Saône-et-Loire (71)

Saint-Sernin-du-Bois

1750 - 1799

       
       

 

 

 

 

       
                       
                       

  Village est situé à 5 km au nord du Creusot et à 20 km d’Autun. Il porte bien son nom puisqu’il est recouvert de 450 hectares de forêt domaniale

Prieuré fondé au XI ème siècle et rénové récemment, Un donjon du XIV ème siècle domine la centre du bourg

 

Ces deux actes relevés dans les BMS ne sont pas datés mais ont été écrits en fin de registre 1789 après la prise de la Bastille. Ils m'ont été transmis par des amis généalogistes .

                       

   Commentaire de Lazare GUILLOU, vicaire

Commentaire de André DUMONT, curé

Cette année sera à jamais célèbre par l'heureuse révolution qu'elle a vu naître.

Nos arrières  neveux reprocheront sans doute, aux Evêques et aux curés anti-constitutionnels, les efforts qu'ils ont fait, mais en vain pour la perte de le religion. Ils combleront de bénédictions les évêques et les curés constitutionnels qui l'on soutenue par leur zèle et leur désintéressement et qui l'ont ramenée à sa pureté primitive.

On a fort bien fait de ne pas appeler les Etats Généraux, mais l'Assemblée nationale, ce Sénat auguste, ces sages députés qui ont rempli de la manière la plus merveilleuse, le voeu sacré de la Nation, qui ont fait un si bon usage de la confiance ont les ont honoré leurs comettants.

  Et juste au dessous le Cette année sera à jamais célèbre par les grandes révolutions qu'elle a vu naître.

Nos arrières neveux reprocheront, aux évêques et aux curés, l'avillissement des ministres de la religion et la perte , peut-être, de la religion elle-même.

On a fort bien fait de ne pas appeler les Etats Généraux, mais l'Assemblée Nationale, cette cohue, cette horde de gens qui ont violé, de la manière la plus indigne, le voeu sacré de la Nation, abusé de la bonne foi de leurs comettants.

Il fallait réformer une foule d'abus qui écrasaient le peuple, mais il ne fallait pas bouleverser l'Etat et jeter le je désordre dans toute la France.

                       

annotations de mes amis :

       Je suis toutefois étonné de l'emploi, fin 1789, des expressions "aux Evêques et aux curés anti-constitutionnels" et "les évêques et les curés constitutionnels".

      Est-on certain que ces commentaires ont bien été écrits fin 1789 et non pas un peu plus tard ? La Constitution civile du clergé a en effet été votée le 12 juillet 1790 par l'Assemblée nationale constituante et le serment de fidelité à la Nation et à la Constitution imposé au clergé le 27 novembre 1790.

     Ces deux expressions et l'opposition qui en découle (entre "constitutionnels" et "anti constitutionnels") sont certainement postérieurs à novembre 1790 puisque personne ne pouvait prévoir avant cette date l'importance de la fracture qui allait naître dans la Nation et dans le clergé du fait de l'obligation de la prestation de serment.

      Il serait intéressant de regarder les registres paroissiaux de cette paroisse afin de savoir si ces deux prêtres sont toujours présents en 1790, 1791 et 1792 !

      Il y a fort à parier que le père Dumont n'est plus curé de la paroisse en novembre 1790.

      Le père DUMONT est dit curé de la paroisse jusqu'au 8 mai 1791 (et même "curé et maire de Saint Sernin du Bois" une seule et unique fois, le 24 juin 1790).

      Le père CLAIR est dit "vicaire et premier officier municipal" de juin 1790 à janvier 1791 et signe les actes plus fréquemment que le curé DUMONT

      Le père GUILLOU est dit curé de la paroisse à partir du 27 mai 1791, de manière exclusive,

      Les commentaires mentionnés en fin d'année 1789 ont donc été rajoutés après décembre 1789 et avant juin 1791

     La dernière phrase du commentaire du père DUMONT qui vient en réponse à celui du père GUILLOU ("Il fallait réformer une foule d'abus qui écrasaient le peuple, mais il ne fallait pas bouleverser l'Etat et jeter le désordre dans toute la France") peut laisser penser que le curé a, dans un premier temps, regardé d'un oeil favorable les évènements révolutionnaires et a même accepté la charge de maire. Puis, dans un second temps, peut être à la suite de la réponse officielle et défavorable du pape le 13 avril 1791 qui juge cette constitution «hérétique et schismatique», le père GUILLOU a du prendre ses distances avec les évènements et être remplacé en mai 1791 par le père GUILLOU. C'est pourquoi, je pense que ces commentaires ont été vraisemblablement été écrits entre le 13 avril et le 27 mai 1791.

      Mais qu'est devenu le père DUMONT ensuite : retourné à la vie civile, exilé ou guillotiné ?

 

      Les débats sont ouverts : pour ou contre 1789, pour ou contre 1791

                       
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