Manche (50)

Montpincon (chon)

1734

       
 

 

         Le titre du marquisat de « la Salle » fut transféré sur la terre de Montpinchon, par lettres du mois de juillet 1730. Montpinchon devint La Salle puis Caillebot-la-Salle avant de reprendre le nom de Montpinchon.

          De caillebot de la Salle, noblesse ancienne de Normandie. René de Caillebot, écuyer, seigneur de Mesnil-Thomas, vivait en 1454 ; mais l’ascendance de cette famille remonte plus haut. Elle a donné trois chevaliers des ordres du roi, deux lieutenant-généraux et un maréchal de camp ; des gouverneurs de provinces et plusieurs officiers supérieurs, ainsi qu’un évêque de Tournay. Elle a obtenu les honneurs de la cour en 1784 et 1788, en vertu de preuves faites au cabinet des ordres du roi. La terre et la seigneurie de Champsonnel, en Normandie, fut érigée en marquisat, sous la dénomination de la Salle, par lettres du mois de juillet 1673, en faveur de Louis Caillebot, lieutenant général des armées du roi.

 

Source : Dictionnaire universel de la noblesse de France, tome 1, M. de Courcelles, 1820, p. 130

 

           Montpinchon avait une foire dès le XIIè siècle ; Le pape Innocent III confirme à  l’abbaye de la luzerne les dîmes de la foire de Montpichon. Cette foire perdure-t-elle encore le 11 dud mois d’août de chaque année.

          Selon une tradition attestée dans une généalogie conservée au chartrier de Clairefontaine, la famille de Pirou qui posséda le château du XIème au XIVème siècle, descendrait de Serlon, fils aîné de Tancrède de Hauteville et frère de Guillaume Bras-de-Fer, de Robert Guiscard et de Roger, les conquérants de la Calabre, de la Pouille et de la Sicile.

          En vertu de la coutume normande du droit d'aînesse, Serlon serait resté en Cotentin pour recueillir la succession paternelle, mais ayant épousé l'héritière du fief de Pirou, il aurait préféré se fixer dans le château de cette importante Seigneurie. Si elle ne peut pas être prouvée, la tradition mérite au moins d'être rapportée.

       Sans être la Seigneurie la plus riche du territoire qui constitue actuellement le département de la Manche, Pirou était celle qui comptait le plus grand nombre de vassaux : pas moins d'une trentaine de fiefs et d'arrières fiefs. En temps de guerre, le Sire de Pirou se trouvait à la tête d'une véritable petite armée, avec, sous ses ordres, six ou sept autres chevaliers suivis, chacun de leurs hommes d'armes, archers et valets. De surcroît il fut, du XVème au XVIIème siècle "capitaine garde-côtes hérédital du Pont de la Roque à Saint-Germain-sur-Ay".        

     Un chevalier de Pirou avait pris part à la bataille de Hastings le 14 octobre 1066 lors de la conquête de l'Angleterre. Sa famille reçut par la suite des possessions en Angleterre. La lignée restée en

 Normandie a donné, outre la branche aînée des Seigneurs de Pirou, les deux branches cadettes des Seigneurs de Montpinchon et de Fermanville.          Les premiers seigneurs connus prirent le nom « de Pirou », famille citée dès 1106 jusqu'à Luce de Pirou, qui porta le fief dans la famille « de la Haye » (du Puits), en épousant en 1319 Robert de

   La Haye, seigneur de Néhou. Le fief de Pirou passa au XVe siècle entre les mains de la famille « du Merle » puis « du Bois ».

          Pendant l'occupation anglaise durant la guerre de Cent Ans, le domaine fut confisqué aux du Bois, restés fidèles à Charles VI, et concédé à Robert de Fresville, époux d'une de La Haye. Ce type de concession a des non Anglais était pour le pouvoir des conquérants un moyen de s'agréer une partie de la noblesse normande restée sur place.

        La famille du Bois recouvra son bien en 1450 et le conserva jusqu'en 1650, date à laquelle le  plein  fief  de  haubert

   fut divisé par moitié entre les deux héritières, comme le prévoit la coutume de Normandie. L'aînée Claude, épousa en 1640 Gabriel de Vassy, seigneur de Brécey, la cadette Marie épousa Philippe de Bouillé, comte de Créances. Le fief, après un jugement du Parlement de Normandie revint aux Vassy qui le conservèrent jusqu'à la Révolution française[1].

           Pendant la guerre de Cent Ans, le château changea plusieurs fois de mains. Le plus illustre de ses Seigneurs fut alors un fameux chevalier, Jehan Falstoff (à Pirou, on prononçait "Fatout"), renommé pour sa bravoure, dont Shakespeare transforma la figure et le nom pour en faire Falstaff, le héros de "Henry V" et des "Joyeuses Commères de Windsor".

          La paix revenue, la branche aînée des Pirou était éteinte, le château passa, par voie d'héritage familial, aux du Bois, famille elle aussi de souche très ancienne, puis au milieu du XVIIème siècle, aux Vassy qui le gardèrent jusqu'à la Révolution. Ils le vendirent alors à Huguenet de Sémonville qui, au XIXème siècle, le revendit à Quesnel-Morinière, bourgeois de Coutances. Vers la fin du XVIIIème siècle, le Château de Pirou avait cessé d'être "habité noblement". Il devint une ferme; tout au long du XIXème siècle, sa décrépitude s'accentua; il était, parait-il, un vrai repaire de contrebandiers important du tabac de Jersey... et qui avaient tout intérêt à faire courir sur son compte de sinistres histoires de revenants et de sorcellerie. Il a fait par la suite l'objet de plusieurs ventes successives. Il est désormais la propriété d'une fondation reconnue d'utilité publique.

L e nom de Montpinchon fut celui de la paroisse jusqu’en 1732 où Caillebot de la salle obtient de modifier ce nom en « Montpinchon-la Salle » ou « la Salle Montpinchon ».Lors de la fusion des deux paroisses «  la Haye du Puts et Montpinchon » celle-ci prit le nom, non moins compliqué, de Caillebot-la-Salle-Montpinchon. Ce village repris son nom premier en 1789.

Le château a été, en partie, détruit il y a quelques années.

 Ce Curé explique le décès d'un couple  le même jour. Montpinchon :  page: 213 1er acte de la page de gauche.
Décès du 21/11/1734.

   Le vingt un du mois de novembre audit an mille sept cents trente quatre nous Lesney vicaire de ce lieu avons par ordre de Mrs de Varo juge criminel
et Trenquerel procureur du Roy à Coutances en datte du  vingt  du présent mois inhumé dans le 

cimetière  de  ce même lieu; les corps de Pierre Menant et de Anne Du Chemin son épouse tous deux  morts dans leur lit la nuit  venant au dixhuit par un mauvais plancher qui a croulé sureux. Ledit Pierre Menant étant âgé de soixante et dix ans ou environ et ladite Duchemin sa femme d'environ cinquante et cinq ans. Ladite inhumation faite en présence de Mre Louis Davy aussy vicaire et de Thomas Côron.

                       
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