Haute-Saône (70)

Champlitte (suite)

Récits : Les premiers atteints par cette redoutable année sont les pauvres, plus de 10 morts parmi eux. En particulier entre novembre et décembre 1709. Les inhumations sont prises en compte par la communauté (gratis pro deo). Parmi ceux-ci le jeune Pagand : 15 ans ;  un pauvre mendiant : 59 ans ; un pauvre manouvrier mendiant son pain . Philibert et Jean Boussot, manouvriers, pauvres mendiants, meurent à quelques jours d'intervalle.   C'est dans ces conditions dramatiques que naissent deux confréries, celle de Saint Roch au Prêlot et celle de la Croix à Champlitte. Les confrères sont issus de tous

les milieux sociaux et sont invités à visiter et aider les pauvres de la communauté, les accompagner dans leurs derniers instants mais aussi

jusqu'à la tombe.

      On ne voit jamais les visages des confrères de la Croix qui sont recouverts d'une sorte de sac.  Ils participent aux inhumations de pauvres mendiants.

      Mais il n'y avait pas que les grandes intempéries pour effrayer les paysans de l'époque et les autres.

  Perte de bétail en 1727

    Il arriva une mortalité de bétail rouge, boeufs et vaches, qui toucha tout le pays. On regardait comme un coup de bonheur à celui qui de seize, en échappait deux dans son écurie ;  c'était comme une peste du bétail, quelque remède dont on se servait, il n'y en avait aucun qui réussissait. Cela paraissait les prendre à la tête : on voyait à leurs yeux couler comme une eau continuelles, les bêtes mourraient très rapidement, quelques unes prenaient la maladie le matin et mouraient le soir.   

   le beurre qui était de haut prix venait des montagnes où les bêtes n'avaient pas été affligées.Phénomène exceptionnel 1727    En cette année 1727, il arriva, le 18 octobre, une chose assez surprenante. Qu'est-il paru entre sept et huit heures du soir, particulièrement du coté du septentrion (nord) et qui tenait jusqu'au couchant? Une nuée d'étincelles de feu dansait et s'élevait comme si c'était un feu ordinaire, les uns disaient que c'était une ville proche qui brûlait, les autres que c'était un magasin de poudre dans lequel le feu avait pris ; comme on n'apprit aucune nouvelle de tout ceci on a cru que c'était un phénomène de nature et que le tout était incompréhensible. Cela arriva deux ou trois fois mais pas si abondant en clarté ni en feu comme au premier.  

Ce phénomène a été aussi aperçu dans l'Yonne même date, même heure, à Epineau les Voves

 

Tremblement de terre et inondation 1734

   Le 6 juin 1734, jour de dimanche, sur les six heures du matin, pendant la messe, on a ressenti un tremblement de terre qui a duré environ trois à quatre minutes. Il a été précédé d'une fumée très épaisse qui a duré pendant plus de quinze jours. Le soleil et la lune étaient obscurcis et fort rouges le soir et le matin; cela jeta l'épouvante dans tout le peuple.

    Il y eut un débordement d'eau effroyable qui arriva le 6 juillet de cette même aznnée, il fit un désordre épouvantable. A Champlitte, l'eau renversa le pont d'en bas et elle allait dans les propriétés des pères Augustins et dans leur église, même jusqu'au marche pied du

maître autel, ainsi elle fit beaucoup de désastre au faubourg. Elle failli perdre beaucoup de personnes quand elle renversa le pont. Celles-ci venaient de se retirer pour voir passer un bois que l'eau emmenanit. Un enfant qui était resté sur le pont fut perdu. On le retrouva peu de temps après. Il n'y avait personne qui ne disait avoir vu une crue d'eau aussi forte. Les foins furent perdus.

              En ce qui concerne ce qui suit, je ne sais si cela émane des BMS de Champlitte mais cela fait partie de ce que mon amie m'a transmis je vous le transmet donc. Ces catastrophes naturelles marquent beaucoup les mentalités, elle compromettent aussi le fragile équilibre du milieu rural. Alors il ne faut pas s'étonner que les plus humbles aient envie de se rendre sur les propriétés du seigneur en quête de quelque nourriture.

      Il y a beaucoup de pauvres en particulier parmi les femmes seules. En 1716 la veuve Bouchard ne possède plus rien, sans son fils elle ne pourrait subsister. La veuve Cholley est réduite à la mendicité et la veuve Truchot est dans la plus grande des misères.

      Il y a aussi les passages réguliers des troupes du roi à Champlitte avec des contributions qui dépassent les moyens très restreints. En 1719, 5 compagnies de la milice passent pendant plusieurs mois. C'est l'aubergiste Paul Humbert qui les nourrit et on connaît les plats qui leur sont servis alors que tant de gens meurent de faim : oeufs en omelettes, à l'oseille, tripes, carpe en ragoût ou au four, salmis de bécasse l'accommodage d'un brochet et de la soupe maigre.

       Mais il faut aussi faire de longs charrois à la demande de l'intendant. le 27 octobre 1718, il faut aller à Gilley chercher de la paille destinée au régiment de passage, le 7 février 1720, les hommes de Champlitte doivent aller à Belfort chercher des munitions avec 7 chariots. En 1723 deux compagnies de cavaliers sont en quartiers à Champlitte. Tous ces passages de troupes coûtent cher alors que la ville doit se reconstruire.

      Et ensuite il y a aussi les visites exceptionnelles comme le 27 octobre 1718, le grand maitre et le père provincial viennent visiter la communauté des Augustins. Il faut les accueillir dignement, comme le grand maitre des Eaux et Forêts et son épouse.

 
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