Orne (61)

Lonlay l'Abbaye – registre BMS 1728-1737 et  1738-1747 -

Notes de l'abbé LANDEMORE

 

milice. Du Moyen Âge au XVIIIe s., troupe levée dans les villes ou les paroisses pour renforcer l'armée régulière. Organisation paramilitaire constituant l'élément de base de certains partis totalitaires ou de certaines dictatures.

     La milice provinciale est une forme de conscription qui a existé en France de 1688 à 1791, année officielle de son abolition par l'Assemblée nationale. Sa levée avait pour but initial de compléter le recrutement habituel des armées royales avec des sujets obligés de servir. Si le gouvernement a souhaité que le tirage au sort désigne les miliciens, il est souvent arrivé qu'officiellement des corps de métier puissent fournir des volontaires dont ils achetaient le service ou que, dans les villages, le hasard ne fût pas seul à désigner le milicien
     Elle est désignée par plusieurs noms dans les documents : « milice royale » et « milice de terre » (peu utilisée), « milice provinciale » puis officiellement « troupes provinciales » à partir de 1771 ; ces deux derniers étant les plus fréquents. « Milice royale » permet de désigner celui qui ordonne la levée
L'ordonnance royale du 25 février 1726 préparée par le marquis de Breteuil fait de la milice provinciale une troupe permanente dont l'objectif est d'« avoir toujours sur pied dans l'intérieur du royaume un corps de milice qui, s'exerçant pendant la paix au maniement des armes, sans déranger les travaux qu'exige l'agriculture, ni sortir des provinces, pût être prêt à marcher sur les frontières pour en augmenter les forces dans les besoins les plus pressants de l'État. » C'est sous cette forme qu'elles servirent pendant les guerres de Succession de Pologne (1733-1738), de Succession d'Autriche (1741-1748) et de Sept Ans (1756-1763).
     Le plus simple moyen pour ne pas avoir à tirer reste de mesurer moins de 5 pieds (environ 1,62 m).
     Deux moyens ont existé pour tirer au sort :

   1)avant l'ordonnance de 1765, on inscrit le nom de chaque miliciable bon pour le service sur un papier. On tire autant de noms que de miliciens à fournir par la communauté ;
     2)méthode peut permettre, avec l'accord discret du subdélégué, de faire tirer le « billet noir » par un miliciable désigné comme volontaire, tout en respectant l'ordre de faire un tirage au sort.
     Pour compenser le fait de voir l'un des siens désigné milicien, les miliciables et habitants de la paroisse ont parfois pris l'habitude de se cotiser pour donner une somme d'argent au désigné. (la somme réunie pouvant disparaître frauduleusement...).
     Le milicien doit ensuite se présenter à toutes les convocations. En temps de paix, il doit venir s'entraîner quelques semaines par an dans un camp royal au maniement des armes et à la marche militaire. En temps de guerre, il sert pour alléger le labeur des troupes réglées : principalement la garde des places-fortes annoncent les ordonnances royales
     D'après les sources évoquant la milice provinciale, elle semble avoir été très impopulaire, le peuple ne comprenant pas :
pourquoi le roi avait besoin du peuple en temps de paix ;
pourquoi on désignait les miliciens au sort alors que les paroisses étaient prêtes à acheter des volontaires.

 

Le samedi vingt huitè de septembre aud an 1743 ont tiré
Au sort neuf miliciens qui sont Guillaume Thierrey fils de feu
Siméon dont le frère aîné fut marié le troiè d’aoust der
Patrice Thomas fils de Julien Boissally marié le
28è…. 8e d’aoust der François HEUR
Fils Olivier de la Roche, René Jobard fils de Jacques de l’Etre
Jobard, Georges Deslandes fils Guill (aume) de la Relondière second
Second de ses enfants miliciens, Patrice Deslandes son frère etant
Actuellement au service & sergent en un régiment, le valet de Jean
Potier munier à la porte, le valet d’IOussel nommé Potier,
Les valets d’Etienne Langlois nommé François David
& Jean Grignon fils Nicola s qui a acheté (300livres) le fils de Guill(aume) Bidard

Maconnière pour aller en sa place, René Jobard a acheté Jean Bonvillain
Et Guill(aume) Thiery a acheté Francois Chemin fils Francois et ont
Parti de Domfront le vingt huitè d’octobre pour se rendre du
Coté du Rhein
Dans la marge :
Le nom et le nombre des miliciens

page 138

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Le samedy les garçons de cette paroisse furent à Domfront pour tirer au

sort pour la milice cinq è dudit mois et an

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Docnum/139/N/image

Hier on fit tirer Domfront les garçons de la paroisse pour huit

miliciens qui sont Simon Louvel, La Chambre Christophe, Christophe Montaufray

Christophe Lomer,  Louis Le Tellier,  Jean Lecocq,  Jérome Simon, Le

mercier fils de François, Charles Gripon et Jean Lemer fils de Jean ........

page 140

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Les miliciens au nombre de huit se sont rendus à Dompfront

le 28 pour aller à Alençon et de là du coté de la Hollande

Page 107

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Docnum/107/N/image

Il a été mandé a Monsieur le curé par la dernière poste de Lisle en Flandre

que les nommés Simon De Launay du village de Lépinette en cette

paroisse et Guilly Hervien du vilage de la Reinière tous deux miliciens

y sont morts à l'hopital et inhumés vers le mileiu du mois de septembre

dernier année présente 1741

page 169

30-01-1734

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Docnum/169/

N/image

Tous ces mariages ( ceux enregistrés cette année) icy faits crainte de la milice

auront pour récompense peut-être beaucoup de vie (il y en eut environ une dizaine)

page 123

30-03-1742

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Docnum/123/N/image

a été inhumé dans le cimetière de l'hopital de Mets en Lorraine

Thomass Bizet milicien de cette paroisse le trente du mois dernier

suivant l'attestatiion de l'aumonier en date du second jour d'avril

année présente 1742 signe de l'aumonier et de Petit sergent major

du bataillon d'Aleman adressée au sr curé et par luy remise

au frère ainé dudsit Bizel


Item  Il y a eu plusieurs des miliciens dee cette paroisse qui

sont morts en les hopitaux de Sasbourg sur Rhein et ailleurs
qui sont Jacques Thierry mon cousin fils André, Letellier
frère de Guillaume, Pierre Gigan dit Mazarin ...................
frère naturel de notre sergent Christophe Montaufrayy
de la Reinière
 
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