Yonne (89)

 

Auxerre  Saint-Amâtre

 

Voici de nouveau Auxerre sur la sellette. C’est le quartier Saint-Amâtre qui est le témoin de ce qui va suivre

     Oh ce n’est pas un acte insolite car ce qui va suivre n’a rien d’insolite. C’est une triste réalité, peut être de la pauvreté, de la folie ou autre.  C’est d’un infanticide que je veux vous parler.

    Je tairai les noms, les lieux afin que si des descendants (et puis non il n’y a pas eu de descendants) car les 3 enfants sont morts jeunes donc sans descendance eux-mêmes.

    Cela se passe à Auxerre pour l’exécution de la peine : place Saint-Amâtre où l’exécuteur des hautes œuvres officiait.

    Malheureusement je ne peux, n’étant pas sur place me rendre aux AD afin de consulter les registres de la Cour d’Assises.  Mais il doit y avoir la minute de jugement ainsi que le dossier de procédure qui doit être important

 Mais avant cela je vais vous parler un peu de ce quartier Saint-Amâtre

    Amâtre est un très vieux quartier d'Auxerre. C'est là qui fut édifiée la première église d'Auxerre d'une suite de 21 paroisses et clochers. Les vestiges et la crypte demeurent dans les sous-sols d'un immeuble particulier. Et le cimetière à proximité, plus ancien que le Père-Lachaise, contient les restes d'un mur d'enceinte de l'abbaye des Capucins et de ses jardins.

    La place Saint-Amâtre du nom du premier évêque d'Auxerre fut aussi la place des exécutions à Auxerre. C'est là

qu'était dressé le couperet de la guillotine qui a fait rouler les têtes.

  Il n’y avait pas de guillotine ( ou bois de Justice ) à Auxerre; l’échafaud arrivait

en gare, puis il était dressé place Saint Amâtre à Auxerre. A partir de 1912, la peine capitale est appliquée à l’abri de tout regard, mais dans l’enceinte de la prison d’Auxerre

  Saint Amatre naquit à Auxerre, dans le cours du IVe siècle, de Proclidius, riche habitant de cette

ville, et de lsiciole, dame d’Autun. Zélé dès sa jeunesse pour le service de Dieu, il étudia les saintes lettres . Quand il fut arrivé à l’âge de s’établir, son père voulut le marier à une riche héritière de la ville de Langres, nommée Marthe; le jour du mariage, il avait prié saint Valérien, évêque d’Auxerre, de vouloir bien venir lui-même bénir le lit nuptial; mais Valérien, sans doute par la permission de Dieu, au lieu de réciter les prières en usage dans cette circonstance, lut la bénédiction qu’on prononçait sur les personnes qui se consacrent à Dieu. Amatre et Marthe, qui seuls s’en étaient aperçus, se promirent de vivre comme frère et sœur; plus tard, après la mort de saint Valérien, ils allèrent trouver saint Elade, son successeur, pour obtenir d’être reçus, l’un parmi les clercs, et l’autre parmi les religieuses; Elade les bénit et coupa les cheveux au jeune homme, avant de l’admettre au nombre des clercs.

     Élevé à l’épiscopat l’an 386, il s’employa tout entier à la sanctification de son troupeau. Il conquit à Jésus-Christ une si grande multitude de fidèles, que l’ancienne et unique basilique d’Auxerre étant devenue trop étroite pour les contenir, il en construisit une plus vaste dans l’enceinte des murs de la ville. Il la dédia en l’honneur de saint Etienne, premier martyr.

    Quelques circonstances de son voyage à Autun. Saint Amateur,(Amâtre) traversant la forêt de Goulou(Nièvre), les paysans qui le reconnurent pour un évêque au petit reliquaire qu’il portait au cou, lui frayèrent un chemin. Le Saint bénit leur nourriture et guérit un malade par le signes de la croix. Non loin de là, il rencontra un riche habitant de la ville d’Alise ( Alise Ste Reine), nommé Suffronius, qui faisait la recherche d’une certaine quantité d’argen­terie qu’on lui avait enlevée. Ce seigneur ce joignit au saint évêque qui le consola,. Les voleurs furent en effet rencontrés à trois milles de là, et la restitution fut faite comme le Saint l‘avait prédit. Il détermina Suffronius à leur pardonner, et à leur faire seulement promettre sur le tombeau de saint Andoche et de saint Thyrse qu’ils changeraient de vie.

   Saint Amateur, fut reçu avec une grande pompeà Autun . Saint Amateur revint  à Auxerre, peu de temps après  la dédicace d’un oratoire élevé anciennement sur le tombeau de saint Sym­phorien. Saint Amateur emporta quelques reliques du saint martyr et les déposa près d’Auxerre, dans un oratoire du Mont-Artre, qui prit le nom de Saint-Symphorien.

     Ayant appris la mort de Marthe, qui, depuis leur séparation, s’était reti­rés à Airy, terre de sa famille, il fit transporter son corps à Auxerre, et l’inhuma sur le Mont-Artre, proche la ville.

    De retour à Auxerre, il rassembla ses clercs et les avertit de songer à lui un successeur, il se dirigea vers l’église, et y trouve Germain en prière avec les autres; il le dépouille, de l’habit séculier, l’enrôle dans la milice de l’Eglise et le déclare son successeur. Après cela, ce père pieux étant tombé malade, il se fit porter dans l’église sur son siége épiscopal. Ce fut là qu’il s’éteignit entre les mains de ceux qui le soutenaient.

     On vit aussitôt un chœur de bienheureux descendre dans l’église et conduire son âme au ciel. C’était un mercredi, le 1er mai de l’an 418. Son corps fut inhumé sur le Mont-Artre, dans l’oratoire où reposait déjà sainte Marthe. — L’église que saint Amateur avait élevée sur le Mont-Artre pour y recevoir les reliques de saint Symphorien, prit plus tard le nom de son fondateurse répandit jusqu’en Catalogne, à l’occasion d’une de ses reliques que Charlemagne avait donnée à cette contrée.

     On représente saint Amatre avec une hache à la main: devant lui est un arbre qu’il s’apprête à frapper. La vie du Saint explique le pourquoi de ces attributs. (je n’ai pas trouvé  pourquoi il est représenté une hache à la main).Ne serait-ce pas ce symbole qui aurait fait de cette place celles de l’exécution des hautes oeuvres 

L'église Saint-Amâtre

L’église, aujourd’hui détruite, avait, en 1791, 63 pieds de longueur ; la nef, avec ses bas-côtés, 33 pieds de largeur, et le chœur 18 pieds. Elle avait été reconstruite dans les temps modernes. Le clocher était ruiné. La crypte dans laquelle on descendait par la nef, à droite, avait 24 pieds de long sur 18 de large. Elle subsiste encore en partie (sous une maison de la rue d’Eckmülh et date du XIIe siècle. Le corps de saint Amatre y reposa depuis l’an 860 et y resta jusqu’au XIe siècle, époque de sa translation dans la cathédrale.
Il y a encore un tombeau de pierre encastré dans le mur, et qu’on suppose être celui d’un saint personnage.

Il n'y aura pas d'acte.

Je ne souhaite pas que soit révélé le patronyme de la personne mais vous pourrez trouver tout cela sur les sites suivants

http://aurelia.orleans.fr/wrap/img-viewer/1861_1880/452346101_1861/452346101_18610209108771/jpeg-108771/viewer.html?base=mets&vcontext=mets&ns=10000003.jpg

 Le site http://guillotines1811-1870.e-monsite.com/pages/executions-yonne.html

http://www.priceminister.com/offer/buy/1196346254/nivernais-grandes-affaires-criminelles-de-thierry-desseux.html.

   YONNE (Auxerre).—Condamné par arrêt de la Cour d'assises de l'Yonne, du 14 décembre 1860, à la peine de mort, pour deux assassinats commis en 1857 et 1860, l’un dans la Nièvre l’autre dans l’Yonne, sur ses deux petites filles, a eu lieu aujourd'hui 5 février, à Auxerre, sur la place du faubourg Saint-Amatre. Vendredi dernier, on avait reçu de Paris l'ordre d'exécution qui avait été tenu secret ; mais hier le bruit s'était répandu dans la ville que l'exécuteur des hautes-œuvres était arrivé dans la nuit, et cette partie de notre population, malheureusement trop nombreuse, qui depuis près de trois semaines se rendait tous les matins au faubourg de Saint-Amatre, dans l'attente du terrible spectacle des justes sévérités de la loi, avait pu comprendre que sa triste curiosité allait être enfin satisfaite. L'instrument du supplice, traîné à petites journées sur la charrette qui devait elle-même conduire le condamné au lieu de l'exécution, est arrivé hier soir à Auxerre; vers dix heures on commençait à le dresser sur la place Saint-Amatre, tandis qu'un piquet de quarante à cinquante hommes tenait à distance les curieux, qui, pendant toute la nuit, n'ont cessé de se presser autour de ces tristes apprêts. Ce matin, à six heures, et d'après les instructions qui avaient été données, M. le gardien-chef de la maison de correction est venu annoncer au condamné, dans son cachot, que son pourvoi en cassation et son recours en grâce étaient rejetés, et qu'il n'avait plus qu'à se préparer à la mort. En même temps se présentaient M. l'abbé DuÉa, aumônier du Pénitencier, assisté de M. l'abbé Appert, aumônier de la maison d'arrêt, qui venaient apporter au condamné  les secours de la religion, et qui ne l'ont plus quitte. Bien qu'on eût remarqué que le temps écoulé depuis sa condamnation avait fait concevoir à ce dernier  quelques espérances sur le succès de son recours en grâce,(Il croyait au père Noêl , la peine a même été trop douce) il a reçu cette terrible nouvelle avec un très grand sang-froid qu'il a conservé pendant qu'on lui était les fers des pieds et qu'on procédait aux apprêts de la funèbre toilette. Lorsqu'il a quitté la veste des condamnés pour revêtir la redingote noire qu'il portait à l'audience de la Cour d'assises, il a réclamé des lettres qu'il avait laissées dans la poche du vêlement qu'on lui enlevait et les a soigneusement déchirées. Au moment où on allait lui lier les mains, il a demandé qu'on les lui laissât libres encore un instant pour prendre une prise de tabac ; puis, il a demandé un peu d'eau-de-vie qui lui a été aussitôt donnée. A différentes reprises, il s'écriait: Hélas! mourir si jeune!... à quarante ans ! Mes pauvres enfants, donnez-leur mes effets!... (ses pauvres enfants !!!!! il en avait assassiné deux) Il s'est ensuite tourné vers le gardien-chef et lui a demandé: Pour quand?... Est-ce pour bientôt? Puis il a ajouté : Faut-il mourir d'une mort pareille, hélas ! hélas ! (quelle a donc été celle infligée à ces filles)Néanmoins, il  ne pleurait pas et conservait tout son sang-froid. On l'a conduit alors à la charrette, où il a pris place entre les deux prêtres, et il a embrassé à plusieurs reprises un crucifix qu'ils approchaient de ses lèvres. Après qu'on lui eut donné Encore quelques gouttes d'eau-de-vie, il était alors sept heures, M. le directeur des prisons du département a donné l'ordre d'ouvrir les portes du Pénitencier, et la charrette s'est avancée lentement dans la foule s'acheminant au lieu du supplice par la route qui borde les boulevards. Pendant le trajet et à plusieurs reprises, il regardait la foule, et, sur une observation qu'on lui faisait à ce sujet : « Ce n'est pas, dit-il, par effronterie, mais si je pouvais voir quelqu'un de mon pays! » (il aurait aussi fallu s’apitoyer sur son sort !!!!! )Il ajouta : « J'aurais mieux aimé que ce fût dans ma ville » Puis il priait avec les aumôniers  et baisait le crucifix qu'ils lui présentaient. En arrivant au faubourg Saint-Amatre, ou la foule était considérable, et lorsque la charrette était sur le point de s'arrêter, un des prêtres placés à côté de lui masquant la vue de l'instrument du supplice, se pencha en arrière pour le regarder, puis détourna son visage, où l'on put remarquer une violente contraction nerveuse. On le soutint alors pour descendre au pied de l'échafaud; il répétait à plusieurs reprises : Mes amis, mes amis, sauvez-moi donc la vie !(a-t-il sauvé celle de ses filles ??) Puis : Il n'y a donc personne pour demander ma grâce !(pas honteux de demander sa grâce après ce qu’il a fait ) Les prêtres s'agenouillèrent avec lui au pied de l'échafaud : Dieu veut donc que je perde la vie ! dit il, il ajouta  Je demande pardon à Dieu et aux hommes de tout le mal que j'ai fait. Il fit une dernière prière, baisa une dernière fois le crucifix, et, soutenu par les aides, monta les degrés de l'échafaud. Il voulut encore prononcer quelques paroles, mais déjà saisi par les exécuteurs et couché sur la planche fatale, il n'eut que le temps de jeter un cri qu'il n'acheva pas; ce grand criminel avait payé sa dette à la justice des hommes. (Yonne.)

(Ce qui est en gras sont des ajouts qui n’engagent que moi)

                       
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