Manche (50)

Le Theil

     Le nom de la localité est attesté sous les formes de ilia au XIIe siècle2, Tylia au XIIIe siècle3 et le Teil en 1322 Le toponyme est issu de l'ancien français til ou teil, « tilleul » Le gentilé est Theillais

     Eglise Sainte-Marguerite, du XVIIe siècle, rénovée. Un bas-relief du XVe siècle (Le Martyre de saint Blaise) D'après La Légende dorée, après que Blaise fut désigné comme évêque de Sébaste et pour échapper aux persécutions de Dioclétien, il gagna une caverne où il vécut en ermite.

     Assis à l'entrée d'une grotte, les oiseaux lui apportaient sa subsistance, et les animaux s'assemblaient autour de lui pour recevoir sa bénédiction ou pour être guéri lorsqu'ils étaient malades : on le voyait ainsi nourrir un renard, caresser la tête d'un lion ou d'une panthère.

     Lors d'une partie de chasse, les soldats du gouverneur local tombèrent sur cette grotte, et virent la foule des animaux autour de Blaise, mais ils n'en purent capturer aucun. Aussi le gouverneur fit-il amener le saint sous bonne escorte.

En route, Blaise sauva un enfant mourant qui avait avalé une arête de poisson, et obtint d'un loup qu'il restituât un pourceau qu'il avait ravi à une pauvre veuve. Le gouverneur, ne pouvant obtenir de lui qu'il sacrifiât à ses dieux, le fit jeter en prison.

     Là, la veuve lui apporta du pain et la tête de son pourceau, ainsi qu'une chandelle : ceci explique l'utilisation de chandelles dans le culte du saint. Par la suite, le gouverneur le fit torturer à l'aide de peignes de fer qui lacéraient ses chairs, puis ordonna qu'on le jette dans un étang. Mais alors Blaise fit un signe de croix, et la surface de l'étang devint pour lui solide. Le gouverneur le fit alors décapiter. Lors de sa mort, le saint demanda à Dieu que quiconque l'invoquerait pour un mal de gorge ou une autre maladie fût exaucé, et cela lui fut accordé. et une statue de saint Clair du XVIe sont classés à titre d'objets aux Monuments historiques.

 

La fontaine Saint-Clair, dans le bois de Barnavast,

 constitue un lieu de pèlerinage chaque troisième dimanche de juillet

   Autre lieu d'incantation et de cérémonies rituelles des plus obscures : la fontaine Saint-Clair. Second patron de la paroisse, le martyr Saint-Clair est représenté portant sa tête à la main. La légende avance qu'au moment de sa décapitation, le bourreau aurait tremblé « si bien que l'épée ne découpa que la calotte crânienne ».
     Au coeur du bois, les eaux de la fontaine sont réputées guérir les affections oculaires. Encore aujourd'hui, au XXIe siècle et désertée des sorciers, elle fait l'objet

     Légendes du Cotentin. Comme un peu partout depuis le Moyen-Âge, on a souvent aperçu des sorcières dans la région.

L'histoire  De la Demoiselle de Gruchy à Gréville-Hague, jusqu'à la soeur Marie Bucaille, condamnée à mort par le tribunal de sorcellerie de Valognes en 1699, bon nombre de villageois auront témoigné de leur mésaventure. Dans la petite commune du Theil, le bois de Barnavast est encore aujourd'hui bien connu des habitants pour avoir été le théâtre de réunions des sorciers du Val-de-Saire.
Fornications rituelles et hosties noires
    Chaque nuit d'initiation coïncidait avec les lunes de mai et l'on s'y rendait « tenant sous le bras une poule noire exempt de toute plume blanche », en annonçant à trois reprises « poule à vendre ». Là, les yeux bandés, le sorcier était dirigé vers le lieu de rassemblement. Bien étranges cérémonies nocturnes où, à l'abri des regards indiscrets, l'on se livrait à la fornication rituelle, piétinait le crucifix et fabriquait des hosties noires pour leurs maléfices. C'est d'ailleurs ici, à la fin du Premier Empire, que vint se fixer un certain Polyte Deshaies, dit « le Crapaud », l'un des plus fameux sorciers du Cotentin.
    La légende veut qu'un jour, tout le bétail d'une ferme mourût mystérieusement. Le fermier consulta un devin qui lui montra dans un miroir les auteurs du maléfice : Deshaies et deux autres incantateurs. Ceux-ci furent, à leur tour, envoûtés par le biais de trois coeurs de veau suspendus dans la cheminée du fermier et dépérirent à mesure que les organes se desséchaient. À sa mort, Polyte Deshaies fut enterré clandestinement par ses confrères tandis qu'à l'église Sainte-Marguerite, au Theil, l'office fut célébré au-dessus d'un cercueil vidé de son cadavre et empli de cailloux.
d'une procession religieuse annuelle chaque troisième dimanche de juillet.            

      Malheureusement, sa réputation est devenue telle qu'on ne peut y accéder et prélever ses bienfaits qu'en ce jour précis.

Le Theil Manche 1696 page 36/ 239 ouverture du tronc des pauvres.

http://recherche.archives.manche.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad50%2Fdatas%2Fir%2Fetat_civil%2FFRAD050_etat_civil%2Exml&page_ref=1122468&lot_num=1&img_num=1

Le huit de septembre 1696 on a ouvert le tronc

de l'église dans lequel on a trouvé trente livres dix

huit sols contés par Jean Gohel et Philippe Leflanbet

trésorier et mis dans les mains du sr Touranne Titavie

de laquelle somme il a esté repris trente quatre sols

par led Leflambet par luy avancé payé  a Marie Lepotre

pour avoir (demandé) 8 sols, plus payé à Jean Gohel pour trois

livres de cire soixante et douze sols

plus jay payé à Thomas Lebarbaron de

(...................) pour un pain de cire pesant

douze livres quatorze livres huit sols

plus j'ai baillé sept livres a Philippe Leflanbet tresorier pour

pour payer les présents registres plus pour les chandelles du jour de

   purification et (......) quatre cierges quarante sept sols

plus jay baillé a Guillaume Lepetit dit le part vingt sols pour la

facon d'uun cierge de paques 1697 et quatre sols six deniers pour deux burettes

    Quand on fait le décompte il ne reste plus grand chose pour les pauvres. Si je n'ai pas commis d'erreurs il ne leur reste que 16 livres et 12 sols !!!!!!!!!

                       
Accueil                      
Retour M à O                    
page précédente       page 18      

page suivante