Manche (50)

Le Vretot

 http://recherche.archives.manche.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad50%2Fdatas%2Fir%2Fetat_civil%2FFRAD050_etat_civil%2Exml&page_ref=1221422&lot_num=1&img_num=1

Le Vrétot

Manche 1758 page 340

Épisode de la  La guerre de Sept Ans (1756-1763) 

Elle oppose principalement d’une part au niveau mondial le royaume de France au royaume de Grande-Bretagne,  (colonies  omprises)

 Le point fort des Britanniques est la déjà fameuse Royal Navy. Comme Mahan l’expliqua plus tard, elle est le fondement de la puissance britannique qui permet de maîtriser le commerce maritime, de contrôler et de conquérir les colonies et, militairement parlant, de déplacer la frontière de la Grande-Bretagne sur les côtes de ses adversaires et non sur les siennes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans

Un curé bien soucieux de l'histoire de son pays nous relate une infime partie de cette guerre qui s'est déroulée tout près de sa paroisse

Sous l'ancien Régime, la paroisse relevait du bailliage de Valognes secondaire du bailliage

Église Notre-Dame (xixe siècle) au clocher octogonal, abritant un retable et un groupe sculpté du xve siècle classés à titre d'objets aux Monuments historique.

L'église

sous le vocable de Notre-Dame. Elle était à la présentation du prieuré de Beaumont-en-Auge, sous la dépendance de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen. L'antique église a été détruite; l'église actuelle a été construite en 1867. Elle dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Coutances, de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné des Pieux.

de Cotentin. Elle dépendait de l'élection de Valognes, de la généralité de Caen. Elle dépendait de la sergenterie de Beaumont.

Les anglais en guerre avec la France et

commetant journellement des hostilités sur

mer en piratant et prenant tous les vaisseaux

marchands qui paroissaient sur mer sans que la

france leur en eut donné aucun sujet dzans

le dessein de s'emparer de la normandie firent

paroistre sur nos cotes de Carterel et Baubigny

avant la fosse de Saint-Paul une flotte de plus

de cent vingt ou trente navires je me (suis)

transporté avec plusieurs paroissiens pour en être

temoins de certain jusques a la masse de moulin

en la lande de Bavent ou nous l'apercumes

bien clairement on la voyait aussi du hault

navires de toutes especes qui vinrent mouiller

de la pièce de Camaillerie du hault du Vretot

cette flotte fut tenter de prendre Saint-Malo mais

voyant l'impossibilité decsendirent a Cancale et

 st servent où ils brulèrent viron soixantes navires

 marchands quui étoient dans le bassin

Après cette expédition cette flotte vint se présenter

devant Cherbourg, :mais après avoir esuyé quelques

coups de canons des forts de Cherbourg ils se

retirerent et retournerent en angleterre prendre

des rafraichissements

Un comte dont je passe le nom sous silence

et qui ne mérite que........ avoit le com

mandement général congédia les troupes

 gardes cotes que l'on avoit fait marcher il

y en avait de cette paroisse quarante vaillants

garçons et a leur teste Monsieur Pinel sieur du

danois lieutenant dans une compagnie il

les congédia dis-je, sous prétextes que les anglais

avaient abandonné leur desein

Quelques prisonniers échappés d('angleterre et qui

abordèrent sur nos costes dans une petite chaloupe

rapportèrent qu'il y avait un armement formidable

prest a faire voile sur les costes de normandie

et malgré cette nouvelle le comte........

demeuroit tranquille, l'allarme redoubla

et il rappela la moitié des troupes garde costes

au mont epinguet ou étoit le cartier general

le quatre aoust il parut trente a quarante

navires a la hauteur du cap de la hague et

bicatest se multiplièrent jusques a cent trente

devant Cherbourg le cinq alors notre comte

fit assembler le corps de quatre a cinq mille

 hommes  gardes costes, deux bataillons du regiment

 d''Orion,( un certain Witemkoof mais qui était-ce ??) offrit en 1763,ce régiment à Marie Thérese d'Autriche qui accepta , le colonel et le régiment entier desertrent de Givet et passerent au service de l'empire.)

 un bataillon de Lorraine et un du

régiment de Clare  (Régiment de Clare (Irlandais) (1690-1775),Créé sous Louis XIV, en mai 1690. Levé  par le vicomte de Clare, il passera au service de la France et combattra à Fontenoy,   Islandois étrangers avec les

dragons du régiment de Languedoue

La flotte anglaise couvroit le rivage de La mer

 et la bordoit depuis Querqueville jusques a

 Cherbourg le sept a une heure  après minuit

 les galliottes jetterent quelques bombes sur la

ville et continuèrent le feu jusques a dix heures

 du matin ce qui n'endommagea pas la ville et

dont personne ne fut tué : à onze heures

le vaisseau amiral tira un coup de canon

et toute la flotte anglaise appareilla, se mist

en mouvement et se porta sous Nacqueville

et Querqueville ou les anglais descendirent en

petit nombre pour l moment a la faveur

d'un feu terrible de l'artillerie de tous les navires

Les habitants de Cherbourg qui s'étaient fortifiés

et retranchés passerent plusieurs jours et nuicts

sous les armes toujours prest a soutenir leur

patrie on fit marcher en  avant deux bataillons

d'Orion et de Clare, les dragons et quelques

picquets des gardes costes; le feu terrible et continuel

de la flotte fit prendre le mort (mors) aux dents aux

chevaux des dragons qui furent obligés de lmettre

pied a terre et abandonner les chevaux ce qui

causa un peu de désordre dans nos troupes

Les colonels d'Orion et de Clare voyant la lacheté

du commandant demanderent la liberté de comman

der leurs troupes qui bruloient du desir de

donner sur l'ennemy, le général refusa et vertu

de son pouvoir empescha de faire aucune résistance

et fist retourner les troupes au mont Epinguet

Les ennemis étoient au nombre de sept mille cinq

cents hommes et quatorze cent cavaliers notre

général en avait autant sous ses ordres il leurs donna

 tout le temps de descendre paisiblement il fist e

ncloüer tous les canons de grand matin avec des

clous de plomb sans en avoir fait servir un seul

contre l'ennemly qui descendit sans coup de fusil, entra

 victorieuse dans la ville qui envoya un député

suivi des corps de la ville et de justice pour complimenter

le général Poligh, lui remettre les clefs d'une

ville sans portes et murailles

Les habitants capitulèrent par quarante quatre

mille livres au moyen de quoi le general promit

d'empescher le pillage qui a la vérité ne fut pas

considerable dans la ville mais les faubourgs et les

paroisses voisines deux lieues a la ronde soufrirent

beaucoup et totallement ruinées, les églises profanées,

pillées et ravagées, les curés dépouillés de leurs habits

le bétail enlevé, plusieurs personnes du sexe

insultés,  tous les ouvrages du port renversés,

le pont qui étoit un ouvrage merveilleux brula et

détruit, soixante quatre navires qui étoient dans

le bassin brulés, trnte quatre pièces de canons

de la plus belle artillerie enlevés et deux mortiers,

toutes les cloches de l'abbaye enlevées mais par

consideration pour monsieur Paris curé de Cherbourg

 le general se contenta de la moindre des

cloches de l'église et laissa les autres Le service divin fut

interrompu toput le temps que les anglais furent dans

 cette infortunée ville et ce qui est à la louange

du général Blogh est d'avoir donné en partant la

somme de quatre mille deux cent livres à monsieur

le curé de Cherbourg pour distribuer aux pauvres

marchands qui avoient le plus soufferts; le prince

de Galles fils du Roy d'angleterre y etoit en personne

mais il séjournoit très peu dans la ville et se

retiroit toujours sur mer

Messieurs d'Harcourt lieutenant general et de

Luxembourg gouverneur de la normandie vinrent au

secours a grandes jjournées mais par une prudence

consommée ils ne jugèrent pas a propos de donner

sur l'ennemy qui s'étoit emparée de tous les canons

eux qui n'en avoient que très peu

Nous avons été allarmés dans tout le païs

pendant six semaines et qu'il u eut une alerte

 a deux heures après midy en cette paroisse le

jour de l'assomption; les habitants de Furtaiville

et autres bordains arrivoient avec leurs chevaux

chargés de leurs enfants et bestail et je diray à la

louange de la paroisse qu'on appareilla pour aller

 au devant au premier coup de cloche

Copie de l'ordre du Général  Bligh colonel

du régiment de cavalerie commandant en chef des

 armées de sa majesté britanique & & faisons

scavoir a tous les habitants que la descente que

nous avons faits sur cette coste avec la puissante

 

 

armée sous mes ordres soutenue par le formidable

armement que nous avons sur mer n'est point avec

intention de faire la guerre aux habitants du païs sinon

a ceux que nous trouverons armés ou autrement en opposition

 a la juste guerre que nous faisons a la majesté très

chretienne

Qu'il soit donc connu a tous ceux qui veulent rester en

paisible possessions de leurs biens et leur habitations qu'ils

peuvent demeurer tranquillement dans leurs domiciles respecter

et vacquer a leurs métiers et professions ordinaires et que  hormis

les droits et taxes coutumières et les contributions ordinaires

qu'ils payoient à leur roy on n'exigera rien d'eux soit en

argent soit en marchandises que ce qui sera absolument

nécessaire pour la subsistance de l'armée et qu'on posera

en argent comptant toutes les provisions qu'on y apportera

au contraire si malgré cette déclaration que nous avons bien

voulu donner les habitants des villes ou villages emportent

leurs meubles, effets ou provisions et abandonnent leurs maisons

ou domiciles nous traiterons tels délinquants comme ennemys

déclarés et détruiront par feux et flammes ou tout autrement

qui sera dans notre pouvoir  leurs villes, villages, domiciles

ou maisons

 

 

Donné au quartier du Roy ce aoust  1758 signé Jho Bligh

Par ordre de son excelelence

Signe Phil Francis

 
accueil                      
retour M à O                    
page précédente       page 10      

page suivante