Yonne (89)

Fleurigny

Comme dans les bourgs plus importants, Fleurigny témoigne de sa fierté de disposer de maisons neuves. La date de l'année de fin de construction est gravée sur les portes cochères ou les murs pignons. Il faut donc tenir compte compte des années d'épargne qui ont conduit à cet affichage de la réussite de familles : un ancien régime politique peut avoir permis une épargne libérée sous le suivant. Des patronymes apparaissent.
Cette église charmante dédiée à Saint Memmie a bénéficié des soins amoureux des paroissiens.
Deux plaques tombales honorent un couple seigneurial et un couple de villageois entrés en bourgeoisie. Par contre le monument funéraire seigneurial a disparu sans doute en 1791.
La chapelle seigneuriale a vu son blason bûché avec hargne, mais l'escargot, symbole de lenteur et d'éternité, a survécu aux martellages.
La date de l'année de fin de construction est gravée sur les
portes cochères ou les murs pignons. Il faut donc tenir compte compte des années d'épargne qui ont conduit à cet affichage de la réussite de familles : un ancien régime politique peut avoir permis une épargne libérée sous le suivant. Des patronymes apparaissent
Le château est situé dans le département français de l'Yonne, sur la paroisse de Fleurigny (et ancienne commune du nom), et la commune de Thorigny-sur-Oreuse.
À l'extrémité du couchant, un pavillon de brique de style anglais abrite le logement de confort.
À l'extrémité orientale, une chapelle Renaissance est le joyau architectural du Sénonais. Un
sarcophage mérovingien, trouvé sur les terres du domaine (sur la route départementale en bordure Sud du parc) a été remisé dans le grenier de la chapelle. Outre une décoration exubérante, et des vitraux anciens, cette chapelle comprend des plaques tombales de la famille antérieures à la révolution.
Le château est mentionné au milieu du XIIIe siècle comme étant "neuf". Il appartient alors à Erard de Brienne, sire de Ramerupt, qui a tenté vainement de s'emparer de la couronne comtale de Champagne après avoir épousé gaillardement Philippa de Champagne. Le château est bâti sur les terres venant de sa mère, issue du lignage de Venisy (branche cadette de la famille féodale de Trainel installée près de Saint-Florentin). Du fait de sa déconfiture militaire et politique, il brade des éléments de son patrimoine, tel la vaste forêt de Rageuse (Arces). Il vend aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem la suzeraineté surFleurigny et ses propres vassaux du lieu. Pour cette raison, le fief de Fleurigny sera vassal de la commanderie de Launay, où les chevaliers de Saint-Jean portent leur maison au rang de commanderie (fin XVe siècle) siège du Grand-Prieur de France (XVIIe et XVIIIe siècles).
Le château entre en possession de la famille de Fleurigny au milieu du XIVe siècle. Cette famille était jusque là simplement fieffée sur la paroisse et vassale d'Erard de Brienne. Robinet de Florigny faisant carrière auprès du duc de Bourgogne, et sans
descendance, transmet le château à son frère Philippe, premier chambellan du duc Louis d'Orléans.
Alors que la famille de Fleurigny vit en pays Drouais, le château de Fleurigny est défortifié sur ordre de Charles VII au terme des combats qui permettent d'éliminer la présence anglaise du Sénonais vers 1435. Il est vendu sous diverses conditions par Jeanne de Fleurigny, dernière du nom à son lointain cousin François Leclerc au début du XVIe siècle. Il s'engage à relever le nom et les armes de sa cousine.Les Leclerc transforment l'aspect du château en abattant le mur de la cour sur le Midi, en établissant une façade Renaissance, et en terminant l'aile orientale par une magnifique chapelle. La famille loge ordinairement au château jusqu'à la révolution, y entretenant une domesticité nombreuse et éduquée dont le village profite.
Sous Louis-Philippe d'Orléans, le dernier Leclerc de Fleurigny construit une aile du plus pur style anglais terminant l'aile occidentale. Il acquiert la porte fortifiée de la commanderie de Launay, qu'il fait démonter et remonter à l'entrée Ouest de son parc, renversant le blason qui domine l'arc d'entrée.
La chapelle est classée au titre des monuments historiques en 1889 et le château lui-même en 1930
Un vaste parc est longé par le potager circulaire de grande dimension, l'ancienne ferme seigneuriale (vers le levant) transformée depuis peu en centre équestre, la chapelle sépulcrale (du XIXe siècle) très remarquable, avec verrière due à jean Cousin. l'ancien pont levis de la commanderie de Launay. Près du château se trouvent les écuries.

Situé sur une île entourée d'eau, le château forme un arc allant du couchant au levant par le septentrion. Sa grande cour s'ouvre sur un étang au Midi.
Hormis les extrémités de cet arc, le château présente un parement de grès vers l'extérieur, et une façade de briques et de fenêtres Renaissance vers l'intérieur.
Le bâtiment central abrite "la salle des gardes" qui conserve une grande et somptueuse cheminée. Elle avait déjà impressionné les enquêteurs de l'Ordre de Malte venant se renseigner sur l'honorabilité du lignage au début du XVIIe siècle 2. À l'étage, un délicieux cabinet orné de peintures du XVIIe siècle évoque la vie castrale et champêtre.
baptême de musulmane. (page 189/263 BMS Fleurigny 1641 - 1699)



Hardouin Fortin de la Hoguette, par la grâce de Dieu et du Saint- Siège Apostolique, Évêque de Poitiers nommé par le Roi à l'Archevêché de Sens et vicaire général du siège archiépiscopal vacant, nous certifions à tous ceux qu'il appartiendra, que le jour trentième de septembre Mil Six Cent Quatre-vingt Six a été baptisée par nous une fille de la ville de Coron en la Morée, faisant ci-devant profession de de la religion mahométane, fille de Ousayn, frère du Bacha de ladite ville, suivant son rapport et de Fathiman, fille du (faga sa mère?), prise au siège de Coron par l'armée vénitienne lors de la conquête de la place et conduite par M. le Chevalier de Vauvilliers à Malte et de là en France par M. le commandeur son frère. Laquelle a été tenue sur les fonds baptismaux par Messire Louis Henry de Fleurigny, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de la Commanderie de Pont Aubert, et Dame Claude Catherine de Culan, veuve de haut et puissant seigneur Anthoine de Velu, seigneur de Passy sur Seine et qui lui ont imposé le nom de Marie Catherine Leclerc* ; fait en l'église paroissiale de Fleurigny où ladite cérémonie a été faite en présence des soussignés, les jours et ans que dessus.
* Leclerc, entre les lignes, approuvé.
Signatures : C. de Cullant ; Leclerc de Fleurigny ; Hardouin évêque de Poitiers et archevêque de Sens ; Velu de Fleurigny ; Lambert de Thorigny ; P.C. de Pas-Feuquière ; de Fleurigny.



Précisions :
- Hardouin Fortin de la Hoguette est décédé à Sens le 26/11/1715 et inhumé à la cathédrale.
- Guerre de Morée (1684 - 1699)
Elle oppose la République de Venise à l'Empire Ottoman. Les vénitiens débarquèrent le 25 juin 1686 devant Coron dans le Péloponnèse, et ils y entrèrent 49 jours plus tard après capitulation du Bacha le 11 août 1686.
Comme suite à ce baptême, la nouvelle Marie Catherine LECLERC devint domestique au Château de Fleurigny et y décédera le 3 mars 1730.
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