Arthes 81

réf : paroisse Notre Dame de Lescurre

1605 / 1610

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   La découverte d'une monnaie romaine à Arthès du temps de l'empereur Auguste en 1924 permet de supposer que ce site fut à l'époque un oppidum, construit, par les armées romaines venues occuper la Gaule après sa conquête par Jules César.Les années qui suivirent la fondation d'Arthès furent extrêmement difficiles. Outre la lèpre qui décimait la population, la peste fit son apparition vers 1340. Plus d'un tiers des habitants fut emporté par le fléau.

  Aux épidémies meurtrières vinrent s'ajouter les malheurs de la guerre de Cent Ans. En 1369, les Anglais firent leurs premières incursions dans l' Albigeois, et, après d'autres places, s'emparèrent du château de Lescure, tenant garnison à Arthès.

   C’est une bastide de l' Albigeois qui fut fondée par Robert D'ARTOIS, comte de Beaumont en 1328, malgré les énergiques protestations ntérieures du Seigneur Sicard II de Lescure et de son Suzerain, le Pape Jean XXII,. Le projet de création de la nouvelle bastide qui traînait depuis 10 ans pouvait paraître comme un empiètement et un morcellement de ce fief du Saint-Siège.

À l'amoncellement de rochers formant la cascade du Saut de Sabo, finissait en  amont  la  juridiction  du

du Seigneur de la bastide vassale  dont le château fort, complètement en ruine, se voit à 500 mètres en amont du ruisseau de Peygues, une transaction dût intervenir puisque la fondation de la Bastide,désignée dès lors sous le nom d'ARTHES, fût ratifiée en mars 1328 par Philippe VI de Valois, roi de France. L'appellation de Saut-de-Sabo existait déjà. D'après la légende, conservée depuis, Sabo serait un personnage qui aurait réellement existé.      

    Prétendant audacieux à qui l'amour donnait non pas des ailes, mais des jambes pour franchir d'un bond le resserrement de rochers de 1 m 50 de large, situé environ 60 mètres en amont du pont tous les jours, aller et retour, pour rendre visite à sa fiancée demeurant sur l'autre rive, du côté de Saint-Juéry. Le Roi, Seigneur haut justicier, stipule qu'il y aura 6 consuls qui, doivent exercer en son nom la justice civile. Les consuls ont le droit d'imposer les tailles et de les faire lever.

    Ils sont placés, ainsi que leurs familles, leurs biens et les agents de la Communauté, sous la sauvegarde du Roi.

   La Charte crée des notaires, des crieurs publics ; établit deux foires de trois jours chacune et un marché hebdomadaire,  autorise tous ceux qui voudront construire des maisons à cinq brassées * (1) de largeur et de dix de longueur sur le terrain de la Communauté.

Les habitants d'Arthès sont exempts de tous subsides particuliers du droit d'albergue * (2)

(obligation pour le vassal de loger le seigneur) et du droit de balade * (3). Ils auront la faculté de bâtir un pont sur le Tarn, d'avoir une maison commune : un hôpital pour les lépreux, etc…Enfin, l'acte de concession règle aussi les testaments, les peines à infliger aux accusés pour rixes, assassinats, adultères Il établit des fours et moulins seigneuriaux où les habitants devront cuire leur pain ou moudre leur grain suivant redevance.

  1. Une brassée équivaut à 1 m 85
  2. Le droit d'albergue était une imposition comtale
  3. L'origine de la bladade ou pezade, remontait à l'an 1191 : ce droit avait été établi en faveur du comte de Toulouse et de l' évêque d'Albi, pour qu'ils pussent rétablir l'ordre dans le diocèse, alors en proie à la guerre civile. La bladade consistait en une redevance en grains pour chaque paire de bétail employée au labourage
Et qu'est-ce qui nous amène dans ce village me demanderez vous ? Que s'y est-il passé ? Rien de particulier, si ce n'est que notre brave curé a mentionné la mort d'Henri IV dans son registre

 

La mort d'Henri IV

Le 14 mai 1610, alors qu’il va rendre visite à Sully, Henri IV est poignardé par Jean-François Ravaillac, un homme dérangé mentalement. Mais l’assassinat du roi était-il prévu ? Durant les premiers jours de mai 1610, le vice-amiral de Hollande reçoit une lettre l’informant que le roi de France  a « été tué d’un coup de couteau ». Le 3 mai à Cambrai, un courrier annonce la mort d’Henri IV tué « de deux coups de couteau ». Si partout en Europe, on parle de la possible mort du monarque, Henri IV ne cesse de répéter au cours du mois de mai qu’il va « mourir bientôt ». Le roi pressent que le  mois de mai lui sera fatal d’autant qu’on lui a prédit qu’il mourrait en carrosse. De ce fait, le sacre de Marie de Médicis qui doit avoir lieu le 10 mai déplait fortement au roi qui répète « Ah ! Maudit sacre ! Tu seras cause de ma mort ! ». Le roi craint qu’au cours de l’événement, puisqu’il sera en carrosse, sa mort ne survienne.

Le 14 mai 1610, alors qu’il va rendre visite à Sully, Henri IV est poignardé par Jean-François Ravaillac, un homme dérangé mentalement. Mais l’assassinat du roi était-il prévu ? Durant les premiers jours de mai 1610, le vice-amiral de Hollande reçoit une lettre l’informant que le roi de France  a « été tué d’un coup de couteau ». Le 3 mai à Cambrai, un courrier annonce la mort d’Henri IV tué « de deux coups de couteau ». Si partout en Europe, on parle de la possible mort du monarque, Henri IV ne cesse de répéter au cours du mois de mai qu’il va « mourir bientôt ». Le roi pressent que le  mois de mai lui sera fatal d’autant qu’on lui a prédit qu’il mourrait en carrosse. De ce fait, le sacre de Marie de Médicis qui doit avoir lieu le 10 mai déplait fortement au roi qui répète« Ah ! Maudit sacre ! Tu seras cause de ma mort ! ». Le roi craint qu’au cours de l’événement, puisqu’il sera en carrosse, sa mort ne survienne. Alors que Sully propose de repousser la cérémonie, Marie de Médicis refuse de retarder son couronnement.

 

 Elle sera finalement sacrée le 13 mai. Le lendemain, le roi veut se rendre chez le duc de Sully qui est indisposé. Dans sa chambre, il découvre un étrange billet anonyme « Sire, ne sortez pas ce soir ». Pourtant, bien que depuis quelques jours, Henri IV craint pour sa vie, ce papier ne le fait pas renoncer à monter en carrosse, entouré d’une faible escorte. Ravaillac frappera le roi ce 14 mai juste devant l’auberge « Au cœur couronné percé d’une flèche » …triste fatalité. Des années auparavant, l’astrologue Thomassin avait prédit à Henri qu’il mourrait en carrosse et entre le treizième et le quatorzième du mois.
 

Pour clore le chapitre, l'extrait du jugement de Ravaillac

                                        Du samedi 16 mai 1610

  François Ravaillac, praticien, natif d’Angoulesme, amené prisonnier de M. Joachim de Bellangeville, chevalier (un mot illisible), prévost de l’hostel du roy et grand prévost de France, par le commandement du roy pour l’inhumain parricide par lui commis sur la personne du roy Henri quatrième.        

En regard, à la marge, il est écrit :

Ordonnance.

 

Condamné faire amende honorable devant la principale église de Paris, où il sera mené et conduit dans ung tombereau, là nud en chemise, tenant une torche ardente du poids de deux livres, dire et déclarer que, malheureusement et proditoirement, il a commis ledit très meschant, très abominable et très détestable parricide et tué ledit seigneur roy de deux coups de cousteau dans le corps, dont se repend, demande pardon à Dieu, au roy et à Justice, de là conduit à la place de Grève et sur un échafaud qui y sera dressé, tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main dextre y tenant le cousteau, duquel il a commis ledit parricide, ards et brulez de feu de soufre, et sur les endroits où il sera tenaillé, jeté du plomb fondu, de l’huile bouillante, de la poix, résine brûlante, de la cire et soufre fondus ensemble.

Ce fait, son corps tiré et desmembré à quatre chevaux, ses membres et corps consumés au feu, réduits en cendres, jetés au vent.

Déclaré tous et chacun ses biens acquis et confisqués au roy, par arrest de la Cour du Parlement du 27e jour de may 1610. Prononcé par maistre Daniel Voysin et exécuté ledit jour.

 L’extrait du registre du Parlement, collationné sur la copie imprimée à Paris en 1610, ajoute ce qui suit après les mots : acquis et confisqués au roy :

 Ordonne que la maison où il a esté né sera démolie, celui à qui elle appartient préalablement indemnisé sans que sur le fonds puisse à l’advenir estre fait autre bastiment et que dans quinzaine  après la publication du présent arrest à son de trompe et cry publie en la ville d’Angoulesme, son père et sa mère vuideront le royaume avec deffenses d’y revenir jamais, à peine d’estre pendus et estranglez sans forme ni figure de procès. A fait deffenses à ses frères, sœurs, oncles et austres porter cy-après ledit nom de Ravaillac, leur enjoint le changer en autre sur les mesmes peines. Et au substitut du procureur général du roy, faire publier et exécuter le présent arrest, à peine de s’en prendre à lui, et avant l’exécution d’iceluy Ravaillac, ordonné qu’il sera de ce chef appliqué à la question, pour la révélation de ses complices.

 Prononcé et exécuté le 27 may 1610.   signé : Voysin

                                                                        

     C’est avec courage que Ravaillac subit l’atroce supplice réservé au régicides.

    Cela débuta au lever du jour du 27 mai. Condamné à subir la question il eut les jambes brisée par les brodequins.

    Mené en place de grève après ce supplice. Pendant un temps assez long le bourreau versa dans ses plaies ouvertes par des tenailles rougies au feu : du plomb fondu, du souffre liquide et des résines bouillantes. Ses membres mutilés furent ensuite attachées à des chevaux et son corps fut écartelé par un dernier coup de hache.

     Voila la triste fin d'un pauvre bougre manipulé par les grands.

                       
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