Nièvre (58)

Saint Verain  1759

 

voici un acte, qui n'en est pas vraiment un, mais qui relate (je n'ai pas tout lu) les méfaits de 3 voleurs dans le presbytère de la paroisse de St-Vérain (58) : page 89 et suivantes   Annie Thibaut

http://archives.cg58.fr/ark:/60877/a011354292817eu3R26/1/1

 

A moins de 15 kms de Cosne sur Loire, en allant sur St-Amand en Puisaye, se cache un site d’une richesse exceptionnelle, pourtant ignoré de presque tous. L’automobiliste de passage n’en devinera même rien, surtout l’été, en raison de l’épaisse végétation masquant murailles et tours.

Vers l'an mil, le petit village fortifié en Nivernais, prend le nom de "Sancti Verani Bosco" ou, en français, Saint-Verain-des-Bois.

Autrefois appelé Rond le Fort, l’appellation de St-Verain vient de ce que les reliques du saint (Vérain ou Véran), évêque de Cavaillon, transitèrent par le village au cours de leur voyage qui les conduisit à Jargeau (Loiret) à la fin du IXème siècle. Une petite partie y furent alors déposées.

La légende fait de lui le vainqueur du terrible dragon du Gévaudan qu'il enchaîna puis relâcha dans les Hautes-Alpes à l'endroit appelé aujourd'hui Saint-Veran

Aujourd'hui, un reliquaire en laiton doré conservé dans l'église contient un morceau de sa calotte crânienne.

Les Seigneurs de St-Verain, vassaux directs de l’évêque d’Auxerre, furent parmi les plus puissants de la région du XIème au XIVème siècle. A leur apogée au milieu du XIIIème siècle, construction de l'enceinte de la ville, ils détenaient 179 fiefs allant d’Auxerre à St-Benin d’Azy. C’est de cette époque que datent les principaux bâtiments : donjon, enceintes, château, église, chapelle, etc… L’existence d’une Maison de Change, où le visiteur pouvait échanger les monnaies battues dans les environs contre celle qui avait cours à St-Vérain, témoigne de l’importance économique du lieu !

Seigneurs du lieu, en maints endroits, erronés

- Gibaud 1er - attesté en 1000

- Gibaud II - attesté en 1107

- Savari - après 1107 (+ avant 1134)

- Gibaud III - vers 1134 / 1174

- Geoffroi 1er - vers 1174 (+ 1189 ou 1190)

- Hugues 1er - vers 1189 / 1190, (+ entre 1237 et 1240)

- Gibaud IV - entre 1237 et 1240, (+ entre 1249 et 1255)

- Hugues II - entre 1249 et 1255, (+ un 27 juin vers 1290). 1er mars 1260 : les seigneurs de Saint-Vérain, Hugues et Ysabeau, déclarent que les manants et habitants de Saint-Vérain sont exemptés de la mainmorte (impossibilité de transmettre ses biens par testament). Il était alors suzerain de 179 fiefs allant de Villefargeau (à 4 kilomètres d'Auxerre) jusqu'à Saint-Benin-d'Azy (à 20 kilomètres de Nevers).Comme de nombreux nobles, les seigneurs de Saint-Verain, très pieux, participèrent aux croisades.

- Erard 1er - 27 juin vers 1290, (+ 27 mars 1296)

- Erard II - 27 mars 1296, 23 août 1320. Partisan du duc d'Orléans contre    les Bourguignons en 1411, le seigneur de Saint Vérain entretenait une garnison de quarante arbalétriers à cheval et    cinquante hommes d'armes, qui fit front à de rudes assauts sous Charles VI et Charles VII

- Hue I d'Amboise & Anne de Saint-Vérain - vers 1320

- Jean d'Amboise - vers 1325, (+ 1347)

- Hugues - vers 1371

- Hue II d'Amboise - (+ en 1405 ou 1406)

- Hue III d'Amboise - (+ en 1415 à la bataille d'Azincourt)

- Jean de Clamecy - vers 1480 (° en 1414 / + en 1491)

- Françoise d'Albret

- Odet de Foix, sire de Lautrec - 1525

- François de Clèves - jusqu'en 1601

La région fut ravagée à plusieurs reprises par les Anglais lors de la Guerre de Cent Ans,

- 1308 : guerre entre Erard de Saint-Vérain et Oudard de Montaigu.

- 1356 : les Anglais et les Navarais ravagent le Donziois.

- 1367 : les Anglais ravagent à nouveau la région.

- 1423 : les Anglais ravagent la région.

- 1434 : prise de Saint-Verain par Perrinet Gressard, allié des Anglais et des Bourguignons, qui tenait déjà entre autres La Charité, La Motte-Josserand et Passy les Tours.

-1480 : Le coup de grâce à la puissance de St-Vérain fut donné avec son partage à la fin du XVème siècle ; les Comtes de Nevers héritèrent alors d’une grande partie des terres et de la place-forte.

-1552 : saisie de la châtellenie de Saint-Vérain à la requête de l'évêque d'Auxerre

-1572 :à la suite du massacre de la Saint-Barthélémy, plusieurs habitants abjurent la foi protestante.

-1576 : prise de la ville par les réîtres protestants allemands

Le saccage de St-Vérain par les troupes du Prince de Condé (fin XVIème siècle), l’incendie de 1603, le désintérêt des propriétaires qui n’y résidaient plus, puis les exactions des révolutionnaires eurent raison des fortifications. Les pierres taillées des parements furent, comme partout, récupérées par les habitants pour construire ou réparer leurs maisons. Plusieurs maisons du village sont manifestement construites ainsi.

- 1606 : saisie de la châtellenie de Saint-Vérain à la requête de l'évêque d'Auxerre

- 1608 : année du grand hyver

- 1627 à 1638 : peste

-1686 : 72 feux avec des fluctuations on passe en 1709 : 119 feux, en 1713 : 92 feux, 1720 : 90 feux, 1725 : 102 feux - 263 gabellants, 1726 : 113 feux - 404 gabellants, on redescend à 99 en 1738, puis 117 en 1762, 120 en 1779, idem en 1783, 1715 en 1786 et 502 gabellants,  1788 : 123 et enfin 1789 : 104 feux - 410 gabellants

- 1709 : grand hyver

- 12 juillet 1744 : les habitants refusent de nommer des collecteurs de taille.

 

Voilà ce que j’ai réuni quant à l’histoire de cette commune, grâce aux informations historiques provenant de l'ouvrage :

la Cité féodale de St-Verain au Moyen-Age", par Rémy Fouchard.

Dictionnaire des Châteaux de France, Bourgogne et Nivernais, Françoise Vignier

Plan de St-Verain aujourd'hui.

En rouge, les portions de l'enceinte et les bâtiments subsistants.

En vert, les éléments architecturaux disparus.

Les fossés, en bleu clair, ont toujours été secs.

La  première enceinte, dite du village, renferme l’église et son prieuré (fin XIIème siècle), la Grange aux Dîmes, la maison de Change, l’Hôtel-Dieu (hôpital), les Halles et le Gibet. , vue côté Est, seul endroit où elle ait conservé son parement. C'est à cet endroit, entre les Portes  de  l'Etang et 

d'Alligny,  qu'elle  est  la  mieux conservée.Vue d'ensemble de St-Verain, d'après une gravure de Jean Georges. L'absence de la Grange aux Dîmes, peut-être alors déjà détruite, ainsi que l'abondance de la végétation laissent planer le doute quant à la date à laquelle situer cette gravure.

 Son auteur la situe "au Moyen-Age", mais l'incendie de 1603 ne serait-il pas déjà passé par là?

Passée la Porte de Cosne, autrefois appelée le portail du Vieux Château, Il faut l'imaginer couronnée de deuxétages, et muni de deux lourdes portes, ainsi que d'une herse, on accède au « Vieux Château », sans qu’on sache à quoi correspond cette dénomination. Faisant probablement office de basse-cour, on devait y trouver les différents corps de métiers indispensables au seigneur ainsi que, vraisemblablement, la Maison de Justice, où se tenaient les procès relevant du baillage du Seigneur.

Le Portail du Donjon donnait alors accès à la Cour du Château, regroupant, outre ce dernier datant du XIIIème siècle et qui était habité par les Seigneurs pour qui le Donjon n’était qu’un refuge en cas de danger, les écuries, la garnison, et les logements du personnel de service du Seigneur. . Il était construit au point le plus haut de l’ensemble ; il consistait en une Grosse Tour entourée de murs et de 5 autres tours dont la Tour du Puits. la seule dont il reste des vestiges appréciables, est nommée ainsi en raison du « puits », en fait un regard sur une grande citerne aménagée sous le Donjon. Elle captait l’eau de sources proches qui, aujourd’hui, se déversent dans les fossés. Un tel ensemble, même à l’état de ruines, mériterait mieux que l’abandon. Il est pourtant classé depuis longtemps, ce qui lui a  au moins permis de ne pas être rasé. Le fait qu'à part l'ensemble

 du Donjon, tous les  vestiges soient morcelés sur des dizaines de propriétés privées rend pratiquement impossible toute opération d'envergure. Il faudrait alors exproprier pratiquement tous les habitants de St-Verain! la tour du Renard, la tour judrin. La Tour des Colons est une des mieux conservées de l'enceinte extérieure.

 Elle n'a gardé malheureusement que trois rangs de son parement d'origine en pierres de taille.La Tour Carrée est située près de l'église. Seule de cette disposition, elle est aujourd'hui totalement masquée par lavégétation.

Les fossés sont parfois profonds de plus de 10 mètres. Ils étaient secs.

 L'eau accumulée au niveau du Donjon provient d'une sourcealimentant jadis la citerne aménagée sous la Tour du Puits.

L'église: fin du XIIème siècle, faisait jadis partie d'un ensemble prieural, dont seul subsiste aujourd'hui le bâtiment visible à droite.

Fortement remanié, il possède encore quelques éléments d'architecture très anciens.

S’élevait aussi la Chapelle Seigneuriale dans laquelle étaient conservées au Moyen-Age les reliques de Saint-Verain.

 Détruite en 1576 par les reîtres,  reconstruite en 1628, elle fut démolie vers 1825, et ses matériaux servirent à réparer l’église paroissiale.

La maison de l'Intendant des Comtes de Nevers est le seul édifice ancien bien conservé du village. Son origine remonte vraisemblablement aux XIV ou XVème siècles, et elle a été remaniée depuis Avant la Révolution, les dénombrements n'indiquaient pas le nombre d'habitants mais de feux de la commune. Un feu était une cellule familiale élargie qui pouvait compter six ou sept personnes.

 
   
 

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