Saône-et-Loire (71) 1700 - 1749 |
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Colombier-en-Brionnais
Ref : BMS 1703/1743 E dépôt 109 |
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Le fort de l'hyvert se prit la veille des Roys 5.
janvier par une vigoureuse et epouvantable bize et par une cruelle gelée qui dura le reste du mois : le froid fut si rude et si terrible que les noyers, les chataigners, les cerisiers, et quantité d'autres arbres moururent, mais le plus grand mal fut que les froments et les seigles gelerent en terre et se perdirent entierem[ent] ce qui causa cette chere année, et cette chereté de grains quj n'a guere euë de semblables, car la famine fut sj grande |
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que l'on fut contraint
de manger pendant long temps du painde
fougere et de gland, et que la cinquieme partie du peuple (et même
davantage) mourut de faim, surtout les petits enfants. Enfin l'on ne peut se ressouvenir d'un sj triste temps que lon ne tremble, et que cheveux n'en herissent, sur tout quand l'on se remet devant les yeux, comme la faim avoit defiguré le visage des pauvres et meme de quantite de personnes commodes et aisées qui par malheur de se trouverent point de grain : ceux quj souffroient faim etoient noirs, hideux et epouvantables et jettoaient des cris quj faisoient compassion, meme souvent ils tomboient morts marchants par les chemins : le froment vallu jusqu'a 10. lt le boisseau, le seigle 7. lt 10 S et le vin se trouva encore sj [rare]? que le meilleur marché etoit 100 lt la botte; les meilleures maisons n'avoient que du cidre p[our] leur boisson, et il y eut des prestres qui furent contraints de s'abstenir de dire la messe faute de vin. Dans la parr[oiss]e de collombier qui est de 200. communiants ou environ, on y fit depuis paques Jusqu'a la St. martin soixante et douze enterrements les deux tiers d'enfants.que les cheveux n'en herissent, Sur tout quand l'on Se remet devant les yeux, comme la faim avait defiguré le visage des pauvres quj etaient hideux et epouvantables a voir, quj Jettaient sans cesse des cris dignes de compassion, et quj tombaient Souvent mort par les chemins Dans la paroisse (mot abrégé) de collombier qui est de 200 communiants tout au plus, on y fit depuis paques Jusqu'a la S. martin 72 enterrements, Les deux tiers de petits enfans |
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Le quinze juin mil sept cent quatre vingt six une Grèle lancée par un orage violent et pandant près d'une demie heure ayant détruit / presque / toute esperance de recolte dans la paroisse de Laive au point que suivant les procès verbaux deposés au gref de la justice il n'y avait pas une seule feillette de vin à recolter sur toute l'étendue de la paroisse que la totalité de la récolte des grains etaient aneantie à Viel moulin et les deux tiers tant a Laive qu'a Sermaize le Sieur Curé ayant mit,par un memoire, sous les yeux du controlleur les ravages de cette grèlle et sous ceux de nos seigneurs les elus généraux de la province par une requête il a été accordé pour secourir cette paroisse quinze cent livres de la part du gouvernement et dix neuf cent livres de la part de nos seigneurs les elus généraux Les deux sommes formant celle de trois mil quatre cents livres ont été distribuées les 9 et 10 Xbre de laditte année par ledit sieur curé dans le même tems eu egard a la même Grèle Mr maréchal duc de Biron seigneur de Rufé* a quitté tout les sens* et rentes le prix de sa ferme à condition que le fermier quitterait les s[?] amodiateurs a fait distribuer pour quinze cent livres de bled de semence aux pauvres cultivateurs et a ses pauvres Vassaux pour leurs subsistance du grain Mêlé pour la somme de six mil livres Gabriot chirugien de Laive, L Etienne vic. de Laives Charles curé Bataillard |
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