Ille-et-Vilaine (35)

Le Pertre

Cette paroisse des marches de Bretagne est créée par essartage de la forêt-frontière qui séparait la Bretagne du Bas-Maine. C'est dans cette forêt qu'aimait flâner la marquise de Sévigné.

            La commune est la plus orientale d'Ille-et-Vilaine et de la région Bretagne.

            Le Pertre semble évoquer la pierre. Le territoire du Pertre est occupé dès le XIème siècle par un prieuré dépendant de l'Abbaye de Saint-Jouin-de-Marne en Poitou.  En 1790, le recteur, M. Després, jouissait du presbytère et de son pourpris, contenant 5 journaux de terre, et estimé 150 livres ; d'une portion des grosses dîmes

anciennes valant 1 000 livres, et des dîmes novales montant à 300 livres. C'était donc un revenu annuel de 1 450 livres dont il fallait déduire les charges, consistant surtout en l'entretien de deux vicaires (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, La paroisse du Pertre qui dépendait autrefois de l'ancien évêché de Rennes et de la châtellenie du Désert a été ruinée par les Anglais en 1442. Au Moyen Age, la seigneurie du Pertre forme une châtellenie avec une motte et un droit de haute justice qui relève de la baronnie de Vitré. On rencontre les appellations suivantes :Pertum (au XIème siècle), Pertrum (au XIIème siècle), ecclesia de Pertro (en 1516). Nous n'avons qu'un mot à dire de la châtellenie du Pertre. Le vieil historien Le Baud raconte même dans ses Chroniques de Vitré qu'un baron de Vitré ayant été fait prisonnier par le comte de Laval, avait dû, pour recouvrer sa liberté, céder à son puissant voisin la moitié du territoire du Pertre. Le Pertre se trouva entièrement entre les mains du sire de Vitré et forma dès lors une  Cette châtellenie du Pertre comprenait les paroisses du Pertre et de Bréal-sous-Vitré et la trève de Mondevert. Trois hautes justices relevaient de sa propre juridiction : la seigneurie de la Marche au Pertre et les prieurés du Pertre et de Bréal

Au xie siècle, la localité est attestée sous la forme Pertum1. Au siècle suivant, on trouve Pertrum1. En 1516, on a reporté Ecclesia de Pertra et Ecclesia de Pertro2.
La date de création du Pertre est inconnue. Cependant, on peut avec certitude considérer que le village a été créé avant l'an mil. Cette estimation se base sur le procès entre les moines de l'abbaye Saint-Serge d'Angerset les moines de l'abbaye Saint-Jouin de Marnes en Poitou qui s'est déroulé de 1082 à 1093
Durant ce procès, l'avocat Juhel, fils de Godefroy et avocat des moines de Saint-Jouan, indique que « le Pertre avait été dans le principe une abbaye construite par le roi Clovis en l'honneur de saint Martin de Vertou ». Saint Martin ayant vécu au viie siècle, le terme Clovis fait référence à Clovis II.
Selon un aveu de 1475 le seigneur de Gazon « noble escuyer Robert Busson, (...) » possédait un fief qui s'étendait en Brielles, Gennes et Le Pertre.
 

Le chemin des saulniers (emprunté par les faux-sauniers pratiquant la contrebande du sel entre la Bretagne et le Maine, pays de gabelle est d'origine ancienne, c'est probablement une ancienne voie romaine ; son tracé se lit encore très bien sur une carte, La colonne ou canton d'Argentré, des chouans membres de la division de Vitré de l'Armée catholique et royale de Rennes et de Fougères, eut pour chef Toussaint du Breil de Pontbriand, secondé par Louis Hubert. Elle était divisée en plusieurs compagnies dont : celle du Pertre (capitaine : Jean Plâtier, dit Briseville,          Le 4 août 1793, le district de Vitré évalue à 600 le nombre des « brigands » rassemblés en forêt du Pertre et rapporte « qu'ils espèrent être bientôt trois mille et qu'il paraît que cette bande a des relations avec les brigands de la Vendée ».

            Dans un rapport daté du 9 décembre 1793, les autorités d'Ernée écrivent que des paysans d'Argentré, Le Pertre, etc avaient « porté leurs grain aux insurgés pendant leur séjour à Laval ».

La forêt du Pertre constitua un des refuges préférés des Chouans, que les autorités révolutionnaires s'évertuèrent à neutraliser en y aménageant de larges brisées et en éclaircissant les taillis. Dans la campagne avoisinante, on obligea les paysans à couper les arbrisseaux des talus, qui protégeaient si bien ceux qui tendaient des embuscades. Dans l'espoir de neutraliser la rébellion, on vida les communes des alentours, obligeant leurs habitants à se réfugier à Vitré, qui fut comme leur prison. Le prince de Talmont, commandant en chef de la cavalerie vendéenne, y fit halte quelques jours en décembre 1793 alors qu'il était en fuite se dirigeant vers la Normandie

Dans la tradition « Les paysans de la commune du Pertre se lèvent vers minuit, dans la nuit du trente avril au premier mai, pour aller répandre du sel sur les échaliers de leurs prairies afin d'empêcher les sorciers de prendre leur beurre ».

 L'église Saint-Martin-de-Vertou 

l'église Saint-Martin-de-Vertou (1863-1873) se situe au centre du village. De la place de l'église, partent toutes les routes menant aux villages environnants.

            Saint Martin, abbé de Vertou, a été de tout temps le patron du Pertre.; derrière le chanceau était une vieille chapelle appelée le Choeur des Moines, et prohibitive vraisemblablement au prieuré du Pertre ; on y voyait de grosses colonnes historiées et l'on disait qu'elle datait du Xème siècle. Toute cette antique portion de l'édifice fut détruite en 1829, L'église, agrandie fut solennellement bénite, le 24 mai 1835, par Mgr de Lesquen,

Plusieurs fondations existaient en cette église, notamment celles de Saint-Michel, — de la Fouscherie, fondée en 1484 par James Jousselin et valant 100 livres de rente en 1790, — et celle de la confrérie du Rosaire, dont les messes furent fondées en 1664 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 83). Cette église vient elle-même de disparaître ; elle a été remplacée par un remarquable édifice de style ogival primitif, composé de trois nefs et d'une abside polygonale ; La tour est particulièrement distinguée par son élégance ; sa flèche de pierre ajourée, flanquée de huit clochetons, produit un excellent effet  La nef et la chapelle "Chœur des Moines" sont démolies en

1829. La nef actuelle, date de 1863 ; 

La première pierre de l'actuelle église a été bénite le 8 juin 1863 par M. Vilais, curé-doyen d'Argentré-du-Plessis  Le clocher de l'église culminait à 83 mètres fin 1920

 La légende dit que trente-neuf clochers sont visibles par beau temps du sommet de l'église, et il a été prouvé qu'effectivement trente-sept clochers étaient visibles au début du xxe siècle.

la chapelle Saint-Joseph (vers 1870), située au lieu-dit Les Drubles. Cette chapelle, reconstruite à la suite d’un vœu, remplace une ancienne chapelle du XVIème siècle. Elle est restaurée en 1980. Macé Rubin, prieur de Pont-Remy et subcuré du Pertre, fit bâtir au XVIème siècle « une belle chapelle il établit aussi un cimetière autour de l'édifice. Il fit aussi bâtir auprès du sanctuaire une maison pour servir d'habitation au chapelain, et il y joignit quatre pièces de terre labourable et trois prairies. Outre cela, il assura encore 10 livres de rente au chapelain, Enfin, l'année suivante, ce bon prêtre augmenta encore sa fondation d'une quatrième messe hebdomadaire, le lundi, en l'honneur de sainte Barbe. Tout cela reçut l'approbation épiscopale le 1er mai 1539 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 83). En 1790, la chapellenie des Drubles valait 225 livres de rente pour quatre messes par semaine ;. La chapelle des Drubles vient d'être reconstruite, en l'honneur de saint Joseph, par les paroissiens, à la suite d'un voeu fait pendant la guerre de 1870. C'est une jolie construction de style roman,

            Le Pertre se trouve pour la première fois mentionné dans une pièce relative à des faits qui eurent lieu dans les douze années comprises de l'an 1082 à 1094 la pièce rapporte les principaux incidents d'un long et curieux procès dans lequel les moines de Saint-Jouin, du chef de leur prieuré du Pertre, revendiquaient contre l'abbaye de Saint-Serge d'Angers la possession de l'église de Bréal­sous-Vitré rappelons seulement que le principal argument des moines de Saint-Jouin c'était la haute antiquité du Pertre. « Le Pertre, disaient-ils, avait été dans le principe une abbaye construite par le roi Clovis en l'honneur de saint Martin de Vertou ». Comme saint Martin de Vertou est mort dans le VIIème siècle, il ne se pouvait agir ici de Clovis Ier, mort en 511, mais seulement de Clovis II, successeur de Dagobert Ier, et qui régna de 638 à 658. mais le seul fait d'articuler une telle prétention, prouve au moins que le prieuré du Pertre passait alors pour être fort ancien ; et l'on ne se hasarde guères en lui donnant dès cette époque un siècle d'existence, ce qui le ferait remonter à la fin du Xème siècle, des conflits commençaient par des procès et allaient souvent jusqu'aux voies de fait. Vers la fin du XIIème siècle, entre autres, la situation était devenue à cet égard si troublée et si fâcheuse, que de part et d'autre on éprouva le besoin d'y mettre fin par une transaction précise

la chapelle Saint-Léonard (XVI-XVII-XIXème siècle). Cette chapelle est agrandie au XVIIIème siècle et remaniée au XIXème siècle. On y trouve de nombreux ex-voto. Saint-Léonard est situé près du manoir de la Marche, possédé pendant plusieurs siècles par les sires d'Espinay. Cette chapelle était jadis fondée de messes ; 

le château de Belair (1910-1920), construit par Jacques et Henri Mellet entre 1870 et 1910. L’ancien manoir de Belair était à la famille Legge en 1762. CXette famille entreprend en 1870 la construction d’un château. On y trouve une chapelle privative ; C est avant tout une habitation familiale. Il a été construit en deux fois, à la demande de Louis de Legge, en 1870, puis agrandi par Paul en 1910   qui  a triplé la surface du château », raconte Eric de Legge, qui revient régulièrement dans la demeure ancestrale. Aujourd’hui, ses parents, dont le sénateur-maire du Pertre Dominique de Legge, vivent ici au quotidien. « L’ensemble se veut Louis XIII, dans le style du début du XVIIe siècle. Mais c’est avant tout une architecture fantasmée, un mélange de styles avec tous les éléments qui doivent être dans un château. » des portraits caricaturés d’hommes politiques de l’époque cachés dans la chapelle qui se couvre d’une pluie colorée lorsque le soleil passe à travers les vitraux, des meubles dessinés sur mesure pour ce château. Ou encore des marguerites sculptées dans la bibliothèque

  Un parc de sept hectares et son jardin à la française, une chapelle d’aspect gothique, une montée d’escalier imposante…

  2 moulins à vent dont celui de la Marche, et celui des Drubles (pas trouvé de photos)

 

 

Pierre Coué natif du Pertre estant allé dimanche de la

Sainte trinité a l’asemblee a Brielle. Il y a eu une grande querelle

Où il se trouva et y fut frappé d’un coup d’épée au  ……… du

Duquel coup il tomba et fut porte en querlque maison du bourg

Dudit Brielle où je fus confessé en jour et le lendemain communié

Et son corps traité par chyrinogi… et le lendemain lundy après midy

Il trepassa et le mardy son corps fut …………. Et après  ensepulturé

Audit Brielle le dix huitieme jour de juin mil six cent soixante et

Neuf  tout ce que dessus rapporte pour tray !!! au pertre

 

Louis Lespy aagé de vingt six ans a esté tué par

Assassinat le dimanche treizieme jour de jjuillet et aisté

……… vicaoire soubsigné (en présence de Jean Morel, Jacques

Babillard  François Champheuilli

Cet acte a eu lieu la même  année que ci-dessus

           

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