Val-de-Marne (94)

Vitry-sur-Seine

 

3 floréal an 4ème

(22 avril 1796)

 

       
       

 

Le crime

 

 

       

          Dès 1787, une municipalité est élue par les Vitriots (habitants de Vitry sur Seine) payant des impôts.

      A cette époque, Vitry est un pays de culture. La terre de la plaine est propice à la culture du blé, la vigne qui recouvre une partie du coteau est remplacée petit à petit par des pépinières d’arbres fruitiers ou d’ornement. Le lilas y tient une bonne place. Plus tard, des forceries de ce lilas permettront d'avoir des fleurs en hiver. Vitry obtient le surnom de"Vitry aux arbres".

      Jacques Pinon, Conseiller du Roi Louis XIV , achète en 1656 les différents fiefs de Vitry,  qu'ils soient religieux ou laïcs. Il les réunit en une seule seigneurie et devient ainsi le premier grand seigneur de Vitry.

     François Paparel, trésorier des guerres de Louis XIV  l'achète,  y fait construire un château, en lieu et place d'un plus ancien dont on ne connaît pas la date de construction, Ce nouveau château est démoli vers 1912, ses terres sont transformées en lotissements.

     En 1838, la propriété est rachetée par Thomas Groult, un manufacturier. En 1954, Pierre Bordeaux Groult, petit fils de Thomas Groult, cède la majeure partie des terrains de la future école Joliot-Curie à la Ville. L'année suivante, il cède la partie, qui va devenir l'actuel parc, qui s'est ouvert au public en 1958.

     Le parc Joliot-Curie est situé sur un terrain appartenant à l'ancien châtelain de Vitry. Cette propriété appartenait en 1787 à la comtesse Fitte de Soucy (sous-

 gouvernante des enfants du Roi). La Révolution française signe la fin de l'ère des châtelains et le terrain change plusieurs fois de propriétaire.   Six morts sur ordonnance au château de Vitry-sur-Seine

   Il y a un peu moins de cent ans que

  le château de Vitry-sur-Seine, construit en 1710, a disparu, entièrement rasé.   Dans les rues  d’aujourd’hui  autour  des  immeubles  et maisons d’habitation ou locaux professionnels et municipaux qui l’ont remplacé, plus aucune trace de ce qui fut, dit-on, l'un de ce qui fut dit-on l’un des plus beaux domaines  de  l'île  de
 de France : château du XVIIIe ceint d’un grand parc d’une cinquantaine d’hectares, percé de larges allées côtoyant bosquets d’arbres, fontaines, grottes rustiques et grandes statues.
    Parmi celles-ci, un ange du silence,
épargné   par   les  démolisseurs   ettransporté sur une tombe anonyme [1] du cimetière des Gonards à Versailles : représenté l’index sur la bouche intimant le silence, le visage de l’ange n’offre que ses deux yeux vides comme seuls témoins de la tuerie perpétrée devant eux. Évitons tout de suite au lecteur un déplacement à vitry sur Seine pour voir les lieux du crime : il ne reste plus rien aujourd’hui ni du château, ni du parc sauf une grille

 curieusement conservée et restaurée et par laquelle se seraient introduits les assassins.On ne dispose donc aujourd’hui d’aucun vestige pour reconstituer les lieux des crimes. Des cartes postales anciennes ainsi que des descriptions d’érudits et d’amateurs locaux permettent cependant de tracer quelques repères.

 

Acte de décès des six victimes

Le journal Le Républicain (« Journal des hommes libres ») du 3 floréal an

   IV (vendredi 22 avril 1796) va être le premier à relater le fait divers et à lancer l’affaire en pâture à l’opinion publique :  « Le citoyen Petit-Val, demeurant à Paris, quai Voltaire, au coin de la rue des Saints-Pères, acquéreur de plusieurs biens nationaux entre autres du domaine de Vitry, vient d’être assassiné la nuit du 1er au 2 floréal, avec sa belle-mère, sa mère, deux femmes de chambre et deux domestiques femelles. Le fils de la maison, âgé de dix ans et couché auprès de sa belle-mère a été épargné. Un valet de chambre, couché non loin de l’appartement du citoyen Petit-Val, un cuisinier et un jardinier n’ont rien entendu. Le crime a été commis à une heure du matin, dans le parc où on a trouvé le cadavre et, non loin, des bûches ensanglantées et un tronçon de sabre…Il est difficile de conjecturer de quelle passion ce citoyen a pu être victime, vu que son nom n’est attaché à aucun souvenir révolutionnaire… »

     Erreurs sur le nombre des victimes et sur certaines identités, affirmations sans preuves et détails fantaisistes n’empêchent pas le même journal d’ajouter le 25 avril : « Qu’attendez-vous citoyens Directeurs pour vous prononcer contre ces assassins ? Ne vous opposerez-vous à leurs forfaits que quand vous verrez leurs bandes ensanglantées marcher sur vous à travers les cadavres des patriotes ? …Non, nous avons dit : « Prévenez-les, ils égorgent les patriotes. Nous vous disons aujourd’hui : prévenez-les, ils vont vous égorger vous-mêmes ! »   

Avant même ces objurgations, le gouvernement du Directoire (Barras, Carnot, Letourneur, La Revellière et Reubell) avait cependant diligenté une enquête à Vitry pour faire les constatations sur la scène de crime et rechercher les assassins

Affaire de famille et d’héritage ?

Affaire politique/financière ?

Affaire d’État ?

   Le sous-sol de la commune est riche en calcaire et en gypse. Des carrières sont exploitées jusqu'au début du 20è siècle.

Transcription de l'acte ci-dessus

     L'an quatrième de la République Française une et indivisible le 3 floréal, vendredi 22 avril mil sept cent quatre vingt seize sur les onze du matin où nous Jean Croux, adjoint de l'agent municipal de la ville de Vitry sur Seine canton  de Villejuif département de la Seine établi par la loi du dix neuf vendémiaire dernier, lettre deux article douze pour rédiger les actes concernant l'état civil  des citoyens de cette commune a été remis  l'extrait d'un procès verbal en date d'hier deux floreal dressé par le juge de paix du canton de Villejuif, lequel extrai constate le décès de 1°  François Gaspard Philippe Petit du Petitval, citoyen domicilié en cette commune, rue de Seine N° 4 , âgé d'environ quarante huit ans

2°  Anne Marguerite Rodriguez veuve Donat, sa belle mère âgée d'environ cinquante cinq ans

3°  Margurite Rodriguez veuve Duchambon âgée d'environ quarante trois ans soeur de ladite veuve Donat

4°  Victoire Bianne Rodriguez fille âgée d'environ ans aussi soeur de la dite veuve Donat

5°  de Louise Linot ^égée d'environ vingt neuf ans femme de chambre de la veuve Donat

6°  de Gertrude fille âgée d'environ trente six ans femme de chambre de la femme Duchambon  tous décédés et morts violiamment dans la nuit premier au deux floréal du présent mois au domicile du citoyen Petitduval ci-dessus désignés, j'ai Jean Croux lecture faite dudit extrait par lequel il est dit que rien ne s'oppose  de ce que lesdits six  décédés ne soient inhumés  dans les formes ordinaires j'ai sur le champ précédé à ladite inhumation  en présence du citoyen jean Honoré lefevre pépiniériste âgé de cinquante cinq ans agent municipal de cette commune, de Pierre Bronillet menuisier âgé de quarante huit ans, de Pierre Chevalier journalier âgé de quarante deux ans, domiciliés tous deux dans cette commune, rue dernatal, de  Jean Francois Rondecourt, pépiniériste âgé& de cinquante ans demeurant en cette commune carrefour des Brettons, de jean Baptiste Joseph Bergni  écrivain de la commune âgé de cinquante quatre ans demeurant au greffe de cette commune . Ladite inhumation faite etc etc......

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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