Yonne (89)

Chastenay

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Chastenay : 1722 - 1749 Bénédiction de l’église de Chastenay.
Une belle réunion de curés & chanoines de la région.

http://archivesenligne.yonne-archives.fr/archives/visu/13234/1/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_89688e2fe6230c613cbdce6e918efec1
 _ page 88 & 89 // 113 _ b3 : . Jean Pierre Naudin

En ce qui concerne cette paroisse vous avez les infos ou le peu d'infos que j'ai trouvé page précédente

     L'an mil sept cent quarante quatre le vingt deux juillet,

 

l'église rebatie avec la destruction d'un bas-coté qui était du

 

 coté du nord a été bénite par nous Claude Etienne Pillard,

 

curé de Chastenay assisté de messieurs Jasque Danneri,

 

curé et trèsorier de Soucy, Victor Bergery, curé de Fontaines,

 

Raymond et Toussaint Pillard curé de Sementron et Levis, les

 

deux frères du premier Antoine Janson, curé de Parly qui

 

a fait le discours à la messe solennel, Jean François Pillard,

curé de Saint-Sauveur, Gaspard Rollet, curé de Fontenay, Pierre

Berger, curé de Moutiers, Michel Claude Courtin, curé de

Coulangeron, François Édouard Monot  du Manard, curé

de Charentenay, Edme Laloge, prieur  de Ouainne, Florentin

Bertrand, prieur, chappelin de Ouainne, Jacques Augustin

Lefbre Chanoine de Saint Fargeau, Louis degreny, acolite

du diocèse de Beines (Rheims), Messire Dieudonné de Mouens

et seigneure de Coulangeron et Chery, Nicolas (Bardeadenti ca fait

de tan) réparations de l'église témoins soussignés.

Ce manoir " hanté" se trouve, malgré son nom sur la commune d'Arcy sur Cure

     Comment avais-je entendu parler du Château de Chastenay, situé sur le hameau du Val-Sainte-Marie, entre les grottes et la commune d’Arcy, comme haut-lieu de phénomènes surnaturels ?

      La découverte de ce castel tient à la lecture d’un chapitre du livre de Daniel Réju, « Les demeures de l’impossible : fantômes et maisons hantées », que j’avais déniché dans une brocante à Autun. J’avais passé toutes les adresses de lieux hantés au peigne fin pour finalement me rendre compte que celle-ci se visite les mois d’été.     

       Quelle aubaine ! Mais j’allais réaliser que tous les chemins de l’étrange ne mènent pas aux revenants…

       Lorsque le propriétaire du manoir, Gabriel de la Varende, a récupéré dans les années 1960 une demeure en piteux état, il était loin de se douter des extraordinaires phénomènes dont il allait être le témoin. Et pourtant, à postériori, il est persuadé que le destin ne lui a pas fait croiser la route de cet édifice par hasard… « Je crois, explique le comte de la Varende, qu’une volonté supérieure exigeait que le manoir du Chastenay me revînt. C’est elle sans doute qui, un an auparavant, m’avait poussé à faire établir mon arbre généalogique, ce qui me permit de découvrir ma filiation bourguignonne et, par voie de conséquence, me permit d’hériter du manoir. » (6)

      Quand on se présente au château, les jours d’ouverture (7), un jeune guide, encore hésitant mais visiblement passionné par son sujet, vous propose une « visite » architecturale de la façade et d’une salle du rez-de-chaussée. Pour 7 euros par personne, vous assistez, à l’ombre des auvents qui encerclent la cour, à une mini-conférence sur la symbolique templière, pythagoricienne et alchimique du château. Mais aucune allusion à la Dame Blanche, aux plaintes étouffées, aux bruits de portes ou aux borborygmes nocturnes dont le comte, grand amateur d’ésotérisme, fit l’expérience dès son arrivée. Il a réservé ces anecdotes à l’ouvrage de Daniel Réju. Je souhaite vous en rapporter ici les meilleurs extraits. Il est ensuite facile de revivre ces aventures en s’appuyant sur l’atmosphère énigmatique des lieux.

      Anciennement château du Lys (8) du XIème jusqu’au milieu du XIVème siècle, l’actuel manoir du Chastenay date de 1349 et doit son édification à Guillaume d’Aulenay. Il est bâti au-dessus d’un réseau de grottes souterraines inondées et à l’intersection de deux routes symboliques : la route romaine d’Agrippa reliant Lyon à Boulogne par Autun et celle du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle depuis l’Allemagne et passant par Troyes. Cette localisation n’est pas innocente puisque le château a été conçu comme une « cage de Faraday » favorisant la rencontre entre les forces terrestres et les forces célestes. Ainsi exposés à de puissants courants telluriques, les habitués du château reconnaissent profiter de leur influence bénéfique contre la fatigue et la déprime.

Peut-être s’agit-il également d’une condition indispensable à la réalisation de travaux alchimiques ! Au cours de la visite, on apprend en effet que la demeure serait un haut-lieu de l’alchimie médiévale. Force est de constater la présence de nombreux symboles et peintures en rapport avec le Grand Œuvre qui consistait à transformer le plomb en or : « Tous les symboles se rattachant à la fabrication de la pierre philosophale sont inscrits dans la maison, estime le comte de la Varende, et, pour quelqu’un qui est initié, le fait est extrêmement troublant. » (6) Comme pour les cathédrales, la recette secrète serait donc dissimulée sur les murs de manière hermétique ? Au-dessus de la porte des sages, dans la tour Saint-Jean qui permet d’accéder à l’intérieur du château, on distingue très nettement plusieurs figures allégoriques sculptées sur le porche. Et dans l’unique salle accessible au public, on peut admirer une série de peintures sur bois (dont la préservation semble difficile) représentant la vie d’un saint. Mais en aiguisant ses yeux, on peut y lire le cheminement vers la sagesse suprême. A vous de jouer !

     La position stratégique du château expliquerait-elle aussi l’origine des phénomènes étranges qui se produisent la nuit ? Les premiers jours d’occupation, le comte de la Varende fut tiré plusieurs fois de son lit par des bruits de portes, des plaintes étouffées, des froissements d’ailes ou des sons plus étranges, « comme si d’énormes siphons se vidaient » (6). Mais il s’est vite habitué à côtoyer le surnaturel, sans jamais en trouver la cause, pas même dans le dédale de grottes sous le château où l’eau coule librement

      Le Chastenay est également fier d’abriter une « dame blanche » dont l’identité demeure un mystère. En effet, contrairement aux légendes associées à ces spectres dont on connaît toujours le nom et la cause du décès pour expliquer la hantise, rien ne permet de savoir qui est la forme baignée de lumière que l’on aperçoit parfois aux fenêtres ou dans le parc. D’après Gabriel de la Varende, il s’agirait d’une descendante directe d’une famille d’origine écossaise. Adulée par les paysans, elle n’aurait jamais pu se séparer de sa demeure, malgré les troubles de la Révolution et surtout… malgré sa mort !

Après quelques mots d’humour échangés avec le guide sur les secrets du Chastenay, je quitte le château avec une pointe d’amertume. J’ai l’impression de ne pas en avoir eu pour mon argent, malgré le fort potentiel insolite du site. En effet, je pensais qu’un féru d’ésotérisme comme le comte de la Varende aurait davantage ouvert les portes de son antre pour nous faire partager ses passions. Cruelle déception !

Vérité ou légende ?
 
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