Orne (61)

Haute chapelle

Envoyé par Jean Bollens
      La Haute-Chapelle est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Domfront-en-Poiraie1.     
Trois manoirs, édifiés sur le territoire de la commune de La Haute Chapelle, sont protégés au titre de la législation sur les monuments historiques. Les matériaux principaux, en cette extrémité du Massif armoricain, en sont le grès schisteux et l'ardoise.
      Manoir de la Chaslerie se compose, sur une pente dominant un petit ruisseau, le Beaudouët), d'un ensemble pittoresque de bâtiments construits sur un site ancien (près d'une voie romaine), du XVIe au XVIIIe siècle, et de formes très diverses, notamment au niveau des toitures. Il est situé à cinq kilomètres environ au nord de Domfront, sur la route de Lonlay-l'Abbaye.
      Inscrit, avec l'ensemble de ses dépendances, au titre des monuments historiques par arrêté ministériel de 1926 le manoir a été classé monument historique en 1995. L'ancienne allée est inscrite en 199313.
Manoir saucerie Bâti dans une sorte de bout-du-monde marécageux, il est classé parmi les monuments historiques en 195514, est aussi remarquable    
 par son histoire que par les vestiges qui en demeurent.      
      Le fief de la Saucerie fut donné, à la fin du XIIe siècle, à Robert Le Saucier, l'un de ses fidèles serviteurs, par la reine Aliénor d'Aquitaine, grand-mère de Louis IX, roi de France (saint Louis). Ce serviteur était le saucier de la reine, c'est-à-dire l'officier de cuisine chargé de préparer ou de surveiller la salaison, les saumures et les sauces, une mission de confiance à l'époque ; il exerçait également la fonction de bailli de Domfront, avec des attributions comptables et fiscales. Le château de Domfront appartenait alors au douaire de la reine d'Angleterre et duchesse de Normandie ;      Après avoir été détenu au XIVe siècle par la famille de Villaines, alliée par mariages à la famille Le Saucier, le fief entra au XVe siècle dans la famille Doynel dont un représentant. Élyette Saint-Léger (née Doynel de La Saucerie) possèdait toujours le manoir
au début du XXIe siècle. A la Révolution, la Saucerie fut vendue comme bien national et en grande partie démantelée mais la famille Doynel put en récupérer la propriété au cours du XIXe siècle.     
 Malgré l'extraordinaire conservation de la porte monumentale, le site seigneurial de la Saucerie a été profondément bouleversé au fil des siècles et reste mal connu. Les vestiges actuels sont surprenants mais ne donnent qu'une vision très partielle de l'ensemble fortifié, encore en place au milieu du XIXe siècle. Bien qu'aujourd'hui tous les bâtiments seigneuriaux soient inclus à l'intérieur d'un même site fossoyé, l'examen des façades de la porte monumentale montre qu'à l'origine, deux enclos existaient, correspondant à une cour et à une basse-cour.
La porte monumentale constitue à elle seule une unité d'habitation et de défense, un véritable manoir. Sans doute bâtie au XVIe siècle, elle comporte, sur chacune de ses deux principales façades, une porte charretière et une porte piétonne, équipées chacune, à l'origine, d'un pont-levis. L'habitation se développe sur quatre niveaux et trois étages, avec un grand nombre de postes de tir intérieurs pour arbalètes ou armes à feu. L'impression qui s'en dégage est une impression de force,
avec quatre échauguettes (à l'origine) et un hourois placé en couronnement au sommet des tours et qui rappelle d'anciens hourds de défense. Les couvertures en bardeaux de châtaigner, en forme de carène de navire renversé surmontées d'un élégant clocheton, sont en cours de restauration. Un
  second manoir, aujourd'hui disparu, fut construit au début du XVIIe siècle à l'arrière de cette porte-châtelet. Il était certainement plus confortable. Certaines de ses pierres, sculptées dans le goût de la Renaissance, ont été réemployées dans le bâtiment d'habitation actuel devant lequel fut creusé l'ancien puits à margelle ouvragée. Il demeure en outre un colombier en colombages, de forme octogonale.   
      Manoir guyardiere
Le bâtiment principal du manoir de la Guyardière, d'aspect simple, se compose d'un gros corps de logis rectangulaire à fronton central classique réalisé au XVIe siècle et remanié en 1631 et au XIXe, Il est entièrement entouré de belles douves en eaux et protégé par une tour cylindrique du XVIe siècle dans un angle de sa cour d'honneur. Son avant-cour est introduite par deux tourelles circulaires, également du XVIe siècle, qui délimitent une porte voûtée en plein cintre surbaissé.Une majestueuse allée d'arbres de haute tige, marquée par la tempête de 1999, relie le manoir à la route voisine. Le site de la citadelle et du donjon de Domfront est visible du manoir.Durant la Seconde Guerre mondiale, les officiers affectés à la Kommandantur de Domfront avaient établi leur résidence à la Guyardière. Lors des combats de la Libération, l'hôpital de Domfront y fut transféré pendant quelques mois par les autorités sanitaires civiles.
Le manoir a été inscrit en 1992 au titre des monuments historiques15.
      L'église Notre-Dame, du XIXe
Aujourd'hui nous sommes en 1735. Voici une histoire de dîme à payer sur une vente de bois qui oppose le curé de La Haute-Chapelle, dans l'Orne, et l'un des propriétaires de sa paroisse :
Ni insolite, ni extraordinaire, c'est malgré tout une leçon
de "savoir vivre normande" dans ses conclusions qui rappelle
 certains contes de chez nous : Le fils hérite des droits et devoirs
de son père, jusque là rien que normal, mais le curé enfonce
le clou de son "bon droit" avec un argument complémentaire...
AD 61 ; Haute-Chapelle (La) ; 1725-1735 ; B.M.S. ; 3NUMECRP201/EDPT32_23    165/17
il y eut le 19 jour de x[décem]bre 1735 une transaction
passeé devant robert hedou les chênais nottaire entre
m[onsieu]r de s[ain]t Ellier curé de la haute chapelle et guillaume malesieux
au sujet de la dixme des tailles de la renaudiere par la
quelle il demeure constant que la dixme en est düe au
curé de la ditte paroisse.
guy malesieux de mortain proprieraire a cause de sa femme, des bois taillis
de la renaudiere en vendit la coûpe au S[ieu]r poisson des ormaux, maître
de forge de varenni Le S[ieu]r de S[ain]t Ellier en requit la dixme, et fit deffense
au S[ieu]r poisson dènlever le bois, jusquà ce quelle eût eté poyeé, gui
malesieux vendeur pretendit que ses bois nètoient point sujets a dixme
sur cela le S[ieu]r de S[ain]t Ellier, dit une enquéte et entendit des temoins pour
prouver que les bois taillis de la renaudiere avoient eté dixmes.
guillaume malesieux, par de gui malesieux voiant que la preuve
du S[ieu]r de S[ain]t Ellier etoit faitte, et que la dixme devoit lui etre adjugèe
transiga avec le dit S[ieu]r curé, lui païa la dixme en argent, avec
les frais.
la transaction faitte avec guillaume malesieux doit etre bonne
1õ parce que gui malesieux nà pas renoncé a la succession de son
pere 20 parce que le païement de la dixme que guillaume malesieux
a fait est une possession pour le curé, de même que et le S[ieu]r des
ormaux acheteur làvoit passeé 30 parce que la possession du
S[ieu]r curé demeure constante par lènquête, qui y est attesteé
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