Charente-Maritime

Saint-Porchaire 17

       
         

1806

         

      Des vestiges d'époque gallo-romaine à proximité du château de la Rochecourbon laissent entrevoir la présence d'un castrum dès cette époque. Cependant, le faible nombre de vestiges et l'absence de documents écrits font que cette période de l'histoire communale reste encore méconnue.

  La Forêt de Romette, aujourd'hui connue sous le nom de Forêt de La Rochecourbon, est mentionnée dès 1077.
La paroisse est une seigneurie attestée dès le milieu du XIe siècle, époque qui voit la construction d'un premier château fort. Celui-ci est sans doute détruit  durant  les combats qui secouent la région durant la guerre de Cent Ans, La paroisse de Saint-Porchaire est pendant plusieurs siècles une possession des seigneurs anglo-gascons, alors maîtres d'une partie de la Saintonge.

     Ses habitants sont appelés les Saint-Porcherois et les Saint-Porcheroises[1]
  En 1326, le pape Jean XXII invite les différentes paroisses de la province ecclésiastique de Bordeaux à contribuer financièrement en vue de réduire une « hérésie ».
  La paroisse de « Sancti Porcharii », dans l'archiprêtré de Corme (aujourd'hui Corme-Royal) contribue à hauteur de 25 sols tournois[20].

  En 1475, la Saintonge redevient française. Le château - connu alors comme « château de Romette » - est la propriété du seigneur Jehan de La Tour, qui contribue à le fortifier. Le donjon date du XVe siècle.
  La forteresse devient plus tard la propriété d'une famille noble originaire de Touraine : les Courbon de La Rochecourbon-Blénac

  En 1672, un duel opposant le jeune Jacques de Courbon au grand bretteur François-Amanieu d’Albret de Miossans - célèbre pour avoir, entre autres faits d'armes, tué en combat singulier le mari de Madame de Sévigné - se solde par la mort de ce dernier près de Mirambeau. L'affaire fait grand bruit dans la province.
  Accusé de meurtre par Élizabeth de Pons, veuve de Monsieur de Miossans, Jacques de Courbon est incarcéré à la prison de la Conciergerie à Bordeaux en attendant son procès.
  Celui-ci est cependant cassé par le conseil du roi le 23 juillet, rendant à l'accusé son honneur.

  Saint-Porchaire est alors intégrée à l'élection de « Xaintes » (Saintes), et est abonnée à hauteur de 1680 livres au marquis de la Rochecourbon. Le mémoire de 1699 indique que la commune possède « Bled, bois et pascages » (sic)[21].

  En 1790, le village de Saint-Porchaire devient une commune dépendante du district de Saintes.
L'année suivante, Pierre Depain, curé de Saint-Porchaire depuis 1787, refuse de prêter serment et est de ce fait considéré comme réfractaire. Emprisonné, il parvient à s'enfuir en Espagne, d'où il revient en 1797[22].

  A la veille de la terreur, alors que plus que jamais la République semble en danger, les autorités du département nouvellement constitué ordonnent de réquisitionner les pièces d'artillerie présentes au château de la Rochecourbon. Une missive datée du 6 avril 1793 indique ainsi :

  «Le conseil général du département de la Charente-Inférieure, instruit qu'il y a dans le ci-devant château de la Rochecorbon (sic), situé dans la paroisse de Saint-Porchaire, des effets d'artillerie qui peuvent être utiles à la République (...) arrête que le citoyen Tourneur, membre du conseil d'administration, se transportera sur le champ, en qualité de commissaire, au dit-lieu de Saint-Porchaire, pour faire dans le ci-devant château et autres lieux circonvoisins toutes visites et perquisitions qu'il jugera convenable]

  Cependant, le marquis de La Rochecourbon n'ayant pas choisi d'émigrer, le château n'est pas vendu comme bien national.

  Sous la terreur, la commune est tenue de fournir deux charrettes destinées au transport des prêtres réfractaires

  Le 12 octobre 1822, un loup sème la terreur à Saint-Porchaire et dans plusieurs villages alentours. L'animal est tout d'abord signalé dans la commune voisine de Saint-Thomas-du-Bois où il dévore plusieurs brebis, avant de se retourner contre les bergers venus porter secours à leur troupeau. Trois personnes sont grièvement blessées.
Plus tard dans la journée, il porte ses pas dans la commune de Saint-Sulpice-d'Arnoult, où il continue ses ravages. A la nuit tombante, un dénommé Barraud le rencontre sur la route de Pont-l'Abbé, dans la commune de Saint-Porchaire.   Monté sur sa mule, il tente d'effraye. Le loup l'attaque et lui dévore une partie du visage, avant de prendre la fuite.L'animal est tué le lendemain non loin de Sablonceaux.

       Trois personnes succombent à leurs blessures dans les jours suivants.  Au XVème siècle, La Roche Courbon était un austère château fort établi dans une forêt. Au XVII ème,  Jean-Louis de Courbon le transforme en une majestueuse demeure. 

   Situé sur la commune de Saint-Porchaire, à 16 km au nord de Saintes, ce château remonte au 15e siècle, bien qu'il fut grandement modifié au 17e. On doit sa construction à Jehan II de Latour en 1475, qui voulait un château défensif.

Armes de Larochecourbon-Blenac

Il fut donc érigé au milieu des marais, en forme de triangle. Le nom de La Roche Courbon apparaît pour la première fois au 17e. Jean-Louis de Courbon, alors propriétaire du  château, le  transforme et l'entoure de magnifiques jardins à la française. Il fait percer de hautes fenêtres, crée une galerie en avancée sur des arcs, fait ajouter un escalier en fer à cheval pour accéder aux jardins...

  Il faudra attendre le 18e siècle et Sophie-Jacques de Courbon Blenac pour que de nouvelles améliorations soient encore ajoutées au château (escalier de pierres desservant les étages et grilles en fer forgé armoriées dans les jardins).
Puis il tombe dans l'oubli.  Mais en 1908, Pierre Loti publiait dans le Figaro un appel au secours pour sauver celui qu'il appelait "Le Château de la Belle au Bois Dormant". Un de ses amis, Paul Chenereau, acheta ce dernier en 1920 et utilisa toute sa fortune pour redonner vie à cette superbe bâtisse, ajoutant une décoration d'inspiration typiquement charentaise (faïences de Saintes, de La Rochelle, d'Aunis; maie, table en chêne, vaisseliers...).
Aujourd'hui, les actuels propriétaires du château sont les enfant de Paul Chenereau. Ils entretiennent avec soin leur patrimoine, mais doivent faire face aux problèmes engendrés par les marais alentours qui détruisent régulièrement les jardins. Il faut donc utiliser des pilotis couverts par un plancher afin de stabiliser  les  maçonneries,  les

 jardins,   les arbres et autres plantations .  Un merveilleux jardin lui est adjoint prolongé d'un bassin et d'un monumental escalier d'eau.   Cette petite histoire de Saint-Porchaire pour en arriver à ce contrat de mariage, qui s'il n'est pas extraordinaire est assez significatif quant à l'amitié ou peut-être l'amour qui a réuni les deux êtres. Je ne vous ferai pas une transcription intégrale qui serait trop fastidieuse à lire mais un résumé des  donations que fait le futur à sa future. (3E91 art 377)

Aujourd'hui 11 février 1806 pardevant nous Antoine Mellet notaire public demeurant aux Essarts canton de Saint-Porchaire furent présents Pierre TRAIN, aveugle agé de quarante cinq ans natif de la commune de Saint-Georges des Coteaux demeurant au village

de Saint-Thomas commune de Saint-Vivier la Sainte, veuf, sans enfant en second mariage de Marguerite LIZET, fils de vivant¨Pierre TRAIN et de feue Marguerite Gombaud d'une part et Marie (sans patronyme) âgée de 28 ans fille de père et mère inconnus. Témoins Joseph TRAIN pour le futur et Marie Poitevin, amie de la future.En faveur duquel mariage les futurs se sont promis etc.....

      En la même faveur ledit futur a déclaré prendre et recevoir ladite future laquelle dit n'avoir aucun biens que sa personne seulement, Et luydit futur déclare se constituer en dot dudit futur mariage (c'est là que le contrat devient intéressant pour ce qu'il lègue à son épouse en cas qu'elle lui survive. Il voulait vraiment la mettre à l'abri du besoin, en remerciement de prendre un aveugle pour mari ?????? très certainement, attendu la différence d'âge).

Les biens meubles et immeubles à lui  reçu du décès de de laditte Combaud sa mère et ceux qu'il peut s'être acquis du depuis en quel lieux et endroits que le tout  puisse être  de consister et quiceluy futur evallue savoir ses immeubles la somme de deux cent francs et ses meubles à la somme de trente francs.

En la susdite faveur du futur mariage le futur a déclaré volontairement faire à ladite future portant quelle le survive don et donation entre vifs en la meilleure forme qu'elle puisse valoir. Ce accepté par ladite future de l'usufruit et jouissance d'une moitié de tous ses biens meubles et immeubles présents et à venir, qui se trouveront lui appartenir au décès de luy dit futur, elle pourra jouir de tous les biens meubles et immeubles sa vie durant en usufruit sans être tenue donner caution pour ledit usufruit.  En présence de Pierre Clertaud cultivateur, de Jean Rabin aussi cultivateur.

      Toujours en faveur dudit mariage ledit futur déclare faire don et donation à ladite future aussy en cas qu'elle lui survive : Vinht et un décalitres quatre vingt quatre centilitre de blé froment mesure de Taillebourg avec trois mil huit cent trente neuf stères de fagots bon bois et même nombre de fagots fouragers., et deux hectolitres de vin rouge  le tout annuellement et pendant le vivant de ladite future. Laquelle pension viagère ledit futur évalue  l'année commune la somme de soixante francs.

     L'aimait-elle vraiment ? L'a-t-elle épousé uniquement pour la dote ? Lui, a-t-il voulu la remercier des années qu'ils vont passer ensemble et elle à s'occuper d'un aveugle ??????? A_t_il vécu longtemps après ce mariage ? Il serait intéressant de rechercher son décès à lui, si tant est qu'il soit décédé à Saint-Porchaire ou dans l'une ou l'autre des communes citées.

 

 

                       
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