Yonne (89)

Chevannes

1654

Le nom "latin "de Chevannes ( Cavannas ) apparaît dès le XIè siècle dans les manuscrits qui répertorient les domaines des grandes abbayes auxerroises

Ce nom évoque des cabanes, habitat en bois des serfs dépendant de l'abbaye.

Entre 1500 et 1550, le produit agricole de la région Bourgogne augmente de moitié, les toits de chaume sont remplacés partout par des toits de tuiles , les

meubles ouvragés se répandent chez les laboureurs, le beau linge de maison remplit les armoires.

La salamandre , animal mythique inspiré du dragon immortel, a été choisie par François 1er comme emblème personnel du monarque et constitue l'élément central de ses armoiries. urmontée de la couronne royale , sur un fond de flamèches qui rappellent que cet animal est censé renaître de ses cendres , la salamandre est représentée dans tous les châteaux du roi .

S

         En 1525, les habitants de Chevannes, petit b opeuple d'un millier d'âmes, mettent en chantier la construction de leur nouvelle église de type gothique tardif

Elle inscrit de façon forte l'édifice dans la dynamique de cette première moitié du XVIè siècle où la France en général et la Bourgogne en particulier connaissent une "Renaissance " brillante après les troubles du XVè siècle ainsi que la construction du manoir de Ribourdin, la rénovation du château de FontaineMadame.

Au matin du 24 Février de la même année, la bataille de Pavie est perdue ,  "toute la fleur de la chevalerie de France est prise ou morte" , le roi François 1er est prisonnier

 de Charles Quint.Vingt ans plus tard, en 1545, François 1er a rétabli sa puissance, la France est prospère, et les Chevannais ont achevé l'édification de leur église. Pour affirmer leur attachement à la personne du roi, les Chevannais font sculpter sur la façade Nord de leur église une salamandre que l'on peut encore bien voir

 

en dépit des outrages du temps.

 Le village se peuple lentement et s'entoure de remparts aux XIIIè et XIVè siècles, remparts détruits au XVIIIè siècle, dont le souvenir demeure toutefois par le nom de rues  du bourg , rue Porte d'en Haut , rue Porte d'en Bas , chemin des Remparts

,Dans son livre " Histoire de la prise d'Auxerre par les huguenots" , l'abbé Jean Lebeuf indique que le jeudi 9 Octobre 1561, un affrontement entre catholiques et protestants fit de nombreux

morts , et que les huguenots , fort minoritaires , furent bannis d'Auxerre et se réfugièrent à Chevannes.

Soutenus peu après par les troupes de François d'Andelot, seigneur de Tanlay, fief

protestant, ils pillèrent des bourgs voisins en représailles, la compagnie du Maréchal de Saint André alla piller le château d'Avigneau , possession de Marafin de Guerchy, seigneur huguenot

Le seigneur de la Mothe, son proche voisin, catholique , en profita pour dérober châlits , portes et fenêtres de ce château ...

Ce contexte de haines réciproques se renforce en Septembre 1567 lorsque le capitaine La Borde, seigneur de Serein, à la tête de cinquante compagnons, force la porte d'Egleny et pénètre dans Auxerre.

Après plusieurs déprédations, les protestants tentent de

détruire l'église Saint Pierre, puis se contentent de prendre les cloches..Marafin de Guerchy, seigneur d'Avigneau, fera fondre les cloches et emportera le métal fondu en son château.

Le capitaine La Borde , seigneur de Serein , se proclama gouverneur d'Auxerre.

Informé de ses exactions, le prince de Condé, chef du parti protestant , le remplaça par son voisin Antoine Marafin de Guerchy, seigneur d'Avigneau, qui gouverna plus paisiblement Auxerre jusqu'à la reconquête par le parti catholique.

.         Jusque vers la fin du XIXè siècle et sa destruction par le phylloxera , la vigne occupe une portion importante de l'espace rural, comme en témoignent les actes d'expropriation des années 1870 lors de la construction de la ligne de chemin de fer d'Auxerre à Gien.

          En ce qui concerne l'église, selon la coutume féodale, les nefs ont été construites par les habitants, et le chœur et le sanctuaire

plus élégant mais moins élevé aux,  frais des Seigneurs du château de Baulche, seigneurs principaux de Chevannes. Leurs armoiries sont toujours visibles, sculptées sur la balustrade de pierre du haut de la tour.

         C’est un grand édifice à trois nefs et sept travées du XVIe siècle, qui a beaucoup souffert des guerres de religion et a été restauré ensuite. Le grand portail est superbe. Placé entre deux contreforts, divisé par un trumeau à deux battants, surmonté d’une galerie à balustres, portant la salamandre de François 1er, puis d’un pignon      

en retrait, il est flanqué du clocher qui était fortifié.   

Un écusson avec un chevron et deux lions, sur un pilier de droite vers l’entrée du chœur, rappelle encore la présence des seigneurs de Baulche , très puissants dès le XIIIe s.  A côté de l’autel de la Vierge, une petite chapelle, servant de sacristie aujourd’hui, a été élevée par les seigneurs du château de la Mothe qui y furent inhumés jusqu’au XVIIIe s. Les seigneurs de Ribourdin avaient leur chapelle à l’actuel autel Saint-Joseph, et une porte aujourd’hui murée leur permettait de venir directement de leur château

    Les seigneurs de Fontaine-Madame disposaient de la chapelle Renaissance située dans le bas-côté sud. Construite en 1550 comme l’indique une date gravée dans la pierre.

          Cette belle chapelle ornée de caissons fut bâtie aux frais d’un assassin d’un seigneur de Fontaine-Madame. Les propriétaires de ce château y étaient inhumés, un caveau règne sous cette chapelle

    Le capitaine protestant Jean de la Borde , seigneur de Serein, s’empara de l’église et y installa le culte réformé. Il commis de grands dégâts, faisant détruire les sculptures et brisant les cloches. 

          Les tables des dix commandements gravés dans la chapelle de 1550 sont peut-être un reste de cette occupation protestante. Sur le seuil de l’église, on distingue toujours la pierre tombale de Chrétien d’Armand de Châteauvieux, seigneur de Fontaine-Madame et celle plus petite mais aussi mutilée d’un de Railly , propriétaire de la Mothe

        Au XIXe s. il y avait tant de monde aux offices qu’on avait ouvert des baies grillées sur le sanctuaire ; elles sont aujourd’hui murée

 

A cette commune de Chevannes j'ajouterai le hameau de Serein

    Le Serein est une rivière française qui coule dans les départements de la Côte-d'Or et de l'Yonne. C'est un affluent de      

 

l'Yonne en rive droite, donc un sous-affluent de la Seine.

    Son ancienne orthographe « Serain » est citée par Waast-Barthélemy Henry, prêtre et historien né à Seignelay,

    Le Serein prend sa source dans l'Auxois sur la commune de Beurey Beauguay, et se jette sur la rive droite de l'Yonne à Bonnard, au sud de Joigny.

    Par sa longueur de 188,2 kilomètres1, le Serein est la 31e rivière de France et représente un affluent de l'Yonne.

Son cours se situe constamment en Bourgogne, et traverse, entre autres, les communes de Précy-sous-ThilGuillonl'Isle-sur-SereinChablisPontignyNoyers, Chevannes

 

Bénédiction de la chapelle Saint-Didier de Serein .dont je n'ai rien retrouvé

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