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    Charente-Maritime (17)

Meschers

1765 et 1784

          Les Ligures s'implantent sur la presqu'île d'Arvert vers 1800 av. J.-C. et créent à Meschers un important centre de travail du bronze.

           Les Gaulois arrivent quant à eux vers 800 av. J.-C. en provenance de Germanie. Une tombe de cette époque a été découverte sur la commune contenant un squelette de 1,80 mètre

-                         Les hordes des Santons defferlent. La date de leur installation en Saintonge est inconnue. Il peut s'agir des descendants des populations locales de l'âge du Bronze. Leur chef-lieu était l'oppidum de Pons . Ils font le commerce du sel qu'ils extraient en des sites côtiers maintenant loin dans les terres. Ils auraient pu s’établir seulement à la fin du IIe siècle av. J.C., venant du sud de l’Allemagne, qui apportent leur savoir dans le commerce de la laine, des salaisons, des herbes, des bijoux ainsi que le commerce du vin avec des anses marquées aux sceaux de Barzan et de Courcoury. les Romains ensuite qui font entrer Meschers dans l’histoire sous le nom de Villa Miscaria.

(si            Après la « paix romaine », (appelée ainsi par l’Histoire), les Wisigoths ravagent la région.

                - En 814, le fils de Charlemagne, Louis le Débonnaire, donne Miscaria et ses dépendances au monastère de St-Seurin près de Bordeaux
                - En 1092, la civilisation avance. Un moulin à vent est construit sur la falaise, où il y en aura 6, et 2 dans la campagne.
                - En 1120, Meschers est sous les anglais de Plantagenet, et redevient française sous Louis VIII.
                - En 1259 Louis IX, donne le sud de la Saintonge à l’Angleterre et Meschers est de nouveau anglaise.
                - La guerre de 100 ans puis une épidémie de choléra, en 1453, Meschers a perdu les 2/3 ses habitants.
 .              - Le 20 novembre 1548, les Saintongeais, révoltés contre l’impôt de la gabelle, sont obligés de rendre au château de Royan tout ce qui peut ressembler à une arme et les quatre cloches de l’église seront brisées, pour éviter qu’elles ne sonnent le tocsin de la révolte.
               - En 1595, Gilles du Breuil achète les terres du château Bardon.
               - En 1600, Meschers est un port, il abrite 30 bateaux qui font du cabotage vers Bordeaux ou La Rochelle. Des pirates, attaquant les bateaux, se sont installés dans les grottes. Louis XIII ordonne leur capture ; ils seront jugés et pendus à Bordeaux.              -
              

                En 1622, les Huguenots proclament « l’indépendance de la Saintonge ». Louis XIII demande de l’aide à l’Espagne catholique. Notre église y perd sa flèche et deux de ses clochetons ; la partie qui nous reste est classée monument historique en 1925.
               - En 1679, Meschers est la localité la plus importante de la baronnie de Didonne. Elle obtient ainsi le privilège royal de tenir un marché par semaine et sept foires par an.- En 1685 : révocation de l’Edit de Nantes : les protestants s’exilent.
               - En 1761, Jean Jarrousseau, Pasteur, dessert la baronnie de St-Georges de Didonne. Il introduit la culture de la pomme de terre en Saintonge.    
               

L’histoire s’accélère : Louis XVI, en 1787, accorde la liberté de culte aux protestants. - En 1800 : la population michelaise est de 1004 habitants pour 242 familles 
                - En avril 1814, se déroule une bataille navale sur la Gironde qui voit la fin d’un navire deux ponts : le Régulus. Les grottes porteront son nom. Jacques Mathieu Regnauld, capitaine du « Régulus »  a sabordé son vaisseau face aux Anglais - En 1848, un terrain est acheté pour créer un cimetière avec deux entrées : une pour les catholiques et l’autre pour les protestants. Le 9 avril 1848, la république étant de nouveau proclamée, Meschers plante un arbre de la liberté et place un drapeau tricolore sur l’église et sur le temple.

L'église Saint-Saturnin 

- En 1232, une première église est bâtie sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle,  elle sera  

certainement détruite durant la guerre de cent ans

        La paix revenue, une nouvelle église est construite en 1480. Elle est gothique, possède une flèche et quatre clochetons et est dédiée à saint Saturnin

    De l'édifice initial, détruit par des combats au début du XVIIe siècle, ne subsiste que le clocher, édifié au XVe siècle. Le sanctuaire actuel, reconstruit dès la fin du XVIIe siècle et plusieurs fois remanié par la suite, forme un plan en croix  

latine.  

Le clocher borde la façade sur son côté gauche. Ce clocher carré et massif abrite trois cloches : Jeanne, un bourdon de 675 kilos sonnant le Fa, est la plus ancienne. Elle fut bénite en 1890, sous le pontificat de Léon XIII. Deux cloches plus petites, Lucie et Anne-Radegonde, furent installées dans le clocher le 6 décembre 2000.

          Deux pinacles témoignent de l'inachèvement du clocher, qui était prévu pour supporter une flèche en pierre. Ce clocher, qui est devenu l'un des symboles de la ville, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1925.

Le temple :     

soEn 1576, une première Assemblée protestante se tient dans les grottes de Meschers.
     En 1598, Henri IV signe l’Edit de Nantes ; un premier temple protestant sera édifié à Meschers, à proximité de la rue qui mène au port.

    En 1622, les Huguenots proclament « l’indépendance de la Saintonge ». Le duc d’Epernon incendie le temple de Meschers. Nous retrouvons de nouveau la Dame de Théon qui fit tant souffrir les protestants à cause du décès de son frère

fr (voir Arces, page précédente)
     En 1685 : révocation de l’Edit de Nantes : les protestants s’exilent.   Un autre temple dût être construit car : 

         En 1755, l’Abbé de Théon fait de nouveau raser le temple. Les grottes des Roches le remplacent.

     En 1775, un nouveau temple est construit rue des Roches. Détruit en ???? 

En 1842, un temple élevé sur une petite terrasse, rue Principale à laquelle on accède par un escalier. On y ajoute une tribune en 1863 pour faire face à l'augmentation du nombre des fidèles

uf

          Les grottes de Régulus et Matata. Creusées par la mer à flanc de falaises  blanches de calcaire, il y a 65 millions d'années ont été habitées de tout temps parles hommes.Elles servirent successivement, à la préhistoire parce    

 qu’elles constituaient un habitat protégeant des bêtes sauvages, par les Sarazins qui marquèrent le lieu en construisant des silos pour conserver le sel,  par les habitants de la côte voulant se protéger des Vikings, elles servaient de réserves à grain,  de cachettes aux contrebandiers, de refuges aux protestants, 1) pour protéger leur culte,2)qui s’étaient réfugiés dans les grottes afin d’échapper à la Dame de Théon dite «  la sanglante » vers 1622 (voir Arces page précédente), de logements aux miséreux, en passant par la  Guicharde, fameuse vendeuse de cartes postales aux
  terribles Cadet et Belin, naufrageurs sans pitié, et  par des guinguettes.Restaurées elles font revivre les célèbres  personnages troglodytes qui hantent encore les lieux.  
     J'ai trouvé récemment un Calvaire à Meschers situé au coin de la rue du Calvaire et de la route de Royan.  serait-ce celui placé vers  Beauséjour et qui pour xx raisons aurait été déplacé. Cette croix est bien en pierre comme décrite plus bas.  Une plaque très récente date de 1898
Celle installée près du logis de beauséjour date de 1765. je reste très dubitative quant à cette date car cette croix est en tout point conforme à celle bénite en 1765
      Ci-dessous quelques images représentant la vie dans les grottes il y a !!!!!!!!!!! années. et les transformations apportées. Les grottes ont aussi servi de carrières pour l'extraction de ce même calcaire .

Château de Châteaubardon
Mentionné dès le milieu du XVe siècle, ce domaine, auquel est lié le droit de nommer un prévôt pour la baronnie de Didonne, appartient alors à Jean de Châteaubardon, époux d'Alix Gua. En 1584, le manoir passe à Jeanne de Montmorency, duchesse de Thouars, qui le transmet en 1592 à sa fille, Charlotte-Catherine de La Trémoille, veuve du prince de Condé. Dès 1595, Château-Bardon est vendu à Gilles du Breuil, seigneur de Théon-de-Meschers.
     Le domaine va demeurer dans les mains de ses descendants jusqu'au XIXe siècle. Les bâtiments se répartissent principalement en deux ensembles. Une aile de communs, terminée par un logement, s'étire à l'est de la cour, et au nord, se trouve un pigeonnier. Le logis de plan en L, prend place au nord de la cour, entre elle et l
,

'ancien parc. Une belle allée d'arbres relie le logis au portail. Les deux ailes du logis sont réunies par un pavillon surmonté d'un haut toit à croupes, couvert en tuiles plates, orné d'épis de faîtage. Comme ce pavillon, l'aile nord du logis comprend un rez-de-chaussée et un étage, auxquels s'ajoute un soubassement qui compense la pente du terrain.          Si les origines de ce château remontent au moins au XVe siècle, les bâtiments actuels ne sont probablement pas antérieurs au XVIIe siècle. Cette seigneurie appartint à la famille des du Breuil de Théon, qui l'acquirent en 1594. Madeleine du Breuil de Théon (1749-1812) l'apporta à son époux Henry-Mathieu Isle de Beaucheine qui en fut le dernier seigneur. Le château revint à leur fils Victor Isle (1789-1866), maire de Meschers, qui y mourut. Composée d'une part d'un logis de plain-pied daté de 1615, d'autre part d'un second logis à étage, construit en 1740.          A la fin du XVIème siècle, Charlotte de la Trémoille, princesse de Condé, était propriétaire de Château Bardon, qui domine Meschers. Elle y venait de temps en temps avec un de ses pagesPermilhac de Belcastel.        Contre l'avis de sa mère1 Charlotte-Catherine adopte la religion réformée et épouse, le 16 mars 1586, Henri Ier de Bourbon, prince de Condé, fils de Louis Ier, prince de Condé et d'Éléonore de Roucy de Roye. C'est un des hommes les plus importants du royaume, tenant le rang prestigieux de premier prince du sang. Charlotte apporte à son mari, qui en a alors bien besoin3 une dot confortable de 60 000 livres.
      De ce mariage, naît le 30 avril 1587 Éléonore. Un an plus tard, Charlotte-Catherine est enceinte de trois mois lorsque, le 5 mars 1588, le prince de Condé meurt soudainement à Saint-Jean-d'Angély. Son décès est mis sur le compte d'un empoisonnement, ce qui est aussi bien supposé par les médecins que par ses proches (dont son cousin Henri de Navarre)4. Ces derniers soupçonnent Charlotte d'avoir fait empoisonner son mari après l'avoir trompé ; la mise à la question d'un serviteur de Condé apporta de nombreuses charges contre son épouse, notamment sur ses amabilités envers un page.        
       Charlotte est arrêtée et jugée par le parlement de Paris, mais les poursuites sont interrompues à la nouvelle de sa grossesse7, et elle est simplement emprisonnée à Saint-Jean-d'Angély sous la garde de Jean de Saint-MemmeNote .
      Le 1er septembre 1588, Charlotte donne naissance en prison à un fils posthume, Henri, dont Henri IV, désormais roi de France, concéda la conversion à la religion catholique, afin de faire accepter un édit permettant aux réformés d'accéder aux charges publique. Il lui donna pour gouverneur le marquis de Pisany10 ; le parti protestant accepte alors de laisser partir le prince pour la Cour. Sur présentation d'un placet signé par de nombreux Grands (Diane de France, Henri de Montmorency, le comte d'Auvergne, le duc de Bouillon...), Henri IV se résigna en juillet de la même année à libérer la princesse, le procès reprenant devant le Parlement à Paris. L'acquittement fut prononcé le 24 juillet 1596, et son abjuration de la religion réformée la même année13. Henri IV reconnaît l'enfant de Charlotte-Catherine comme le fils légitime d'Henri Ier de Bourbon, lui donnant ainsi le rang de premier prince du sang. Henri II est alors l'héritier présomptif du trône de France jusqu'à la naissance du futur Louis XIII en 1601.
       Charlotte-Catherine décède le 29 août 1629. Elle est inhumée au couvent des filles de l'Ave Maria à Paris. Son monument funéraire, commandé par son fils à Simon Guillain, est conservé au musée du Louvre.
  Le 3 mars 1588, le prince Henri de Condé, son époux, chef des armées protestantes mourut subitement au château de Saint Jean d'Angély.   L 'autopsie  pratiquée par les médecin conclut  à l'empoisonnement. Sa veuve fut accusée du forfait avec la complicité de son page et de son intendant Jean Ancelin du Brillaut. Charlotte avait 20 ans et les soupçons d’empoisonnement étaient fréquents dans l’entourage du roi !
 Brillaut fut exécuté. La princesse, enceinte, fut mise en étroite surveillance et mis peu de temps après au monde celui qui devait être le père du Grand Condé. La fuite de Permilhac laisse encore planer le doute.    

Le nom de « Matata » reste aujourd'hui encore un mystère.
L'écrivain Paul Dyvorne a imaginé une légende dans les années 1930, inspirée toutefois de faits authentiques. Au XVIe siècle, Charlotte de La Trémoille, épouse du prince Henri de Bourbon-Condé, effectue plusieurs séjours à Meschers, où elle possède le château Bardon.
Le 3 mars 1588, le prince meurt subitement et les médecins concluent à un empoisonnement. Le meurtre est attribué à sa veuve, qui aurait agi de concert avec son page — et supposé amant —, Permilhac de Belcastel, et son intendant Jean Ancelin. Si Charlotte de La Trémoille, emprisonnée, finit par être innocentée sous Henri IV, son page « se volatilise ».   Le brillant Permilhac était devenu un misérable vieillard qui allait, mendiant de ferme en ferme et parfois jusqu'au château où il avait connu des jours heureux. Il passait par le village des Roches où habitait une brave femme, la Cadette, qui passait pour hérétique. Les deux malheureux s'étaient liés d'amitié et se soutenaient dans leur misère réciproque.
     La légende veut qu'il ait trouvé refuge dans les grottes de Meschers, où il aurait vécu en ermite pendant plusieurs années. Un jour, quelqu'un, l'ayant découvert, lui aurait demandé son nom : ce à quoi, surpris, il aurait répondu « Matuta », interprété comme une citation du poème en latin « Matuta, Matutina » vantant les beautés de l'auroreN 1. Le nom serait devenu, par déformation : « Matata ». L'histoire de « Matata », le mystérieux reclus, se termine par un drame : devenu suspect aux yeux des habitants qui le prennent pour un sorcier, il aurait été emmuré vivant dans sa grotte6.
.       Le page disparu, ne put être retrouvé. Et c'est à partir de là que naquit la légende michelaise. On prétend qu'après avoir séjourné quelques nuits dans les bois aux alentours de Saint Jean d'Angély, Permilhac vint se réfugier dans les grottes de Meschers, qu'il connaissait bien. Un matin de mars, au lever du soleil, comme il passait près d'un moulin, le meunier le surprit et lui demande brusquement son nom. Il jeta, au hasard, un mot latin, matuta, c'est à dire l'aurore. Ce nom, mal compris, se serait transformé en     Matata. Il gagnait péniblement sa vie en vendant des crevettes. Comme on ne le voyait presque jamais, il passait pour sorcier. Le meunier de la falaise qui l'employait ne voulut plus de lui. Il se fit alors galochier et fabriqua des sabots de bois, seul dans sa grotte.                Matata le sorcier vécu ainsi de nombreuses années. En 1632, il avait alors dépassé la soixantaine, eut lieu à Meschers une importante cérémonie. Le Seigneur du Château Bardon, qui venait de mourir, avait légué une cloche à l'église. Permilhac, alias Matata, n'aurait pas assisté au baptême de la cloche, ce qui aggrava sa réputation de sorcier et il n'en fallut pas plus pour persuader la population qu'il était un suppôt du diable. Plus personne ne lui commanda de galoches.     

          Au mois de mai 1645, certains habitants de Meschers décidèrent de se débarrasser de ces deux "marginaux". Alors que la Cadette descendait l'escalier en colimaçon de la grotte pour apporter un peu de pain au vieillard, des excités accoururent et, après avoir détruit l'escalier, ils comblèrent la grotte de terre et de pierres. On dit que, le crime accompli, les bandits s'éloignèrent en bramant des chants d'exorcisme. Pendant les jours qui suivirent, le meunier de la falaise entendit des cris sourds, des appels désespérés puis des plaintes d'agonisants. Il n'osa rien faire et abandonna son moulin. Il parait que, lorsqu'on fit les travaux d'aménagement de la grotte, on mit à jour en la déblayant des ossements humains : les restes, à n'en pas douter, de la bonne Cadette et de Permilhac de Belcastel !!!
           Quant au Château Bardon, il fut vendu par Charlotte en 1595 à Gilles du Breuil du Théon, et les descendants de ce dernier l'ont conservé jusqu'en 1839. Le bâtiment actuel est postérieur au drame qui nous occupe puisqu'une aile fut élevée en 1615, l'autre en 1740.           On ne le voit guère derrière les hauts murs qui le cernent et c'est une excellente source de légendes locales.

          Les deux actes  qui nous intéressent sont : la bénédiction d'une croix et la confirmation de 250 personnes.

          Le dix sept juillet mil sept cens quatrevingt quatre, Monseigneur Pierre Louis de la Rochefoucault, seigneur évêque de Saintes s'est transporté à Meschers à dix heures du matin, en a vérifié l'église, les ornements, les vases sacrés, le linge et généralement tout ce qui appartient à ladite église et au service divin. Après avoir dit la messe il a donné la confirmation à deux cens quatre vingt personnes de cette paroisse en présence de Mr l'abbé Deluchet grand archidiacre et vicire général de ce diocèse et de plusieurs prieurs curés du voisinage et de moy  signé Guillemot curé de Meschers

 

                                
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