Yonne (89)

Toucy

1665

De par sa position géographique, la ville fut longtemps disputée entre royaume de France et duché de Bourgogne. Pour preuve, l'église fortifiée. Totalement détruite par les Anglo-Bouguignons en 1423. Reconstruite au XVIe siècle en s'appuyant sur des remparts du XIe siècle.

Marchant sur Orléans, Jeanne d'Arc y passa en 1429, alors qu'elle se rend d'Auxerre à Gien.

Des fouilles archéologiques réalisées au XX^e siècle ont démontré la présence d'ateliers de taille de silex vers 13000-18000 avant notre ère à proximité de la ville. Avec les premières invasions au III^e siècle commencera le déclin de la métallurgie en Puisaye.

Au V^e siècle, la terre de Toucy appartient à une riche famille gallo-romaine dont le fils fut le célèbre évêque d'Auxerre, Saint Germain. 

Église Saint-Pierre : église fortifiée des XII-XVI^e siècle dont il reste deux tours d'angle. Les grandes orgues datent du XVI^e siècle. Le clocher incendié par la foudre le 25 janvier 1878 a été

reconstruit. De l'ancienne église romane du XII^e siècle, il subsiste la "chapelle des Seigneurs" également appelée "chapelle du  Saint-sacrement", adossée à l'actuelle église. La nef date du XVI^e siècle (1538) et s'appuie sur les remparts duXI^e siècle. Son style Renaissance s'appuie sur le Nombre d'Or. 

En  980 L'évêque Héribert élève un donjon.

En 1060, au cours d'une guerre entre le comte d'Auxerre et le duc de Bourgogne, la ville est entièrement détruite.

Vers 1100, l'évêque Humbaud reconstruit le château, plus vaste.

Vers 1170, le baron Narjot II et son cousin Guillaume de Toucy, évêque d'Auxerre, jettent bas le château de Humbaud afin d'en élever un autre. À la même époque sont entreprises les fortifications, qui au début du XIII^e siècle, entourent complètement la ville.

Au XIII^e siècle, la baronnie de Toucy passe par mariage à la famille de Bar. Au cours du Moyen Âge, la ville est longtemps disputée entre royaume de France et duché de Bourgogne. Pour preuve, l'église ressemble davantage à un petit château fort qu'à une église.

En 1423, au cours de la guerre de Cent ans, la ville qui a pris le parti du roi de France est totalement  détruite par les Anglo-Bouguignons. 

se relève de ses ruines.

Dès 1523, Aymar de Prie, baron de Toucy, fait construire le château de la Motte-Miton. Toucy se fait un nom pour la qualité de ses toiles, occupant de nombreux tisserands.  Château du Miton ou de la "Motte-Miton" du XVIII^e siècle : corps de logis d'environ 40 mètres de long avec deux courtes ailes en retour d'équerre et deux tours sur la façade arrière. On distingue encore les assises du XVI^e siècle.

Le 24 avril 1592, la ville occupée par les «Ligueurs» est prise par les troupes royales d'Henri IV et mise à sac.

En 1751, Claude Hugues de Perratière, marquis de Toucy, fait raser le château de la Motte-Miton pour en reconstruire un autre, que l'on peut encore admirer aujourd'hui.

En 1894, Toucy est la seule ville du département à posséder à la fois l'eau courante, l'électricité, une école supérieure de garçons et un cours complémentaire de filles

          Dans les curiosités de Toucy : 

     -Le pont des Vernes

     -le pont Capureau

     -le pont de l'île

Le 15 juin 1940, jour de marché, une partie de la vieille ville est détruite par un bombardement qui fait 80 victimes. Au cours de la guerre, certains habitants ont résisté, parfois au péril de leur vie, notamment en sauvant des juifs : parmi les habitants de Toucy, deux "Justes" ont été 

distingués par Israël. Le 5 octobre 1943, Félix François et six autres résistants sont arrêtés : ils seront déportés ou fusillés et le réseau de résistance sera démantelé^{[. ]}

En 1987, Toucy devient l'une des plus petites villes de France à accueillir un lycée dont les résultats au baccalauréat sont d'ailleurs généralement parmi les meilleurs du département de l'Yonne.

La haute ville s'organise autour d'un autre château, très vaste, dont le XVIllè siècle a coiffé les tours d'angle de dômes d'ardoises, mais point de châtelain à Toucy, il y a longtemps que cette immense demeure a été divisée en appartements, d'ailleurs modestes.

 Le presbytère y est aujourd'hui installé depuis que l'ancien fut détruit en 1940.          J'ai relevé aussi deux châteaux : 

                       -le château des Gillats et celui de la Glaudonnerie.

         Le premier : Demeure du 19e siècle dont  la structure a été transformée en 1977  "en écodomaine" et chambres d'hôtes. J n'ai pu en apprendre plus.

          Dans le second est installé la bibliothèque municipale et pour celui-ci comme pour le premier pas de renseignements..... 

          Un lieu, dans Toucy, "la fosse aux Curés" !!!!!!!! comme pour les châteaux, rien du tout mais....

             Patrie de Pierre Larousse (statue au centre ville), auteur du célèbre dictionnaire.

Né dans la petite ville en 1817 d'un père forgeron et d'une mère cabaretière, il est un brillant élève et obtient à 16 ans une bourse de l’université pour compléter sa formation à Versailles. De retour à Toucy, il devient, à 20 ans à peine, instituteur à l’école primaire supérieure. Pendant trois ans il cherche à renouveler la pédagogie en faisant appel à la curiosité des enfants avant de rejoindre Paris en 1840 où il se lance dans les recherches encyclopédiques.

                          Maison natale de Pierre Larousse, boulevard Pierre Larousse et buste-fontaine dédié à l'illustre toucycois, place de la République.  Quelques autres illustres personnages comme :         

        Héribert, évêque d'Auxerre, frère d'Hugues Capet y décède en 996.

·                                 Narjot de Toucy et plus généralement la famille seigneuriale de Toucy au Moyen Âge

·                                 Pierre Grosnet, poète du XVI^e siècle, y est né.

·                              · Marcel Ribière (1860-1922), conseiller d'Etat, brièvement maire d'Auxerre, député puis sénateur de l'Yonne, y est né. 

          En ce qui concerne l'acte ci-dessous, l'ami qui m'en a fait la transcription l'a nommé comme "un sketch", moi j'irai plus loin et dirai "la parodie d'un baptême où des sommités hypocrites (il ne manquait que le Pape !) font semblant de voir de la vie dans deux gamines mortes pour qu'elles puissent être acceptées dans le Grand Royaume de Dieu.

          De plus ces fillettes étaient nées "siamoises" avec 2 têtes, un seul corps depuis les épaules jusqu'au bassin ensuite elles avaient quatre cuisses, 4 jambes et 4 pieds.

"Le trentième jour d'aoust 1665 entre huit et neuf heures du soir sont arrivés en cette ville de Thoussy, Loup FOUE et Edme BISET son beau-frère et honneste femme Estiennette HURION espouse d'honnorable homme Edme ASSELINEAU de la paroisse de Saint-Privé, avec deux filles bessonnes ayant deux testes distinguées, quatre bras avec lesquels elles s'entre embrassoient, ayant depuis les clavicules jusqu'aux os des iles (illiaques) un même corps. Les quatre cuisses, quatre jambes et quatre pieds distingués, lesquels enfants ont été apportés par les sus nommés de ladite paroisse de Saint-Privé jusqu'en cette ville dans le dessein de les porter à Saint-Edme pour le prier d'intercéder pour eux à ce qu'il plut à Dieu leur donner vie pour recevoir le sacrement du baptesme dans avis qu'ils estoient nés le mesme jour de Noée BISET, femme dudit Loup FOUE et soeur dudit BISET sans aucun signe de vie et mesme tous livides et meurtris en plusieurs endroits, et comme les dits susnommés apprirent que dans l'église collégiale de cette ville de Thoussy dédiée sous le titre de nostre-dame, il y avoit une image de la Sainte Vierge fort ancienne a laquelle les peuples avoient en de longs temps dévotion en de semblables rencontres avec un heureux succès. Ils les transportèrent vers ladite église où estant ils prièrent qu'elle leur fut ouverte, ce qui leur fut accordé de par nous Philippe SORDEL prestre et chanoine de ladite église soussigné et en mesme temps les susdits nous prièrent de présenter les dits enfants sur l'autel de la bienheureuse Vierge pour faire prière à Dieu qu'il lui plut par l'intercession de sa très Sainte Mère, faire paroistre quelque signe de vie dans les dits enfants afin qu'ils peussent recevoir le sacrement de baptesme, à quoi nous accordans volontiers pour correspondre à leur deustun, nous exhortasmes les assistants qui étoient en très grand nombre de joindre leurs prières aux nostres pour cet effet. Ce qu'ayant fait nous nous approchasme des dits enfants, accompagnés du révérend père Thomas DEVILLENEUVE le CLER, religieux de l'ordre des ermites de Saint-Augustin de la communauté de Bourges, commis par Monseigneur l'Evesque d'Auxerre pour faire les fonctions curiales dans l'église et paroisse de Saint-Pierre de cette ville de THOUSSY, et de maistre Estienne de LAURENS, docteur et agreggé honoraire en la faculté de médecine d'Avignon demeurant à Auxerre et de présence à Toucy, lequel ayant touché les pouls des dits enfants auroit trouvé les mouvements des dits pouls comme ils sont naturels pour rendre des témoignages asseurés de la vie, ce qu'il auroit reconnu après plusieurs attouchements et mesme furent par intervalles et pour donner de plus asseuré tesmoignage de cette vérité. Ledit sieur de LAURENS auroit prié ledit père et nous de les vouloirs toucher, ce qu'auvons fait à plusieurs fois et auvons senti les mouvements des dits pouls sont ainsi qu'ils avoient esté reconnus  par ledit Sieur de LAURENS, ce que voyant nous chanoine susdit les avons baptisés sur le mesme autel de Notre-Dame, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit par les termes ordinaires et ensuite par reconnaissance d'une façon si insigne nous avons fait sonner les cloches et chanté solennellement le Te Deum après quoi les dits enfants estant décédés nous leur avons donné la sépulture dans ladite église collègiale de Notre-Dame de Toussy ce jourd(hui trente et unième dudit mois et an que dessus, ce que nous certifions asseuré très véritable, en foi de quoi nous avons signé le présent acte à la prière et requête des dits FOUE, BISET et HURION pour servir où besoin pourra estre.

Signé : Thomas de VILLENEUVE le CLER , De LAURENS, P. SORDEL"

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