relevé cartographique (Jacques Dassié, Archéologie aérienne , Ed. Alan Sutton, 2001). Sur la colline de La Garde, s'adosse le théâtre qui domine la ville antique.
 
     
     

Le long de la grande voie qui conduisait au port, Jacques Dassié a repéré des entrepôts d'Etat, les fondations de bâtiments monumentaux, le forum, les thermes, des temples.

Novioregum était directement reliée à Médilano-Santo (Saintes), la capitale des Santons, écrit Jean-François Baratin, conservateur régional de l'Archéologie à Poitiers (cité par Jacques Dassié dans son livre) :

Le couple Barzan-Saintes,  port-capitale, n'est pas unique. Il a  des  modèles  célèbres  et  prestigieux  :  Le  Pirée-Athènes en  Grèce  et Ostie-Rome en Italie.

Novioregum était, certainement, le plus grand port gallo-Romain sur l'océan.

Au XIIe siècle, Barzan est un hameau groupé autour de son église. Des documents de 1681 attestent l'existence du petit port des Monards, dont le toponyme rappelle l'existence de moulins alimentés par les eaux s'écoulant du plateau. Au XIX e siècle, ce petit port est très actif : il exporte des farines, des céréales, du vin, des eaux-de-vie et importe du froment de Vendée, de la houille d'Angleterre. C'est à cette époque que l'on construit l'église Saint-Pierre en remplacement d'un édifice du XII e siècle .

Le lambris de l'église a esté pose au mois d'août de la présente année 1742 l'ensemble la table de communion et la porte au mois de décembre même année le confessionnal et la clôture des fonds baptismaux.

 

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