Vienne (86)  

Frontenay-sur-Dive

1775

      

Les habitants sont des Frontenaisiens.

Outre un habitat rural particulièrement remarquable, le bourg renferme le plus beau fleuron communal, l'église Saint-Pierre avec son abside et son portail romans

          Des traces furtives, comme le dolmen effondré de Gâte-Bourse dont le nom évoque un

rassemblement de marginaux pendant la guerre de Cent Ans, la marque de deux villas galloromaines relevée sur le terrain,

  des souterrains-refuges rappelant les incursions normandes ou une 

croix des templiers sur un mur de ferme, témoignent d'une très ancienne histoire. 

  La première trace écrite date de la fin du IXème siècle, lorsque Eble, comte de Poitou et abbé de Saint-Hilaire, donna au chapitre de

 cette abbaye plusieurs terres parmi lesquelles figurait Frontenay.    

 La seigneurie s'agrandit au hasard des dons des fidèles fortunés. C'est ainsi qu'en 1178, Etienne de Furigny donna à Saint – Hilaire toutes

 ses possessions situées sur le territoire de Frontenay, en même temps que le fils qu'il espérait avoir bientôt. Jusqu'à la révolution, la vie

quotidienne de la paroisse resta étroitement liée à la présence de l'abbaye poitevine qui nommait le curé et détenait les droits de haute justice. On la retrouve autorisant la construction d'un four dans une métairie du bourg, accordant aux habitants une remise d'arrérages de redevances contre des transports de matériaux destinés à la réparation de l'église et du four banal, commandant l'érection d'un poteau pourvu d'un collier de fer pour attacher les malfaiteurs, bataillant devant le présidial de Poitiers pour garder le contrôle de la rivière Dive et de ses marais contre les prétentions du seigneur de Messais.

Le musée vivant de la pierre
Sillonner les ruelles de Frontenay revient à parcourir un musée vivant de l'habitat traditionnel poitevin. L'architecture générale dégage une force étonnante.

De vastes portails peuvent cacher des escaliers extérieurs, des porches rustiques abritant parfois un pigeonnier.Et ce n'est pas tout ! On ne peut manquer le véritable trésor du bourg, l'église romane ; un pur chef-d'oeuvre qui remonte au XIIe siècle. Servant occasionnellement d'abri pour les habitants en cas de guerre, elle offre une architecture sobre et dépouillée, renforcée par la rusticité de la pierre locale,        

savant mélange de galuche et de grison. Associée avec Saint-Jean de Sauves depuis 1973, la commune s'étend jusqu'à la Dive, sur un vaste plateau déboisé, parsemé de buttes comme le Puy de Mouron (128 m) que la légende attribue au /décrottage des chaussures de Gargantua. En 1915, lorsque la société de tir de Saint-Jean-de-Sauves entraînait les jeunes, notamment ceux de la classe 17, le Maire de Frontenay    

 refusa que les exercices se poursuivent

  sur cette butte.

          Les photos suivantes sont des actes enregistrés par un curé qui indique ce que contiennent les registres et certains faits passés dans le village.

 Anotation d'un curé qui qui était sur la couverture d'un registre de 1777 expliquant qu'il avait été piqué par

une abeille à la gorge.

Il a eu, apparemment 3/4 d'heure après, je corps envahi de boutons comme s'il était tombé sur des orties, il est tombé sans vie et sans paroles, les gens le regardaient, il demeura ainsi plus de 20 mn et il souffrit et mouilla sa chemise 'de température je pense) il  ne respirait presque plus mais ne souffrait plus non plus. On lui jeta de l'eau à la face et il revint à lui. Quelques heures après il eut un petit mal de cœur, vomit et fut guéri. Il perdit l'usage des sens sans pour cela perdre connaissance. Il dit que si cela vous ou nous arrivait il faudrait se faire asperger d'eau et nous serions guéris.

  Le second volume trouvé se compose de 27 registres tenus   par un curé décédé en 1692 et fort mal écrit. après le 14ème   feuillet il y a une foule de notes qui datent de d'une centaine d'années plus tard et indiquent entre autre qu'un cent de grain valait 2lt (livres tournois)10 sols. l  8 août il compte avec sa servante qu'il doit 27 boisseaux, moitié froment moitié baillage et 12lt pour l'année é 18

journaux de vigne à fdernière. le 19  décembre il a vendu 9(3)00 de foin pour 7lt 10 sols, il a donnaire  pour 18lt. Il y a aussi plusieurs notes de viande pour un montant de 232lt depuis le 18-04 au 31-12 1761 = 1 livre 1/3 par jour.       

      Le 4ème volume = 32 registres du

01-1761 au 31-12-1792. Tous très bien tenus, suit les noms des curés qui les ont faits. Une note de 1766 dit que l'église de Saint-Aubin a été construite ladite année et une autre note de 1775 indique le prix d'un noyer et la quantité de bois tiré. Sur la couverture de celui de 1775 il est écrit : j'ai fait faire des commodités, couvrir mon poulailler à tuiles ainsi que les deux écuries. Il a aussi fait faire la cave en 1775 qui par deux fois s'est écroulée à six semaines après qu'elle fut faite et précision : par le défaut d'ouvriers qui me trompèrent. Ils la refirent par justice , elle est maintenant très bonne surtout quand elle est pleine de bon vin .         

      L'an 1780 il y eut une terrible bataille   entre dix soldats (faux sauniers ou roumiers ?) et 12 employés, les employés furent vainqueur car quatre d'entre eux avaient mis leurs baïonnettes au bout de chacune une perche de 18 pieds de long. Par ce moyen ils firent reculer les soldats dont il y en avait 4 qui avaient des sabres. les employés prirent 3 faux sauniers et les maltraitant  à coup de pied et de crosse de fusil au point de leur faire  rentrer la tête dans la terre. La moitié de la paroisse en a été le témoin.    

     Cela s'est déroulé derrière la cure dans le terrement de la fourchaudin. En cette année 1779 j'ai cueilli 18 barriques de vin : 12 dans mes vignes,  1 en Nosmand ?, 5 dans ma treille. En 1780=9 barriques , en 1781=13.

     
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