Eure et Loir    (28)
Maintenon  (église Saint-Pierre)
   On découvre pour la première fois le nom de Mestenon dans un document du xie siècle, Mextenum 1123, Meistenon 1150, Meinthenon 1257. Nom obscur.
       Le statut juridique de cette terre évolua et se transforma au xe siècle en manse seigneuriale.
       La lecture de quelques actes officiels, tel celui ayant trait à la laïcisation, permet de mieux cerner cette période de  grands bouleversements.
    Le château de Maintenon, Au début du xvie siècle, Jean Cottereau transforme la forteresse en château de plaisance. Madame de Maintenon ajoute une aile. Le donjon carré en grès fut construit au XIII° siècle.
       L'histoire du château remonte au Moyen Âge. Il fut la première forteresse des vassaux et comtes de Monfort.  De
nombreux seigneurs se succédèrent du xe au xiie siècle :
       Le château à proprement parler fut construit dans un style Renaissance à partir de 1509 sous l'impulsion du
propriétaire des lieux, Jean Cottereau, le trésorier surintendant des finances sous Louis XII, puis sous François Ier 
et Henri II. À sa mort en 1530, il le laisse en héritage ainsi que les terres environnantes à Jacques d'Angennes, seigneur de Rambouillet, son gendre. Son fils Louis d'Angennes en hérite en 1562 et devient baron de Maintenon.
      Le château est vendu à plusieurs reprises et arrive à Françoise d’Aubigné qui devient marquise de Maintenon
      Dès lors, le château s'agrandit et s'embellit par de grands travaux financés par le roi et devient un château quasi
royal. Le parc fut dessiné par Le Nôtre. Racine y vint souvent e domaine de Maintenon passa ensuite dans la famille de Noailles à la suite du mariage de Françoise-Amable d'Aubigné au duc d'Ayen, Adrien Maurice, fils du maréchal de Noailles. Le roi Charles X sur le chemin de l'exil coucha au château en 1830. Maintenon fut occupé par les troupes prussiennes de 1870 à 1871.
     Rattachée au doyenné d’Épernon, Maintenon avait pour paroisses : Saint-Nicolas (le seigneur du lieu, Louis, duc de  Noailles, pair et maréchal de France) et Saint-Pierre (pour le grand archidiacre).
On assiste également, le 26 février 1792, à la vente de biens nationaux ayant appartenu au clergé, dans le cadre de  la spoliation de l'Église de ses biens.
     Un autre acte de vente du 22 floréal an III concernant la succession de Noailles met en lumière la situation de toute  une noblesse acculée à l’époque à émigrer
Par ailleurs, il a été relevé dans des extraits de délibérations du conseil municipal de l’année 1792 que la succession  de Noailles est tombée au profit de la République le 26 frimaire  an II, ainsi que la décision de fondre les cloches.
      La transformation du château de Versailles débute en 1662. Depuis que Louis XIV a décidé de transformer ce
 château et qu'il s'y est installé avec sa cour en 1682, la population de la ville a été multipliée par dix3. Les sources,
les ruisseaux alentour, peu nombreux, sont captés pour alimenter le palais mais surtout le parc avec ses fontaines
et jets d'eaux toujours plus nombreux. En effet, la seule consommation des jardins s'élevait à 32 292 muids soit 9 500 m3 d'eau pour moins de trois heures de jeux d'eau.
     Louis XIV fait réaliser des travaux pendant la construction de l'aqueduc et notamment le jardin (par Le Nôtre)  et le grand canal qui passe sous l'aqueduc.
       La construction s'étale du xiie au XVII° siècle. L'aqueduc de Maintenon est un ouvrage d'art inachevé franchissant la vallée de l'Eure. initié par Louis XIV dans le  but d'alimenter en eau le château de Versailles.
     Il faut attendre 1684 pour que des études soient effectuées par La Hire, sous la direction de Louvois alors  surintendant des bâtiments depuis la mort de Colbert en 1683, qui découvre que l'Eure est plus élevé d'approximativement 80 pieds (soit 27 mètres) que le château à hauteur de Pontgouin à environ 80 km de Versailles. On fait appel à Vauban qui  se met immédiatement au travail, effectue des relevés et propose une canalisation enterrée,
principalement pour une raison de couts. Très vite, les rapports entre les deux hommes se durcissent, Toute une polémique autour d’un aqueduc rampant ou un s’élevant à plus de 70m
      Le Roi ayant tranché, le projet initial s'oriente vers un  ouvrage d'environ 18 km de long en franchissant la vallée de  l'Eure à une hauteur maximale de plus de 70  mètres. Vauban critique le projet et trouve l'ouvrage trop massif avec des arcades irrégulières et manquant de  largeur pour que l'eau s'écoule correctement. Il propose de le redessiner afin de réduire le volume de pierres et maçonnerie nécessaires à sa construction tout en l'élargissant.Débutés en 1686, les travaux seront abandonnés en 1689 en raison de l'entrée en guerre du Royaume. L'aqueduc restera inachevé puis tombera en ruine.
Menhir Le But de Gargantua et dolmen du Berceau  
     Ce site du Néolithique, s'étendant à la fois sur Saint-Piat et Maintenon, réunit trois dolmens et un menhir.
Le menhir du But de Gargantua et le dolmen du Berceau sont classés au titre des monument historique en 19741.
     Deux dolmens ont été fouillés de 1983 à 2000 par Dominique Jague et son équipe.Ce site du Néolithique, s'étendant à la fois sur Saint-Piat et Maintenon, réunit trois dolmens et un menhir.
     Le menhir du But de Gargantua et le dolmen du Berceau sont classés au titre des
monument historique en 19741. Je n'ai pu trouver pourquoi  "le but" de Gargantua
      Gargantua (dont la racine gar renvoit à l’idée de la pierre) est réputé, dans les légendes locales et un peu partout sur le territoire français, pour avoir semé de nombreux cailloux : c’est un façonneur de paysages qui agit au niveau du sol, de façon fantaisiste, et en fonction de ses besoins naturels (expliquant ainsi les irrégularités et bizarreries de la nature), agissant tel l’ordonnateur du Cosmos. Les cailloux coincés dans ses bottes ou sa pierre à affiler forment les menhirs ; les palets avec lesquels il joue deviennent les tables des dolmens…. Normal, puisque Gargantua est une figure composite, englobant toutes les anciennes divinités diabolisées sous ce nom par la nouvelle religion et mobilisant une nuée de personnages provenants de divers horizons mythologiques (Rabelais n’aurait reprit son nom qu’ afin de faire bénéficier)
     C'est Jean Cottereau, argentier de Louis XII et propriétaire du château, qui serait à l'origine de l'église, Madame de Maintenon en exécutant la construction au XVIIe siècle. La cérémonie de consécration eut lieu le 24 juin 1696. On trouve cet épitaphe : Sous quatre roys par service estimé, le chastel fist, cette église fonda en ses vieux jours où repos se donna. On date donc la construction de l'église au XVIIème siècle (1692 pour la demande, 1694 pour la construction).
     L'église est située au centre de Maintenon, à deux pas du château. La façade de style baroque est en grès d'Epernon. L'intérieur est sobre.
     Reconstruite par madame de Maintenon dans un pur style baroque , Un vrai plaisir , à visiter La façade est super belle
     Belle petite église baroque ce qui est assez rare dans la région.    Elle possède deux cloches Marie Antoine et Henriette qui sonnent régulièrement (Marie- Antoine ne sonnant que pour les messes et grands événements)
Cloche 1 - Marie-Antoine. Louis et Etienne Cancel. 1822. Poids : 380 kg. Note : La.
Inscription : (croix) L'AN 1822 LE 24 JUIN SOUS LE REGNE DE LOUIS LE DESIRE 16è DU NOM DE FRANCE ET DE NAVARRE A ETE (main) BENITE PAR mgr DELATIL EVEQUE DE CHARTRES APRES AVOIR ETE NOMMEE MARIE ANTOINE PAR MONSIEUR LE (main) MARQUIS DE NOAILLES ANCIEN AMBASSADEUR PRES LES COURS D'ANGLETERRE ET DE VIENNE PLUS ANCIENNEMENT (main) MINISTRE A LA HAYE ET HAMBOURG MARECHAL DE CAMPS GRAND CORDON DE L'ORDRE DE Saint-LAZARE CHEVALIER (main) DE Saint-LOUIS ET PAR MADAME LA COMTESSE DE CONVAY ETAIT ALORS CURE Mr LAVERGNE MAIRE Mr COUTURIE (main) Ntr ROYAL MARGUILLIERS MM L HOTTRON P ROBERT B MESSONNIER P DUPONT
L ET ETIENNE CANCEL FRERES FONDEURS
Cloche 2 - Henriette. Louis et Etienne Cancel. 1822. Poids : 280 kg. Note : Si.
Inscription : (croix) L'AN 1736 A ETE BENITE PAR Mr JEAN FRANCOIS DEREYROLES CURE NOMMEE HENRIETTE PAR (main) TRES HAUT ET TRES PUISSANT SEIGNEUR Mgr JEAN PAUL FRANCOIS DE NOAILLES COMTE D'AYEN MESTRE (main) DE CAMP DU REGIMENT DE NOAILLES CAVALERIE GOUVERNEUR ET CAPITAINE DES CHASSE DE Saint-GERMAIN EN (main) LAYE EN SURVIVANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC D'AYEN SON PERE ET PAR TRES HAUTE ET TRES PUISSANTE (main) DAME MADAME HENRIETTE ANNE LOUISE DAGUESSEAU DE FRESNE COMTESSE D'AYEN REPRESENTEE PAR Mr MATHIEU (main) YBERT LIEUTENANT GENERAL DU BAILLAGE DE MAINTENON ET PAR MME ANNE MARTINE ARTERIER EPOUSE DE Mr (main) ET DE MARTINCOLLIN AVOCAT EN PARLEMENT LE Sr COLLIN MARGUILLIER ET LE Sr JOSEPH RAGOULLEAU BAILLY DE Saint-(main) MARTIN PROCUREUR A MAINTENON MARGUILLIER EGLISE Saint- PIERRE DE MAINTENON
Apparemment les deux miennes sont beaucoup plus anciennes que ces deux dernières en voici l'acte et les références ci-dessous Acte envoyé par  Olivier Chatard  et Transcrit par  Nicole Outin

FRAD028 : Archives départementales de l'Eure-et-Loir

Maintenon_GG1b : registre GG1b de Maintenon

0105 : vue 105 du registre .

J'ai mis Maintenon Saint Pierre car il s'agit de la paroisse Saint-Pierre de Maintenon (il y a aussi une paroisse Saint-Nicolas). 



En l'année mil six cent vingt et cinq, les cloches

de [St] Pierre furent fondues trois ensemble par
un maistre fondeur nommé maistre Estienne Michelin
de nation lorrain et ce fut la fonte d'icelles
le vendredy septiesme jour de novembre environ
l'heure de trois heures après mydy.
Et le lendemain, sabmedy huictiesme dudict moys,
lesdictes cloches furent beneistes en ladicte eglize
par maistre Charles Chersault, curé dudict lieu,
ou assisterent Hilarion Chersault, curé de
Maintenon, Haulte et Puissante dame Francoise
Jullitte de Rochefort, veufve de Hault
et Puissant Seigneur missire Charles d'Angennes
seigneur et baron de Maintenon, chevallier des
ordres du Roy, conseiller en ses conseils d'estat
et privé avec messieurs ses enfants : scavoir Bernard
d'Angennes, Louise d'Angennes, Roze d'Angennes, enfants
desdicts seigneur et dame dudict Maintenon avec Jehan
du Thiers, escuier, maistre d'hostel de madicte? dame
lesquels susdicts nommez ausdictes cloches furentimposez
lesdicts noms, scavoir a la grosse cloche le
nom par ladicte dame Francoise, maraine,
accompaignée et de son commendement au lieu et
l'absence de missire Louys d'Angennes, son fils,
missire Hilarion Chersault, presbtre et dudict Maintenon
pour parain, la seconde cloche a esté et
assisté noble fils Bernard d'Angennes,avec demoizelle
Louyse d'Angennes, sa fille, a laquelle cloche a esté
imposé le nom de Louyse par ladicte d'Angennes
et a la troisiesme et petite cloche dudict Pierre
a esté imposé le nom de Roze par damoizelle
Roze d'Angennes accompaigné dudict sieur du
Thiers et laquelle benediction a esté faicte en
ladicte eglize environ l'heure de dix heures du matin
en la presence de plussieurs habitués de ladicte
parroisse et aultres.
accueil
retour tableau 0001
page précédente page 2 page suivante