Compezieres-Bardonnex

 

Suisse

 

1722

Haut gauche : Compezières

 

 

 

Bas gauche :

Bardonnex

Haut droit :

Croix de Rozon

 

 

 

Bas droit :

Landecy

      Cet acte,  hors de France, comme le pourrait être bien d'autres, provient d'une amie : Arlette Jungblut-Crouzet demeurant à la frontière

 Toute fois, avant, voyons un résumé de cette commune. 

Compezière-Bardonnex commune faisant partie du canton  de Genève.

     On trouve pour la première fois le nom de Bardonnex (sous la forme Bardonay) dans une bulle du Pape Eugène III, datée du 1er mars 1153 On y apprend que l'église de Bardonnex appartient au Prieuré de Saint-Jean-hors-les-murs (à Genève), lui-même dépendant de l'abbaye d'Ainay (près de Lyon)..

     Bardonnex perdit son église lors de l'occupation bernoise (1536-1567) et les Bardonnésiens dépendirent alors de la Paroisse de Compesières.

     Le 18 mars 1816, date de la signature du second traité de Turin, Compesières fit partie des communes cédées par les Royaumes de Sardaigne et de France à la République de Genève, afin de lui permettre de désenclaver son territoire pour entrer dans la Confédération helvétique.

Commune frontière, située au sud du canton, Bardonnex se présente comme un demi-cercle de villages où se succèdent d’Ouest en Est les localités de Bardonnex, de Compesières, de Landecy et de la Croix-de-Rozon. Si les suffixes locatifs en -y et en -ier (Cartigny, Veyrier)témoignent de l’installation de propriétaires romains, ceux en -ex(Bardonnex, Bernex) auraient été dénommés par les surnoms des possesseurs gaulois. Ainsi, Bardonnex qui est apparu sous la forme de Bardonacum, témoigne de l’installation lointaine d’un certain  Bardunus, alors que le nom de Compesières apparaît peu après celui de Bardonnex et désignerait une terre de la famille Compeys, celle de Landecy aurait été travaillée pour la première fois par un Romain païen du nom de Landicius. Quant à la Croix-de-Rozon, si la notion du premier mot est évidente, celle du second est plus difficile et Rozon pourrait venir dupatois : rodzo : rouge.

Des Celtes aux comtes de Genève, l’histoire de l’occupation du sol de Bardonnex est sensiblement la même que les autres communes, la première mention de Bardonnex date de 1153 et confirmée par un acte du 11 juin1170 dans lequel Anselme Winigers de Bardonnex et ses frères renoncent aux droits qu'ils avaient sur Wilhem, Jean et Guichard dit du Chable.

Entre la fin du XIV eme et le début du XV eme siècle, l'ordre construit, à côté de l'église, une maison-forte qui devient le chef-lieu de la commanderie du Genevois, dans la langue d'Auvergne.

Entre 1536 et 1567, le château sert de résidence au bailli bernois. Lors des guerres de la fin du xvie siècle entre le duché de Savoie, dirigé par Charles-Emmanuel Ier de Savoie, et Genève, Henri IV de France intervient pour protéger et sauvegarder le bâtiment, menacé de destruction par les belligérants.

C'est de cette époque que date le plafond héraldique de la salle des chevaliers qui contient 165 caissons peints de symboles religieux et héraldiques, répartis en 5 travées par les poutres maîtresses de la nef 

À partir de 1617, l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem reprend possession de la commanderie et,  jusqu'à

la Révolution française procède à plusieurs agrandissements de la maison forte et de l'église, les entourant notamment d'une enceinte bordée de tours rondes.  

     En 1792, lors de l'occupation des troupes françaises, la commanderie est transformée en bien national, ses tours ainsi que le clocher de l'église détruits. Toute mention de l'ordre (armes, symboles) est supprimée, le bâtiment devient une fabrique de salpêtre.

La commanderie est par la suite vendue à des particuliers, puis à la commune. Dès 1822, elle abrite la mairie, l'école et la cure. Si l'église est presque entièrement reconstruite en1834 et 1835, l'enceinte est par contre détruite au début du xxe siècle pour permettre la création d'une nouvelle école. Le château est encore rénové en 1954 et 1955, puis une nouvelle fois en 1971.

Le château est occupé par la mairie de la commune ainsi que par la cure de l'église attenante. Depuis 1955, la commune met à disposition une pièce du château pour le musée de l'ordre de Malte (ouvert uniquement sur rendez-vous)4, qui présente, entre autres, une croix peinte du xve siècle qui décorait la chapelle de Mouxy.

RAFFESTIN, Sven, « Bardonnex et la commanderie de Compesières »

 

 

Les armoiries 

     Les armoiries se lisent : Porte : de gueules à la croix de Malte d’argent.  

     La croix de Malte rappelle les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ou de Malte qui possédèrent, avant la révolution de 1792, la Commanderie de Compesières. Plusieurs croix à huit pointes, gravées dans la pierre  la croix de malte sont encore visibles dans cet antique château.

L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem

    En 1304, le délégué du Prieur d’Auvergne reçoit de l’évêque de Genève, Aymon du Quart, l’église de Compesières avec ses droits et ses dépendances. Si l’évêque se réservera le droit de nommer le titulaire et d’en contrôler le fonctionnement, il en abandonnera le revenu au frère. Alors que cette donation nous permet de connaître la configuration de la première église romane de Compesières, les fouilles entreprises en 1953-54 ont révélé en plus que le sanctuaire s’inspirait du célèbre cloître bénédictin de Cluny.

   En 1305, les hospitaliers sont établis sur la commune, l’établissement de Compesières n’est rien d'autre qu’un relai-hospice que l’on agrandit selon les besoins, jusqu’à ce que Compesières deviennent le siège de la commanderie en 1312. La construction de ce

vaste édifice carré avec sa tour à viret devait se poursuivre bien au-delà du 15e siècle. Soigneusement restauré, il offre encore des vestiges curieux de sa destination première. A ce propos et en regard du devoir  d’assistance de l’ordre, n’est-il pas singulier d’apprendre que le dernier commandeur de Compesières est décédé à Venise à la fin du 18e siècle, dans un état proche de l’indigence ?

Monuments       

      La commanderie de Compezieres (toponimie Gallo-Romaine) et le musée de l'Ordre de Malte sont inscrits comme bien culturel Suisse d'importance nationale A cette époque, l’église de Bardonnex avait été cédée aux chanoines de Saint-Victor par les comtes de Genève jusqu’à ce que l’empereur germanique Frédéric

      Barberousse    leur ordonnât de restituer à l’évêque les droits régaliens qui lui revenaient. Mais le Moyen Âge ne se résume pas à quelques différends territoriaux entre nobles et évêques, il est aussi une période d’un grand élan mystique où la chrétienté tente de reconquérir le tombeau du Christ.

    La première mention de la commanderie (alors simple église romane construite sur des fondations

fondations romaines et dédiée à saint Sylvestre) remonte à 1270, lorsque l'évêque de Genève Aymon de Cruseilles en fait don à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui y installe un hospice.

Cet acte de décès est très explicite (on ne connaissait certainement pas l'expression "Siamois" à cette époque
 Le dix neufviesme juillet mil sept cent vingt deux, la Jeanne BAUD, femme de Francois GUERIN, ayant souffert longtemps pour être enceinte de deux gemaux joints ensemble, n'ayant qu'un corps distingué par deux têtes dessus l'esthomac, deux épaules,  deux bras chacun bien formés, se regardant  l'un et l'autre, des cheveux.
 Un seul esthomac, deux coeurs, deux bas ventres,  fesses, jambes, cuisses et pieds, a leur terme.  Mort sur la mère pour avoir soufferte une  semaine, ayant été tourmentée de ces gemaux  extraordinaires, pour n'avoir pas eu des personnes expérimentées, pour tirer  ces deux créatures ensembles. Lesquelles j'ay  accordées au Sieur BERTHOLET, chirurgien pour   anatomie n'ayant pus être baptisés pour  la raison susdite, ainsy est.
 Signé : ROCH curé.

Quelles souffrances a dû endurer cette femme avant de mourir.

 
accueil                    
retour U à Z                    
page précédente      

page 1

     

page suivante