Manche (50)

Coutances

  

      Coutances est bâtie sur une hauteur assez étroite qui s’étire du nord au sud, les plus anciens vestiges archéologiques attestant une agglomération ancienne ne remontent pas au-delà du Ier siècle avant J.-C.

      Il est probable que le peuple gaulois des Unelles ait eu sa capitale à Cosédia, nom de l’agglomération avant la conquête romaine. Elle déclina aux IIe et IIIe siècles avant de renaître sous le nom nouveau de Constantia au IVe siècle et  fut créée une véritable cité, avec la présence d’un préfet militaire et d’une garnison sur l’importante voie Rennes-Valognes

Quand le pays fut christianisé au Ve siècle, Constantia devint le siège d’un évêché. Elle fut jusqu’à la Révolution la capitale administrative et judiciaire du Cotentin.

      Au IXe siècle, la ville fut ravagée par les invasions des hommes du Nord. Les évêques quittèrent le siège de l’évêché et se réfugièrent à Rouen et à Saint-Lô jusqu’au XIe siècle.

      En 933, Coutances et le Cotentin furent rattachés au duché de Normandie. Trois siècles plus tard, en 1204, le duché fut supprimé, et la Normandie rejoignit le domaine royal.

      La valeur défensive de la ville au Moyen Âge était faible. Les ducs normands y eurent un modeste château – la tour Le Comte – et la ville fut protégée sous Charles V par une enceinte, détruite peu après par Louis XI.

     La guerre de Cent Ans ruina tout le pays. Coutances fut occupée par les Anglais de 1418 à 1449. Aux destructions succéda une période d’intense reconstruction dont témoignent aujourd’hui l’église Saint-Pierre, et l’église Saint-Nicolas. Cette période de répit s’acheva au milieu du XVIe siècle : régnèrent simultanément les guerres de religion et la peste.

     La fin du XVIe siècle marque la naissance à Coutances d’une nouvelle industrie : celle de l’imprimerie qui reste aujourd’hui encore une des particularités de la ville

     Après la révolte des Nus-Pieds* qui toucha Coutances en 1639, la ville reste calme jusqu’à la Révolution.

      Au XIXe siècle l’activité principale restait le tissage, qui vers 1830 occupait encore 800 personnes dans la ville et ses faubourgs.

De grands travaux d’urbanisme furent conduits au début du XIXe siècle par le baron Duhamel, maire de la ville. Jusqu’au second Empire l’économie du   Coutançais resta très liée à l’agriculture, à l’artisanat et aux activités manufacturières

      Coutances gardera jusqu’après la seconde guerre mondiale l’apparence tranquille d’une petite ville dominée par sa cathédrale et son grand séminaire.

     Les 6 et 13 juin 1944, la ville écrasée sous les bombes, fut détruite à 60 %.
     La Reconstruction fut lancée en 1947  et  se  termina  en  1957,  mais

 l’extension de la ville s’est poursuivie, vers le nord, par le développement de quartiers nouveaux et d’une zone industrielle.

* le budget royal de Louis XIII est en déficit (58 millions de recettes pour 172 millions de dépenses pour l'année 1639). La Normandie, une des plus riches provinces du royaume, mais affaiblie par la peste, est mise à forte contribution, mais les villes peinent à payer leur dû[2] . En janvier1639, le gouvernement décide de supprimer le privilège de **« Quart Bouillon » dont bénéficie le Cotentin. Désormais, toute la production est soumise à la gabelle et vendue uniquement dans les greniers à sel royaux,

Dans le Sud-Manche, la fabrication du sel blanc (extrait dans des salines) occupe de 10 000 à 12 000 personnes, L'instauration de la gabelle représente donc une sérieuse menace pour leurs revenus, et pour la contrebande, qui fait passer du sel dans les pays de « grande gabelle ».

 C'est le départ d'une résistance armée qui va s'organiser sous le titre d'Armée de souffrance et de Nu-Pieds, puisque marchant pour la récolte de sel sans sabots ni souliers..

Les saulniers et les porteurs de fagots, directement menacés par la disparition des distilleries d'eau de mer, sont rejoints par des paysans, manœuvriers, avocats, robins, curés et vicaires, hobereaux paupérisés et petits nobles, mais

aussi des citadins pauvres,. Cette société miniature, s'organise autour de la cellule paroissiale avec le tocsin pour alerte et le prêtre comme prône, et de la sergenterie

     Dès lors, sur ordre de Richelieu, un détachement de l'armée de Picardie vient réprimer cette révolte. Celle-ci est finalement écrasée le 30 novembre 1639à Avranches où les insurgés se sont réfugiés. Trois cents d'entre eux y sont tués, 200 sont arrêtés et jugés les quelques-uns qui tentent de s'échapper par les grèves, sont surpris par la marée montante et se noient.

Comme sanction royale, Richelieu ordonne que les villes normandes concernées perdent leurs privilèges. Par contre, le cardinal de Richelieu ne fait pas appliquer le décret qui doit supprimer le privilège de Quart Bouillon. Celui-ci fonctionnera jusqu'à la révolution de 1789

**1/4 de la production revenait au Roi qui la revendait avec taxe

3/4 restants commercialisés par les producteurs (détaxés)

Coutances St-Nicolas noyade 1736 page 216

http://recherche.archives.manche.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad50%2Fdatas%2Fir%2Fetat_civil%2FFRAD050_etat_civil%2Exml&page_ref=268689&lot_num=1&img_num=1

 

du mercredy vingt cinquieme jour dudit mois d'avril

audit an nous Me Guillaume Michel pretre habitué

dudit lieu de Saint-Nicolas dudit Coutances avons

inhumé da,s le cimetière de la Charité de l'église dudit

lieu le corps de Gilette Lefebure femme de Thomas

rabu tisseran trouvée noyée dans l'eau de l'écluse

(....................) dudit lieu de Saint-Nicolas dudit Coutances ayant

tombée etant attaquée du mal caduc selon le

consentement à nous donné du procureur du Roy en

(....) du meme jour audit an signez le Courtois

 tanquivey ,???? avec paraphe tenu scotte ?????? signé denis

ledit corps inhumé aux presence de Mrs Folliot des

Buissons prestres

 
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