Yonne (89)

Chablis

1620 et 1632

"

Pour Chablis, les actes à mettre s'étendant sur trois tranches d'âge 1600/1649, 1650/1699, 1700/1749, je vais répartir son histoire sur ces trois périodes.

          Ne pas confondre  chablis : nom donné à la chute naturelle d'un arbre le plus souvent à cause du vent ou de la neige et, par extension, à la dépression due à son éventuel déracinement. L'arbre ainsi déraciné est appelé lui-même chablis par les forestiers   

     CHABLIS   L’histoire   :  Les 19 communes  du vignoble

 Voici plusieurs désignations rencontrées sur les documents historique

Les origines sont toujours obscures, c’est une phrase bien connue, mais ce qui est clair, c’est notre nom.

Appeler Chablis " Porte d’or de la Bourgogne " ne veut pas seulement dire le premier arrêt d’un circuit touristique prometteur, mais aussi rappeler qu’elle fut la porte éclaboussée de sang d’une région de luttes séculaires.·        

plegalica", 867 (cart. gén. de L'Yonne, I, 96)

"Chableys", 1116 (ibid)

"Chableia" et "Chableiœ", 1118 (ibid., 234)

"Cableiacum", 1138 (ibid., 327)

"Chableium", 1172 (ibid., II, 237)

"Caplegiœ", 1198 (ibid., 489)

"Chablies", 1187 (ibid. 379)

"Chablis", 1308 (arch. de l'Empire, J415, n⁰ 97)

Immeuble appelé « La Synagogue » classée monument historique

 Les origines connues de Chablis remontent au IIème siècle avant J.C., époque à laquelle il existait un village gaulois à l'entrée sud de la ville actuelle. Les premières vignes furent vraisemblablement plantées au 1er siècle après J.C. mais elles se sont réellement développées à partir du IIIème siècle sous l'impulsion de l'empereur romain Probus (276 - 282).

Nous pouvons penser que le petit monastère de Chablis, dédié à Saint Loup et fondé en 510 par Sigismond, premier roi chrétien des Burgondes nous incite à le placer où se dresse maintenant l’église Saint Martin

.           Avant les romains, les peuplades gauloises rivalisaient entre elles, et les Senons, Lingons, Eduens venus de sens, Langres et Autun se battaient dans notre vallée qui vit ensuite déferler les vagues successives des invasions barbares. Parmi eux les Burgondes apprécièrent le pays, s’y fixèrent, et le premier royaume de Bourgogne, sous les Mérovingiens, avait sa frontière qui passait entre Préhy et Chablis. C’est sous les Carolingiens qu’un évêque d’Auxerre, Savarik, conquiert le Tonnerrois et pousse même jusqu’à Lyon.

Puis vinrent les Normands et plus tard les Armagnacs, les Anglais, enfin les protestants et les ligueurs et chaque fois ruines et désolation, mais nos aïeux ont su reconstruire avec obstination ce pays où nous aimons retrouver les traces de son passé.

           Au VIIIème siècle, le bourg de Chablis et le monastère de Saint-Loup sont la propriété de Charles Martel et de ses successeurs.
Les Normands ravageaient les côtes du royaume de Charlemagne : les moines de Tours avaient dû fuir avec les reliques de leur patron, Celui qui avait été l’apôtre de la Gaule et que les rois Carolingiens avaient en dévotion, le grand Saint Martin. Pépin le Bref, malade, était venu prier sur son tombeau. Charlemagne avait enterré sa première femme dans sa basilique, et Charles le Chauve, sept fois était allé à Tours et y passa en 843, 844 et 845 les fêtes de Noël.

En 854, les moines de Tours, fuyant l'invasion des Vikings, se réfugient à l'Abbaye Saint-Germain d'Auxerre avec les reliques de leur patron, Saint-Martin.

En 867, Charles le Chauve donne aux moines de Saint-Martin de Tours, qui fuyaient les Normands,  le bourg de Chablis et le monastère de Saint-Loup. Dans lequel ils transportent les reliques de Saint-Martin en 872 les reliques du grand apôtre de la Gaule, dont elle prit ensuite le nom.

En 1116 : l'église de Chablis est confirmée dans son rattachement à l'abbaye de Saint-Michel de Tonnerre par Godefroy, évêque de Langres

Le vignoble va réellement se développer sous l'impulsion des moines de l'Abbaye cistercienne de Pontigny, située à une quinzaine de kilomètres de Chablis.

 

En 1118, ils concluent avec les moines de Saint-Martin de Tours un accord leur donnant le droit d'exploiter trente six arpents de vignes autour de Chablis (soit environ vingt deux hectares).C'est également à cette époque que les moines cisterciens fondèrent le Clos de Vougeot.

Pour vinifier et entreposer leur vin, ils firent construire à Chablis le " Petit Pontigny ", dont le cellier existe toujours, et qui abrite aujourd'hui de nombreuses manifestations vigneronnes et sert de siège au Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne à Chablis.

La maladrerie

Elle fut fondée au XII ème siècle par le chapitre de Saint Martin qui assurait de ses nombreux revenus les charges d’assistance aux malheureux. Elle s’élevait assez loin de la ville dans le faubourg qui a conservé le nom de Maladière au bas des coteaux des Clos sur la route de Tonnerre.

Les moines de Pontigny, au XII ème siècle, avaient fondé à Chablis une Ecole sous le nom vocable de saint Edmond, où l’on enseignait la théologie, l’astronomie et les langues anciennes.

L'ermitage Sainte Vaubourg   Le Jansénisme    Nous consacrerons dans ce chapitre quelques lignes à un ermitage qui fut situé non loin de là, dans un replis entre les vignes des Clos et de Valmur auprès d’une source limpide et bienfaisante.

L’Ermitage fut fondé au XII ème siècle au nom de sainte Vaubourg, ou Valburge, nièce de Sainte Boniface et abbesse du couvent de Heidenheim en Allemagne. Elle mourut en 779 et ses

reliques apportées en  Bourgogne au 9ème siècle y opérèrent des miracles. Il ne reste plus trace de ces bâtiments, mais la source continue à couler toujours aussi fraîche. Seule une statue de la sainte a été sauvée.

          A Chablis quelques signes de rébellion s’étaient fait jour en 1216. Au cours d’un sermon sur le thème de l’Epître de Saint Pierre "esclaves soyez soumis ", un manant, Laurent Vautrouillé, avait répondu de son banc : " Dieu élèvera les humbles ! ". Vautrouillé fut mis au pilori

En 1257, pour obtenir leur liberté, trente-neuf habitants, restés serfs, s’engagèrent par-devant l’évêque de langres à payer à Provins, au chapitre de Saint Martin de Tours et au prévôt de chablis la somme de 3200 livres, en 6 ans ou en une fois, à leur choix.

En 1274 : le rattachement de la Champagne à France fait rentrer l'avouerie de Chablis sous suzeraineté royale

       L'acte ci-dessus bénédiction de 2 cloches pour servir de "raspiaux" de l'horloge
                                                       L'acte ci-dessus : pose de la première pierre  de l'église Saint-Cosme
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