Yonne (89)

Chaumot

1776

        Le château de Chaumot fut édifié au cours du Xe siècle dans le creux du vallon, au sud-est du hameau des Vinées. La légende raconte que Saint Louis aurait fait jaillir de sa lance les trois sources du château.

Après avoir appartenu au prince François-Xavier de Saxe, oncle de Louis XVI, il fut détruit et pillé après la Terreur. Louis Jacques Thénard en avait déplacé les deux tourelles et les a rattachées à sa ferme ; il n'en reste qu'une seule. Il ne subsiste du château que ruines, aqueducs souterrains, parc, sources, traces de bassins et jardins, caves, quelques communs.·        

         L'église Saint Louis, érigée par Paul Delpech, dresse la masse imposante de son clocher au

       cœurdu village.

·                                 A voir également : le lavoir, le mardelin, le tourne-bride, les caves du château, le moulin vieux en ruines et sa cascade, le moulin neuf de Leslie Caron, le moulin de tournebride et sa roue, les digues d'anciens étangs, les grandes sources l'étang et le parc, les bois du legs Thenard, la jardinerie et la serrurerie du château, le vieux café, le presbytère, la mairie et l'école.

d'e  A 176 m à la Rançonnière sur le plateau sol tertiaire gras rouge et gris à silex, argiles jaunâtre et sable blanc siliceux, grands bois et autrefois arbres à cidre; dans le vallon-gorge terre réneuse, on voit à nu la craie blanche à silex,2 puits de 40 m de profondeur; les 2 puits du village(sur le plateau) tarissent dans leur sécheresses et traversent un terrain tertiaire de 16 m de profondeur pour atteindre 72 m dans la craie; dans le vallon trois belles sources donnent naissance au ru de Chaumot et alimentait autrefois trois étangs au lieu d'un, d'autres petites dont la principale se trouve près du Moulin Neuf, grandes prairies et sol d'alluvions glaiseux d'un gris noirâtre; grès sauvages aux Pieds-Gras et aux Roux; amas pauvres d'argile jaunâtre et de sable a Mardelin; anciennes marnières sur le plateau et dans le vallon propre à amender les terres ; construction en cailloux et grès sauvages et chemins en silex; sur les côtes terre rouge caillouteuse et crayeuse à vigne. Un étang de 35 arpents se trouvait jadis aux Lagneaux, d'autre plus petits mais pas moins immense se trouvait a Mardelin: étang des Madeaux, a Tourneboules: étang des Tourneboules, aux Taffoireaux: étang des Taffoureux, les deux chapelets d'étangs aux Garanger: étangs des Garangères, à la Fontaine Rouge: étang des Préaux, et le chapelet d'étangs du château: le grand miroir et son réservoir inférieur toujours existant.

 

  Dans l'église Saint-Louis de Chaumot, une cloche de 1728 contient l’inscription suivante : IAY ETE BENITE PAR ME ANTOINE MOSSIN CURE DE CHAUMOT ET NOMMEE PAULE IEANNE PAR MESSIRE PAUL DELPECH ECUYER SEIGNEUR DE CHAUMOT EGRIZELLE CORNANT COURTOIN DIMONT & AUTRES LIEUX CONSEILLER DU ROY RECEVEUR GENERAL DES FINANCES DAUVERGNE & DAME IEANNE DELPECH DEMFREVILLE EPOUSE DE MESSIRE PIERRE NICOLAS BERTIN

CONSEILLER DU ROY EN SES CONSEILSDETAT & PRIVE TRESORIER GENERAL DES REVENUS ET PARTIES CASUELLES IEAN CAPITAIN MA FAICTE EN 1728. Le fondeur se nommait Jean Capitain. Cloche classée MH en 1942. source [archive].

     Une autre cloche subsiste dans l’église Saint-Louis, datée de 1782 : + LAN 1782 JAI ETE BENIE PAR ME MARTAIN AUGUSTE GOSSET CURE DE CE LIEU & NOMMEE CLERE LOUISE PAR TRES HAUT TRES PUISSANT & TRES EXCELLENT PRINCE XAVIER LOUIS PRINCE ROYAL DE POLOGNE DUC DE SAXE EN FRANCE COMTE DE LUSACE & PAR TRES HAUTE & TRES PUISSANTE CLERE ROSE

NICOLOSE NEE COMTESSE DE SPINUCI EPOUSE DE LA DITE ALTESSE ROYALE SEIGNEUR & DAME DE CETTE PAROISSE & AUTRES LIEUX JEAN VEILLARD MARGUILLIER EUSTACHE PIAT SINDIC J. B. GAULARD FONDEUR (sur 4 lignes). Fondeur J.-B. Gaulard. Classée MH en 1942 source [archive].
         Il existait aussi à Chaumot un château voisin (manoir) et ses forges au hameau des Préaux(lt) qui faisait partie du fief du château de Chaumot, il s’est écroulé à la fin du XIIIe siècle, dont on en voyait encore les fondements au XVIIIe siècle. Il n’en reste que les bois du Marteau et le château
de Mardelin, reconverti en ferme. Le Moulin Neuf et le Moulin Vieux, toujours existants, faisait aussi partie de ce fief des Préaux.

      Le château principal de Chaumot a été édifié au Xe siècle dans le creux du vallon entre le récent hameau Les Vinées et les bois du Parc. Reconstruit par André de l’Abbaye, il est racheté des Le Boultz par Paul Delpech, receveur général des finances d’Auvergne, à Riom, fils de Pierre Delpech (1642-1712), marquis de Méréville

      Dans la première décennie du XVIIIe siècle jusqu’en 1714, il le reconstruit en un château « à la moderne », agrémenté de nombreux bassins grâce à une machine hydraulique, de jardins, de communs, etc.

      En 1736, le moulin du château est détruit est remplacé par un lavoir, mais l’actuel lavoir ne date que du XIXe siècle. À sa mort, en décembre 1751[2], la situation financière de sa succession est si mauvaise que ses trois filles sont obligées de vendre une partie de leurs biens dont le château. Il sera inhumé dans l’église Saint-Louis de Chaumot.

      Le château est ensuite acquis, ainsi que plusieurs maisons, bois friches, étangs, auberge, fermes et moulins, en 1771[2] par le prince François-Xavier de Saxe[3], oncle de Louis XVI, d’où naitra de Claire Spinucci, deux princesses. Augustin Barruel y sera précepteur des enfants du prince qui y sont alors cinq. Le château « retiré » des mains du prince en 1792, et décrété bien national, sera incendié par les habitants, les vases d’ornements, portes, soupapes des bassins et barrières détruites, victime de plusieurs vols dont plusieurs milliers de livres de plombs, ferrailles ; le colombier et la machine hydraulique sont détruits. Il sera question de le rénové en manufacture, fabrique, ou lieu d’instruction publique, mais le château ne résiste pas aux intempéries, et se dégrade de jour en jour.

          À la fin de la Terreur, la demeure est pillée, puis mise en vente par les filles du prince de Saxe en 1809. Le château sera démoli la même année et vendu en « pièces détachées » par la suite.

Casimir Perier achète le domaine en 1818, puis Louis Jacques Thénard en 1830 qui en déplace les deux tourelles toujours intactes parmi les ruines et les rattache à sa ferme à Chaumot, il n’en reste actuellement plus qu’une seule. Selon l’historien Victor Petit : « On vendit à vil prix, et avec des assignats seulement des terrains d’une étendue immense, qui divisés depuis à l’infini font la fortune d’un grand nombre de familles ».

           C’était un château considérable, possédant plusieurs grandes pièces d’eau avec sources, plusieurs communs, deux moulins, un grand lavoir, le canal de Chaumot, trois avenues bordées d’ormes, de grands vignobles dont deux caves, beaucoup de jardins, et un très grand parc qui existe encore.

          De ce château, il ne reste actuellement que des restes passifs : quelques communs et une annexe : la Jardinnerie et la Serrurerie et le Mardelin, des aqueducs souterrains, des caves, ses trois sources, son réservoir inférieur, ses fossés, est bien sur ses bois du parc... « Les jardins sont aujourd’hui des champs de blé, et le château lui-même est un monceau de décombres mille fois plus pénible à voir que les débris d’un monument ancien que le temps seul aurait ruiné » Victor Petit.

          Le château lui même, haut tertre de terre entouré de toute parts de profonds fossés abrite encore ses caves qui soutienne encore l’ancien socle du château, « légendaires souterrains où plus d’un habitant s’est aventuré dans sa jeunesse » ; jugées trop dangereuses, les entrées de ses caves, dont l’une était voûtée d’ogive peinte en bleu, ont été bouchées dans les années 60 pour que les vaches n’y tombent pas. ·  

 D’autres éléments du château ont été vendus ou déportés et existent encore dont deux tourelles, une seule aujourd’hui à la ferme Thenard à Chaumot ; le tableau de la Madeleine de Cazes à l’église de Villeneuve-sur-Yonne ; les cheminées de marbre du château de Pont sur Seine ; la grande grille  et autres éléments du château de Pennery, à Saint-Hilaire-les-Andrésis ; ainsi que les boiseries du château  qui se trouvent aujourd’hui dans une maison de Villeneuve sur-Yonne.     Parmi les nombreux bois, bâtiments, et prés protégés par le Legs Thenard, il est important que de ne parler ici que des seuls éléments du château qui sont protégés par

lui : Les bois du Parc

·                                 Les bâtiments de l’ancienne maison du jardiner du château dite, la Jardinerie

·                                 une des deux caves à vin du château

·                                 les deux moulins Neuf et Vieux dont ce dernier et en ruine

·                                 les prés(non en totalité) et les ruines du château lui-même

Quant à l'acte ci-dessus, le bébé a été trouvé dans les bois, tout nu sous un tas de feuilles. Apparemment il n'a pas souffert et a vécu.

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