Yonne (89)
Cheny
1831
Un brin d'histoire sur cette paroisse tirée de " Cheny mon village" de patrick Bertin que je remercie de son accord pour pouvoir publier ces quelques lignes
Voir aussi son site car ce résumé n'estqu'un tout petit morceau du travail qui a été fait et mis à notre disposition.
Dans les travaux de terrassements nécessités par la voie ferrée de Laroche à Auxerre, et dans d'autres touilles très restreintes, on a trouvé et l'on trouve assez communément des monnaies romaines à l'effigie de Tibère, Claude, Marcienne, Commode, des ossements de boucherie, et des cendres de bivouacs ou autres ;des squelettes, des poteries, des objets de bronze. Cette année, le 15 mars, j'y ai trouvé une hache de fer très grossière. L'an dernier, au chemin des vignes, on déterra une magnifique petite pièce d'or, à l'effigie de Tibère ;au revers, un génie debout
En 1792, lors de l'aliénation et vente des biens conventuels, devenus nationaux, le domaine Saint-Marien, à Bonnard et Cheny, me semble avoir échappé presque entièrement aux inquisitions et à l'application de la loi.
Ce n'est qu'en 1811, le 1er septembre, que M Edme Durand Prudence, (Père du médecin dont l’acte de décès se trouve ci-dessous) achète une trentaine d'arpents de terre, vignes, prés, provenant de l'abbaye Saint-Marien moyennant 8754 fr. * 1).
L'église , sa grosse tour carrée du XIIIème siècle, ses contreforts, à ressauts, sa situation pittoresque sur le bord de l'Armançon, lui donnent un cachet particulier. Le monument primitif a dû fortement souffrir de l'occupation anglaise. La tour seule pouvant être plus utilisée comme moyen de défense, a survécu. De temps immémorial l'église est dédiée à Saint-Pierre-ès-liens. Elle relevait de l'abbaye bénédictine de Saint-Rémy de Sens, qui devait entretenir le choeur, sinon toute l'église.
Le Presbytère. - Le presbytère, attenant a l'église, est une antique maison, ayant sur la rivière, la vallée et les voies ferrées une magnifique vue. Vendu au moment de la Révolution.
L’Armançon, et le petit lavoir dont le nom signifie courant, tombe dans l’Yonne à deux kilomètres au-dessous de
Cheny, après un parcours de 200 kilomètres. Cette rivière est le principal agrément du pays. Tout le monde connaît le vieux dicton : «Armançon Mauvaise rivière et bon poisson.»
Ce dicton se justifie pleinement. La rivière toujours rapide, souvent torrentielle, aime à déplacer son lit et que parfois, en vingt-quatre heures, elle croît de trois mètres, et devient jaune et violente
(Je vous ai déjà relaté maintes noyades dans cette rivière aux coures de ces actes insolites actes insolites)
Le Pont. - Le pont de Cheny, dit M. Quantin, est du XVIème siècle. Il a six arches. L'Annuaire de l'Yonne (1853), en donne le dessin. Je voudrais bien pouvoir dire depuis combien de siècles existe un pont ici ; les Romains avaient un pont à Cheny et à l'emplacement présent. Le gué n'était pas souvent praticable. En 1243, le pont existant était en bois. En 1815, la petite arche du côté gauche, était une passerelle mobile qu'on levait et qu'on abaissait à volonté, pour obtenir plus sûrement le péage, sans doute.
On aperçoit sur la seconde photo un lavoir. Mais ce dernier ne doit plus être utilisé, un autre a été construit sur une place du village
De temps immémorial, les droits de péage, en dessus et en dessous le pont appartiennent aux seigneurs de Cheny qui l'ont évidemment fait construire. En 1243, Jean de Seignelay permet aux moines de Saint-Rémy d'établir un moulin à courtines près du pont, pourvu qu'ils laissent la voie libre à la navigation. L'usage de moulins sur les ponts était, alors, très fréquent.*
Le moulin. - Si je parle du moulin de Cheny, c'est parce qu'il est extrêmement ancien et des plus pittoresques. Dès l'origine, il appartient aux religieux bénédictins de Saint-Rémy qui étaient à. Sens, dès le sixième siècle.
Actuellement le moulin de Cheny ne tourne plus.
A Cheny on y tenait les foires, trois fois par an, le jeudi de la Passion, le 16 août, jour de la fête de saint Roch, et
le 4 décembre, jour de Sainte- Barbe. Je remarque que ces trois jours coïncident avec une fête religieuse en honneur autrefois dans le village. Il y avait une confrérie de Saint-Roch, une confrérie de Sainte-Barbe, et un autel dédié à. Notre-Dame-du-Rosaire.
Abbaye de Saint-Rémy. - Le document le plus ancien concernant Cheny est un diplôme de Charles-le-Chauve, en 853, citant Cheny comme une des dépendances du monastère des Bénédictins de Saint-Rémy de Sens. Et en l'an 1020, Léotheric, archevêque de Sens, maintient ledit monastère dans ses droits, « au sujet de coutumes indûment perçues par le seigneur Adulphe. »
Abbaye Saint-Marien. - Les biens, terres et prés, possédés sur le territoire de Cheny par l'antique abbaye des Prémontrés de Saint-Marien d' Auxerre s'étendaient aux abords de Bonnard, sur la rive droite du Serein.
"L’an mil huit
cent trente et un le vingt mars à quatre heures du soir, devant nous, Maire
officier l’état civil de la commune de Cheny, canton de Seignelay,
département de l’Yonne, s’est présentée Madame veuve Durand Prudence
demeurant en cette commune, laquelle nous a fait remise de l’extrait de
l’acte de décès du Sr Edme Hypolite Marin Durand son fils, né en cette
commune le dix sept aout mil sept cent quatre vingt onze, afin que
conformément à l’article 87 du code civil il soit inscrit sur les registres
de cette commune, ce à quoi nous avons obtempéré ainsi qu’il suit :
Aujourd’hui le treize novembre dix huit cent
vingt huit cinquième année de l’indépendance d’Haïti à huit heures du matin,
devant nous Jean Baptiste Lalanne officier de l’’état civil de la commune
d’Aquin, sont présentés les sieurs James John âgé de trente ans, capitaine
de la goélette américaine Hero maintenant en cette rade, Jameston Blage, âgé
de quarante sept ans, mettre d’équipage de la ditte goélette, et John Cutal
âgé de vingt cinq ans matelot dudit bord accompagné du citoyen Joseph
Puverge âgé de quarante ans interprète de la langue anglaise domicilié en
cette ville,
Lesquels nous ont déclarés que dans la
traversée de la dite goélette de New Borne en ce port le sieur Edme Hypolite
Marin Durand âgé de trente six ans, médecin de profession domicilié à
Cavaillon qui revenait avec eux d’un voyage du continent, est décédé à leur
bord le vingt quatre octobre dernier à sept heures du soir des suites de
fièvre dont il était atteint.
De quoi nous avons dressé le présent acte, que
nous avons transcrit sur les deux registres et signés avec les comparants,
et non le sieur John Cuta pour ne les avoir après lecture fait les dits jour
et ainsi signé aux
registres James, Jony, Jon, Blancy, Puverge et Lalane
Signé Lalanne.
Plus bas est écrit :
Nous Frédéric Théodore Cerfbert, vice-consul de France chargé du consulat des Cayes Haïti, certifions et attestons à tous qu’il appartiendra que la signature apposé ci-dessus est véritablement celle de Mr Lalanne (Jean Baptiste) officier de l’état civil de la commune d’Acquin (Haïti) et que foi pleine et entière doit y être ajouté tant au jugement que hors.
En foi de quoi nous avons signé et délivré le présent que nous avons scellé du sceau royal de ce consulat.
Fait aux Cayes Haïti le vingt cinq janvier mil huit cent trente et un signé Frédéric Cerdbert
Pour copie conforme. "Durand maire"
PS : la ville serait New Bern ( Nouvelle Bern) sur la Neuse qui fut capitale de la Caroline du nord . Il y aurait eu erreur de transcription ou d'écoute.
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