Tarn (81 )

Carmaux 1754

22 04 1754 - CARMAUX - Tarn

Bénédiction de la verrerie nouvelle par le curé.

Description de la cérémonie.

BMS1E_060_004_7  SAINT-PRIVAT DE CARMAUX 1754 / 1755

Ses habitants sont appelés les Carmausins et Carmausines.

Elle est connue pour ses activités industrielles passées, en particulier sa verrerie et l'exploitation du charbon, ainsi que pour avoir été le cadre d'une étape décisive dans la carrière politique de Jean Jaurès, député de la ville de 1893 à 1898 et de 1902 à sa mort.

Domaine de la Verrerie, château et parc. Situé aux confins des communes de Carmaux, Blaye-les-Mines et Saint-Benoît-de-Carmaux, ce haut lieu du Bassin carmausin accueillit plusieurs générations des de Solages, propriétaires des mines de Carmaux de 1724 à 1946. L’ancien château ayant été ravagé par un incendie en 1895, la bâtisse actuelle fut construite à la charnière des XIXe et XXe siècles. Ce domaine abrite aujourd’hui le Musée du verre.

Le département du Tarn jouissait depuis le XVe siècle d'une longue tradition verrière, à travers ses verreries de la Forêt domaniale de la Grésigne et de la Montagne Noire.

Le dernier frère d'Antoine Paulin, Gabriel de Solages a réussi à accroître l'importance de l'entreprise et contourner les difficultés de transport, en recourant au

charbon de Carmaux, et en consommant sur place la plus grande partie de ses produits : il fit construire une verrerie à bouteilles pour laquelle il sollicita une concession, accordée par arrêt du Conseil d'État du 2 mai 1752.

     La première verrerie de Carmaux fut inaugurée le 2 mai 1754 par Gabriel de Solages et François-Paul de Solages, dans leur domaine de

Blaye. Ils avaient obtenu un arrêt du Conseil du Roi pour ce faire. Elle exploitait le charbon de Carmaux. Jusque dans les années 1850, sa production ne dépassait pas les 500 000 bouteilles par an et l'entreprise comptait une centaine d'employés.

En 1856, la verrerie fut louée à Eugène Rességuier (un riche marchand de bouteilles toulousain) qui fit construire en 1862 une nouvelle verrerie, la Verrerie Sainte-Clotilde, à proximité de la toute récente gare reliant Carmaux à Albi à partir de 1857 et à Toulouse à partir de 1864. Sous l'impulsion de Rességuier, cette industrie prit de l'ampleur. La Verrerie Sainte-Clotilde comptait 300 ouvriers en 1880. Suite à différents processus de mécanisation et à l'achat de cinq nouveaux fours Siemens, elle comptait 800 employés en 1887 qui travaillaient alors au rythme des 3 × 8. La production atteignit 30 000 bouteilles par jour. La crise du phylloxera et la mécanisation portant atteinte au travail et aux salaires des verriers, ces derniers créèrent la chambre syndicale des verriers de Carmaux en 1890[8].

Pour la fabrication des bouteilles en verre noir, il fit appel à des verriers de la Grésigne et du Champenois, hautement qualifiés. La verrerie ira jusqu'à atteindre 800 ouvriers en 1882[6], qui constituent une corporation ouvrière privilégiée, bénéficiant de salaires élevés. Après la Révolution, il conserve le monopole des mines de charbon, qui emploient 200 personnes en 1800.

La seigneurie de Carmaux relevait depuis le XIIe siècle de la châtellenie de Castelnau-de-Bonefous. Elle appartenait à la famille Delpuech, seigneure de Cagnac où des filons de charbon étaient déjà exploités.

Jean-Baptiste de Ciron (1615 - 1684), conseiller, puis président au parlement de Toulouse, achète la seigneurie de Carmaux. Son fils, Jean-Baptiste II (1650 - 1726), est anobli par sa charge de président à mortier, et s'intitule seigneur-marquis de Carmaux. Sa fille apporte une partie de la seigneurie en dot, par son mariage en 1724 avec François-Paul de Solages, et à sa famille qui

rachète le complément.

Le dernier seigneur, Antoine Paulin de Solages, marquis de Carmaux, a des enfants de deux mariages. Du premier naissent trois enfants, dont deux garçons sans postérité et une fille qui épouse en 1759 un noble du Rouergue, Jean Antoine de Barrau. De son deuxième mariage il a un fils, Jérôme de  Solages  de  Robal,  qui  se

marie en 1786 et qui a pour enfant, un fils qui entre dans les Ordres

Je ne vous donne pas la généalogie ni les titres de cette famille mais que du "beau linge"

En 1873 la Société des Mines de Carmaux (SMC) devient propriétaire des houillères ; les besoins d'extraction sont importants et les effectifs de mineurs augmentent rapidement : on en dénombre 2000 en 1880 et presque 3500 en 1900[7].

En 1892 la grande grève des mines de Carmaux éclate à la suite du licenciement de Jean-Baptiste Calvignac, ouvrier de la mine, maire de Carmaux depuis le 15 mai 1892. Les mineurs sont soutenus par Jean Jaurès qui est élu député du Tarn, comme socialiste indépendant, lors de l'élection partielle du 8 janvier 1893.

En 1724, la famille de Solages se fixe à Carmaux, où elle obtient un privilège royal pour développer une activité minière et de verrerie qu'elle continuera avec la Compagnie de Carmaux jusqu'en 1853[11]. À cette date la compagnie est vendue et devient société anonyme présidée en 1860 par le duc de Morny[11] ou selon une autre source elle n'aurait pas

été vendue mais la famille de Solages en aurait toutefois perdu la présidence[12].     La transformation de l'industrie verrière d'abord familiale en travail de manufacture est une autre cause de dépopulation .La production en série exigeait plus de capitaux, plus de main d'œuvre nécessaire pour la transformation des usines : après quelques temps de travail restreint, les fours s'éteignirent les uns après les autres .

   Chacun prit sa route, et la plupart des familles de verriers abandonnèrent définitivement le pays natal.
    Le mauvais état des routes rendait fort difficile l'approvisionnement en matières premières et l'écoulement des marchandises fabriquées .     

     La dernière cause qui est actuellement la plus récente et qui est même actuelle [nous

sommes en 1925] est la naissance du centre ouvrier de Labastide-Rouairoux , qui absorbe la plupart des jeunes hommes qui pouvaient utilement cultiver le pays . Les métiers de tissage travaillent à plein rendement, les charrettes pliant sous le poids des balles de drap sillonnent les routes, mais la campagne environnante agonise, et la cherté de vie va s'accentuant .

   Statue de Jean Jaurès. Située place Jean Jaurès, elle fut érigée par le sculpteur Gabriel Pech et inaugurée le 3 juin 1923. Détruite suite à un attentat le 30 septembre 1981, revendiqué par "Les Artilleurs du Grand Soir"[22], elle fut reconstruite selon l'œuvre originale.       

Paroisse Saint-Privat. Située rue Courbet, elle fut construite entre 1857 et 1865. Elle abrite quatre toiles du XVIIIe siècle (Présentation au Temple, Baptême du Christ, Pentecôte, Annonciation), un tabernacle à aile, des bustes reliquaires de Saint Privat et de Saint Jacques, une Vierge à l'Enfant (en bois doré, datant du XVIIe siècle) ainsi qu'une croix de procession (également en bois doré, du XVIIe siècle).

·      Église Sainte-Cécile. Située place Sainte-Cécile, elle fut édifiée entre 1890 et 1898. Son clocher fut rajouté en 1932.   

 On peut signaler en dernier lieu, comme cause de dépopulation, l'attrait des pays de vignobles sur les paysans cultivant un sol ingrat, se figurant que la monoculture est un idéal .
Transcription intégrale de l'acte qui possède bien des détails.

     Le 22 avril de l'an 1754 à 10h du matin Me Pezet bachelier en  l'un et l'autre droit curé de Carmaux et de ses annexes s'est ...........  eté avec son vicaire soussigné et le Sr Mtre d'écoles du présent lieu, ptre au lieu des Charbonniers dites montalbeau  pour y bénir le bâtiment de la verrerie étant depuis avant hier 20è du courant entièrement construit # sur le terrain  appelé le ponchou situé dans la terre de Blaye ? # au nom et et par les soins de Messire chevalier de Solages, capitaine dans le régiment des carabiniers ... La cérémonie a été faite ainsi que s'ensuit

     Mr le curé revêtu du surplis, de l'étole et chappe violette et .... les autres deux ptres du surplis précédé de la croix levée on a commencé de chanter du  (fond au degré) du bâtiment du bâtiment de la verrerie le  "Béni créator" et on a fait le tour dudit bâtiment et  dehors en continuant  de chanter ledit hymne.... de retour devant la porte maîtresse du bâtiment le sieur curé a fait la bénédiction de tout le corps de bâtiment . Cela fait on est monté dans l'intérieur de la verrerie et on a fait le tour du four aussi processionnellement en chantant  le psaume "Nisi dominus adifficaverit domum VC" et arrivés a la maîtresse embouchure du four ledit curé a béni le four et a allumé lui même avec son flambeau, le feu dans ledit four pendant que les deux pretres chantaient cette strophe d l'hymne "Veni Créator accende lumen septembus VC" puis on a chanté le "te deum" ... dela on est descendu de la verrerie pour aller bénir la maison qui est  presque attenan la verrerie du coté du levant où doivent loger les ouvriers de ladite verrerie. A lzaquelle cérémonie ont assisté le susdit noble chevalier de Solages, Dame son épouse, les deux jeunes messieurs fils à messire Desolages de Carmeaux, marquyis et plusieurs autres personnes du présent lieu de Carmeaux.

      Le lendemain 23è du courant à 10h du matin nous avons chanté une messe pour demander la bénédiction du ciel sur cet ouv rage; à laquelle on très pieusement assisté les susdits chevalier de Solages, Dame son épouse, les jeunes messieurs fils à Mr le marquis de Carmeaux et tous les ouvriers de la verrerie et charbonnière dudit noble chevalier de Solages

"Omni Sint Ad Majorem Dei Gloriam"   s'ensuit toutes les signatures.

                       
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