Les Moulins et leurs pertuis

 

 

   Comme pour les barrages et écluses je vais remonter la rivière en commençant par le pertuis de Clamecy où vous pouvez remarquer le passage d'un train de bois au milieu des remous provoqués par l'ouverture de celui-ci.

   Ensuite le pertuis du Vieux moulin de Surgy  Malheureusement beaucoup ont disparu ou ont été tellement rénovés dans les siècles qui ont suivi qu'ils n'ont , je pense, plus beaucoup de traits communs avec ceux existants au 15ème, 16ème et 17ème siècle. je pense que la représentation, ci-dessous du nouveau moulin de Surgy, dans la nièvre. Il en est une preuve.

    Ensuite  ce sont ceux de Coulanges sur Yonne ; Cette terre acquise par le comte de

Nevers, du prieur de la Charité, lors de la croisade de Philippe Auguste avec un hommage à l'évêque d'Auxerre. Ces parties de la rivière furent morcelées c'est ainsi qu'une partie appartint aux sires Jolly dans les années 1315 / 1323 qui possédaient le 1/4 des moulins. Appartenant encore à cette famille en  1415  où  on  voit  la veuve de Richard Jolly qui en fait encore hommage au roi.

     En 1556 c'est Etienne Coeur-de-Roy qui obtient l'autorisation de construire un moulin à blé sur un "huot" se situant entre le pertuis de Crain et de Lucy sur Yonne. Serait-ce celui dont la représentation se trouve ci-dessous ?

      Crain et  Lucy sur Yonne et ci-dessous le pertuis attenant à ce dernier.

    Deux autres moulins à Chatel Censoir. Le moulin Fidèle qui a subi une sérieuse restauration et le moulin des Alouettes. Les comtes de Nevers en faisaient hommage aux évêques d'Auxerre. Les droits de coutume sur les bateaux qui avalaient par la rivière et le droit de vieille coutume sur les trains de bois ( 1 sol par train) ajouter à cela les droits de pêche du poisson et de repêche des canards (moules de bois tombés au fond de l'eau) rapportaient environ 400 livres par an.

                         

           

            

          

         

    Ensuite le moulin de Merry sur Yonne datant du 12ème siècle, ici transformé en auberge. En 1315 la Dame de Merry en fait hommage au comte Jean. En 1646, le seigneur de Merry mentionne les deux moulins (je n'ai retrouvé que celui-ci) qui pourrait être celui appelé "le Grand Moulin" et l'autre qui se nommait le moulin Réchimé, rapportant chacun 150 bichets de froment et mouture. Passé Mailly le Chateau nous arrivons au petit village de Mailly la ville où se trouvait le moulin de la Motte. Serait-ce celui possédé par l'abbaye de Reigny au XV7me siècle ? non.

 

    Ce moulin se trouvait sous le pont de Mailly la ville alors que celui n'a pas l'air d'avoir au pont au dessus de lui.  Nous  apprenons qu'en 1519 la veuve de Jean Boisselet fit construire un autre moulin (qui pourrait être ce dernier, et pour cela avait établi une vanne qui détournait une partie de l'eau alimentant le moulin des moines. Comme de juste les moines lui firent procès. Elle persiste et signe alléguant que de tous les temps il existait au milieu de la rivière un pertuis par lequel passaient bateaux et marchandises, avalants et montants. On vient de m'envoyer des photos des crues de l'Yonne de 1910 dont une concernant Mailly la ville. Sur ce document il est fait mention des crues de l'Yonne de 1658, qui n'auraient  jamais  été  égalé  en montée des eaux. Je vous livre aussi une photo de cette petite bourgade de Mailly la Ville sous les inondations de 1910.

    Puisque je suis sur Mailly a ville, un fait noté, obligatoirement par le curé car il s'agit du décès de 23 de ses ouailles :

Ce jourd'hui 24 de février 1726, il périt 23 personnes dans la rivière. S'ensuit tous les noms, hommes , femmes et enfants qui décédèrent dans cet accident et le curé termine ainsi sa relation des faits : en foy de quoi j'ai dressé le présent acte tanat pour le repos de leurs pauvres âmes que pour avertir les autres habitants d'éviter que le malheur qui est n'arrivé  que pour ce que ces pauvres gens s'étaient mis en trop grand nombre sur le bateau.

 

    En ce qui concerne celui de Trucy, en 1539 ce moulin à blé, écluses comprises appartenait à Jean Marchand  de Montargis. Il devait verser 30 sols de rente à l'abbaye de Vézelay. En 1745 les receveurs de la terre le donne, à bail, moyennant 450 livres et 20 bichets de méteil. Je n'ai trouvé aucune représentation de moulins dans les communes traversées avant d'arrivée sur Cravant.

 

     Cela ne veut pas dire qu'il n'y en eut pas à cette époque mais qu'ils ont certainement complètement disparus.     Passant par Vincelles j'appris qu'il y avait plusieurs moulins dont l'un s'appelait le moulin Erminault, qui subirent moult vicissitudes pour finir par advenir en 1279, comme c'est

 loin!!!, aux commandeurs du Saulce.  Il est normal que je n'en n'ai point retrouvé trace, ils ont été démolis lors de la construction du canal du nivernais. Ils figuraient, selon Max Quentin (histoire de la rivière d'Yonne) sur un vieux plan de 1674 qui serait conservé au presbytère de Vincelles. Et voici Vincelottes, petite paroisse située presque en face de Vincelles.

   Une partie du moulin de Rivotte est donnée à bail  en 1617. Le pertuis en dépendant n'avait que 21 pieds et 9 pouces de large. Il sera élargi, afin de laisser un peu plus  pour  le passage des bateaux, de 15 pouces. Rendez vous compte ce pertuis ne mesurait que 6m49 il fut élargi à 6m86 . J'espère ne pas me tromper dans mes calculs.

1 pied = 30 cm

1 pouce = le 1/12è du pied.

   Escolives Sainte Camilleles moulins du Saulce !!! Ils appartinrent aux lépreux de Saint Siméon au 12è  siècle. Ils les revendirent aux Templiers. Le seigneur de Bazarne, Anseau de Toucy, leur donna aussi  un boisseau de froment sur chaque roue des moulins du Saulce, je jour de Noël, complété en cela par Philippe de Toucy qui leur en octroya 5 qu'il prenait sur ces moulins qui lui appartinrent jusqu'en 1789.

   Bailly : Il y avait aussi un moulin à Bailly "le moulin de Marsigny" disparu dans la nuit des temps.  La pêche et le droit de passage au pertuis rapportaient environ 1 000 livres par an, en 1701. Ce pertuis fut détruit et rebâti à neuf en 1731 car jugé trop dangereux pour le passage des bateaux chargés de sel destiné aux greniers de Bourgogne. D'autant que c'était aussi celui de la remonte pour les bateaux allant chercher les vins de Bourgogne.

     
 

sommaire

 

page 17